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mère, puifque la volonté ne peut plus choifir. Le P. Dechamps. Un décret antécédent ^ eft un décret de Dieu, qui précède un autre décret, ou une aclion de la créature , ou la prévilion de cette attion. La prédel- tination à la grâce Te fait par un décret , eu cil: un dé- cret antécédent aux mérites , ou à la prévilion des mé- rites 5 c'eft un article de foi s mais il n'eil pas de foi que la prédellination à la gloire loit un décret tz/7fe- ceWe«r a la prévilion des mentes. Bien des Théologiens foutiennent le contraire. De même , volonté antécé- dente eft une volonté qui précède en Dieu une autre volonté, ou quelque connoiilance ou prévilion. Dieu par volonté fmcère, m;us antécédente., veut lauver tous les hommes; c'eft-à-dire, que la volonté linccre, que Dieu a de lauver tous les hommes, précède, & ne fuppofe point encore en lui la connoiilance de leurs mérites ou démérites , de leurs vertus ou de leurs cri- mes. Elle feroit injulîe par rapport à tous ceux qu'il prévoiroit devoir mourir dans le crime. Au reftc, ces termes ne s'entendent par rapport à Dieu , que d'un or- dre de nature , & non point d'un ordre de luccellion & de temps : l'infinie perfeétion de la nature de Dieu fait qu'il voit & prévoit tout cnmcme temps, &: qu'il veut de même , & non point luccelîivement l'un après l'autre , comme nous -, mais cela n'empêche pas que Dieu ne veuille l'un à caufe de l'autre , qu'il n'ait pas une telle volonté a caule d'une telle connoiilance , ou prévilion ; ou qu'au contraire indépendamment d'une telle connoiilance, ou prévilion, il veuille telle choie, comme 11 cette prévilion n'étoit point encore en lui. C'eft-là l'ordre de nature , ainfi que les Théologiens l'appellent , & le lens dans lequel il faut prendre le terme 6! antécédent quand on parle de Dieu.
Antécédent. 1. m. En termes de Grammaire, le dit des noms & des pronoms , quand ils précèdent & régil- fent le relatif qui. Aiiill dans ces deux phrales , Dieu qui peut tout : celui qui vous a dit telle choj'e , Dieu, & celui, (ont les antécédens , &, qui eft le relatif. AcAD. Fr.
^fF Antécédent, en termes de Logique. C'eft la pre- mière propofition de cette lorte d'argument qu'on ap- pelle Enthyméme , qui ccnlifte dans une propolition dont on tire une conléquence. \J antécédent eft la pro- pofition dont l'autre eft tirée. Antecedens , ou prior propofitio enthymemathis. Nous devons aimer ce qui peut nous rendre heureux. Donc nous devons aimer la ycïin. Nous devons aimer ce qui peut nous rendre heu- reux , eft l'antécédent. F'oye^ EnthymÈme.
Antécédent , en termes de Mathématique, le dit du premier des deux termes d'une ccmparailcn de nom- bre par oppolition à confcquent , qui eft le fécond. §Cr Dans cette propolition par exemple, a : b : : c : d. a eft {'antécédent de la première railon, c l'antécé- dent , de la féconde, b Se d font les deux confé- quens.
ANTÉCESSEUR. f. m. Profeireur, ou Leéleur de Droit dans une Univerhté. Antece£or. (fT On donnoit au- trefois ce nom à ceux qui précédoient les autres dans quelque fcience. Juftinien l'appliqua particulièrement à ceux qui enleignoient le Droit. Il eft encore ulité dans nos Ecoles de Droit , où les Profelfeurs pren- nent le titre A'Antecejfores. U vient du latin ante- ccdcre.
ANTECHRIST, f. m. (lejnefe prononce point). Tyran qui doit régner fur la terre, loiique le monde touchera à fa fin. Antichrijlus. L'Ecriture nous apprend que \ Antechrijl doit établir fon trône dominant à Baby- lone. Boss.Tous les Pères, (ans en excepter un (eul, ont cru que \ Antechrijl feroit un feul homme ■-, qu'à La vérité , il auroit plufieurs précurleurs ; mais ils con- viennent que l'homme de péché , le fils de perdition , ou ce qui eft la même chofe, \ Antcchrift , viendra à la fin du monde, pour faire la dernière épreuve des élus, & l'exemple le plus éclatant delà vengeance de Dieu avant le jugement prochain. Les Proteftans ap- pliquent faulfcment à l'Egiife Romaine, & au Pape, qui en eft le Chef, tous les traits & tous les caraétè- res que l'Apocalyple a attachés à l'Antechrifi. Ainli, félon eux, XAntechrifl feroit plutôt un corps d'Eglife
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corrompue , & une longue fuite de Papes perfécu- teurs, qu'un homme particulier. Id. Ce qui ne peut s'accorder ni avec l'Ecriture , ni avec les Pères. Ce fut dans le Synode de Gap, tenu en 1605 , qu'ils remuè- rent cette queftion ; il y fut rétolu d'inférer un article dans leur confelhon de foi, par lequel le Pape étoit déclaré \ Antechrifi. Le Pape Clément VIII en fur pi- qué au vif; tic Henri IV le trouva oftenfé de ce que les réformés l'avoient par-là déclaré un luppôrdel'^-^/.- techrift. Benoit. Grotius a loutenuque Caligula étoit \ Antechrijl. Malvenda, Dominicain Eipagnol, a fait un gros & lavant ouvrage de \ Antechrijl , de Anti- chrifio , qui comprend 1 5 livres en deux tomes. Dans le premier livre il rapporte les lentimens des Pères fur l' Antechrifi : dans le lecond il traite du temps qu'il paroîtra , & il montre que tous les Pères ont enleigné que ce ne (eroit qu'à la fin du monde , & que ceux qui ont cru qu'il alloit paroïtre de leur temps croyoient en même temps être à la fin du monde. Dans le 3 ^ , il traite de fon origine, & montre qu'il lera Juif, & de la Tribu de Dan , à ce qu'il prétend, fondé 1°. fur le Icntiment unanime des Pères , dont il r.apporte les autorités; i*^. fur la Gen. XLIX , 17, où Jacob mou- rant , dit de Dan : Dan efi unfierpent dans le chemin , un cerafie dans le fientier , &c. 3". fur Jérémic VIII, i6, où il prédit, que les armées de Dan dévoreront la terre, 6>c. & 4". enfin lut ce que Sean Jean, dans le ch. VII de l'Apocalypfe , failant l'énumération des Tribus d'Ilraël, ne parle point de celle de Dan. Dans le 4^, & le f, il parle des lignes de \ Antechrifi ; dans le 6^, de fon règne & de les guerres ; dans le 7^, de fcs vices ; dans le 8^, de la doébrine & de les mira- cles ; & dans le 9^, de les peiiécutions; dans les autres, de la venue d'EUe & d'Enoch, de la converfion des Juifs, du règne de Jésus-Christ ; & enfin de la mort de \ Antechrifi après trois ans & demi de règne, & de ce qui la fuivra.
On appelle figurément Antechrifis , les perfécu- teurs de léghfe &: de la faine doél:rine. Ecclefis. vexa- tor. Il viendra des Antechrifis , qui tâcheront de fé- duire les fidèles.
On dit aulli, en badinant, des enfans acariârres, que ce font de petits lutins , des antechrifis. Expreiïioii populaire.
Ce mot vient de à.l/, & de Xfi^", §3" Ainiî dans fa propre fignification , il fignifie fimplement un en- nemi du Chrifi, unhommequi nieque JÉsus-Christ foit venu , ik qu'il foit le Mefîie promis.
CCr ANTECIENS. Foyei Antoeciens.
ANTE-EFANGELIUM. f. m. Terme particulier au diocèfe d'Angers. C'eft une antienne que le Diacre enronne à l'autel , avant que de partir pour aller clian- ter l'Evangile. C'eft ordinairement l'antienne de Be- nediclus.
ANTENALE. f. m. Efpcce d'oifeau de mer , que l'on trouve vers le cap de Bonne-Efpérance. Les antena- les ont fous les plumes un duvet f emblable à une laine très-fine, dont l'on fe fert comme d'un remède fouve- rain contre la foibleffe & l'indigefliion de l'eftomac, pour l'échauffer , & pour le fortifier. Wicqf. Ami. de Figue.
ANTENNE, f. f. VERGUE, ou VERGHE. Terme de Marine. C'eft la pièce de bois f uf pendue à une pou- lie, qui croife le mat à angles droits, à laquelle la voile eft arrachée. Antenna. Antenne fé dit fur la Mé- diterranée , & Vergue ou Verghe fur l'Océan. La , grande antenne ou vergue. Ce mot vient de la pré- 1 pofition anté. Les antennes nt fervent qu'à pouflerle navire en avant.
Antennes de beille , font des antennes qui font en ré- ferve en cas que celles qui fervent, fe rompent ous'u- fent.
Antennes f. pi. Terme d'Hiftoire Naturelle. Ce font des efpèces de cornes mobiles , que quelques infeéies portent fur la tête. Cornu. Les antennes des papillons font deux efpèces de cornes qu'ils portent fur la tête, mais qui différent cependant des vraies cornes, en ce que celles-là font mobiles fut leuts bafes, qu'elles ont
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dans toute leur longueur quelquefois jufqu'à quarante- cinq arcicularions qui leur permettent de fe courber, de le contourner , de s incliner en divers Icns. Il y a des antennes à malle ou à boutons, ainli nom- jnées à caule de la figure de leurs têtes ; celles en mat- lue plus courtes communément que les précédentes, font appellees , Antennes prilmatiques. Antennes à lîlets coniques .Se graines, parce qu'elles ne lont qu'une luite de plulieurs grains rangés les uns au bout des autres, &C. RÉaumur. Antennes fc dit des cornes ^x-i abeilles. Une parties des cornes ou antennes j dont la longueur eft Icparée en deux également par un ar- licle , change , la partie la plus éloignée de la tête • étant la première, enluite la plus prochaine. Maral-
Di, Alem. de l'Acad. des Se. i ji 2,p. j i û. ANTEPENULTIEME, adj. &c f. m. Se f. Terme de Grammaire. C'eil la troilième lyllabe d'un mot en commençant à compter par la dernière ■, ce qui pré- cède immédiatement la pénultième. V antépénultième fyllabc d'un mot, ou lubftantivemcnt, l'antépénultiè- me. Tertius ab extremo _, Antepenultimus. Les Grecs mettent des accens aigus fur \ antépénultième. Un dacl:yle a Ion antépénultième longue. On le dit aulTi en matière de rang. Cet écolier eft X antépénultième de la icconde décurie. C'eft l'antépénultième vers du fé- cond livre de ce poëme. ANTEPHIALTIQUE. adj. Terme de Médecine. Epi- thète qui déligne des remèdes qui lont bons contre l'in- cube ou cauchemar. Antephialticus, D'àïli'j & n)ia\- 'id'f , \ incube , ou cauchemar. fer ANTÉPRÉDICAMENS. f m. pi. Anteprœdica- menta. On appelle ainli en Logique certaines qucftions préliminaires qu'Ariftote a placées .avant les prédica- mens , pour lervir d'éclaircillemens a la matière des pié- dicamens& des catégories. Queftions frivoles & ridi- cules, dont illeroit bon d'oubher juiquau nom. ANTÉQUERA. Ville du Royaume de Grenade, en Efpa- gnc. Anticaria. Elle eft lur le penchant d'une colline , près d'une rivière & d'un lac auxquels elle donne Ion nom. Quelques Géographes prennent antéquera pour l'ancienne Sengilia. Le lac A' Antéquera , Anticarius lacus. La rivière à' antéquera. Leslalines , les bains ou . \iseaM^ à' Antéquera.
La Nouvelle Antéquera eft une ville de l'Amérique feptentrionale. Anticaria nova. Elle eft dans l'Au- dience du Mexique , & de la province de Guaxaca , mais diftérente de la ville de Guaxaca, ANTER. / o>d~ Enter.
ANTERIEUR, EURE.adj. Ce qui eft devant, eu égard au temps. Frior , antiquior j anterior. Antérieur en hypothèque. On ne peut penfer , fans frémir , que Dieu , par un décret antérieur ^ ait réiolu de rendre prelquc tous les hommes malheureux. S. Evr. Antérieur. Ce cjui eft devant, eu égard au lieu ou à la iitumon. Anterior i antiquus. Ainli on dit la partie i2«- térieure de la tête. Antérieurement, adv. Auparavant, Pnz^j_, antè.
Il a été colloque en ordre antérieurement à vous. ANTÉRIORITÉ.!', f. Priorité de temps. Tcrr.poris an- teccjjio. Il n'eft guère d'ulage qu'au palais , où l'on dit antériorité de date , antériorité d'hypothèque. Tous ces mots viennent du latin anterior , qui eft formé de la prépolition antè , devant. ANTÉROS. f. m. Anteros. Ce nom eft grec, & vient de "vlij contre^ Se '^c^! , amour ^ Se fignifie Contre- amour ^ nQii pas dans le fens d'oppolition & de con- trariété ; mais dans le iens de retour, ou d'amour mu- tuel & réciproque : Anteros étoitune divinité païenne , fils de Mais & de "Venus. Cicéron en parle, Liv. III de nat. Deor. Se Paulanias, /. I,p. 2ç. Les Poètes , pour marquer que le retour fait croître l'amour, ont feint que Venus voyant que Cupidon ne croilîoit point , reftoit toujours enfant , conïulta Thémis , qui lui répondit qu'il falloir lui donner un frère, dont l'a- naourréciproque le fit croître ■-, ce qui arriva après qu'elle eur eu de Mars Anteros. Ainfi cupidon étoit le dieu «le l'amour, & Anteros , le dieu du retour. Il paroît pourtant qu'au moins à Athènes , Anteros étoit regardé comme le génie,ou le dieu vcngeurd'unamourméprilé. Tome. I.
A NT 5 75)
Antes. (. m. Pilaftres que les Anciens mettoient au coiii des murs des temples , ou au coin des édifices. Ant£i Les antes , ou pilaftres , lorteiic du mur, & ont une laillie d'une huitième partie de leur front , quand il n'y a point d'ornement lur lemur qui aitplus de laillie. La laillie du pilaftre doit égaler celle des otnemensi ANTESCIEN. l. m. pi. Terme de Géographie* Foyer
ci-après Antiscien. ANTESSA. Ville de l'île de Mételin ou Lesbos , dans l'Archipel. Antiffa. Elle eft lur la côte leptentrionale de l'île. Aucret-ois elle étoit dans une île Icparée de celle de Mctelin, mais les labiés ont comblé le canal qui étoit entre deux , Se les ont jointes. ANTESTATURE. f. f. Terme de fortification. Ceft une traverlc , ou petit retranchement iait avec des palif- lades , ou des lacs à terre , dont on fe couvre à la hâte pour conlerver , ou dilputer le refte d'un terrain i dont l'ennemi a gagné quelque partie. Ce mot vient de antèjlare , être devant. ANTEVORTE , ou ANTEVERTE. f f. Antevorta. péeife adorée chez les Romains,conjointement avec fa lœur ou compagne PoJlvertCiOVipoJlvorte.CeWt-ci pré- fidoit aux choies iumKS.Antevorte préfidoit aux choies pallces. Elles étoient les compagnes de la Providence. Antevorte étoit aullî appelée Prorfa^ Se Porrima ; c'é- toient les mêmes que les Carmentes. On les invoquoic toutes deux dans les accouchemejis , pour les prier de frire enlorte que l'enfant vînt au monde de manière que la tête le préfentât la première , afin que la mère eût moins à foulFrir. Farro apud A.Gellium y l. i6. c. I 6. Ovid. Fajl. L i. ANTHÉDONE. Ville delà Livadie, en Grèce. Anthe- don. Elle eft lur la côte du golfe de Négrepont , entre les villes de Négrepont & de Tolandi, ffT ANTHELIENS. Terme de Mythologie. AntheliL Etoient parmi les Athéniens des Dieux dont les ftatues étoient placées debout devant leurs poires , conti- nuellement expofées à lait. D'où leur vint ce nom
ANTHÉLIX. Terme d'Anatomie. Le circuit extérieur de j'oreille le nomme Hélix j l'intérieur qui lui eft op- polé. Anthciix. DiONis.
ANTHELMINTHIQUE, adj. de t. g, Anthelminthi- eus. Terme de Médecine par lequel on déhgne les re- mèdes contre les vers , qui les lont mourir en les dé- truilant , en les luftoquant. Tels font le Semen con- tra J la tanélie , la coralline , la racine de fougère Se tous les amers ; l'aquila alha j Se les autres prépara^ tions de mercure. Ceux qui les lutfoquent , font les huiles d'amandes douces , de noix , de noifettes , de femences froides Se autres. Ce mot eft compofé de
a.1 11
LARS.
contre ; îAi^l^<y lumbricus ^ ver. Col de Vil-
{CT II eft aullî fubftantif. Les anthelmintiques font des remèdes ou médicamens contre les vers. Anthelmin- tica , orum-.
ffcr ANTHEMIS. Ceft le nom de la camomille.
ANTHÉR A. f. f. Terme de Pharmacie. Le jaune qui eft au milieu de la rôle. Elle eft aftringente.
ANTHÉRAS. f. m. Médicament compolé , auquel on a donné ce nom à caule de la couleur vive Se rougeà- tre. Sescompolîrions lont différentes. A\a«^«, d'à'»6t! , fleur. Il n'eft plus en ulage.
ANTHESPHORIES. f f. pi. Terme de Mythologie. Ce nom eft grec , compolé de a^^" ,fleu7 , Se v^i^a, je porte. Fcte que l'on célébroit en Sicile en l'honneur de Proferpine , Se qui s'appeloit ainfi , parce que cette DéelTe fut enlevée parPluton , lorlqu'elle cueilloir des Heurs dans la campagne ;c'eft ce que nipporce Ovide, Met. Liv. V ,v. sç i. Claudien, Liv. II j de Rapt. Pro/erp. v. I2J j Sec. Il lemble que les A nthe/phories foicnt la même choie que le florijèrtum des Latins. Cependant Feftus ne rapporte point cette fête à Pro- Icrpine, &: il dit qu'on la nomme ainli , parce qu'on porte ce jour-la des épis au temple. ANTHESTÉRIES. f. f. pi. Anthejlena. Ceft le nom d'une fête que célébroient les Athéniens en 1 honneur de Bacchus , Quelques-uns difent qu'elle prenoit fon nom du mois Athelléricn dans lequel on la célébroit.
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Epûis que la Langue francoife a reçu des bons Ecrivains, dii fiècle dernier & du nôtre, 1 éclat que lui ont donné leurs Ouvra- ges , on l'a parlé dans toute l'Europe , &C fon ufage eft deveniï prefque univerfel. Nous ne prétendons point que ce foit un avan- tage réfervé excluliveinent à notre Langue ; les Italiens 6c les Anglois pourroient en dire autant de la leur. Mais on ne fauroic conteller que la Langue dans laquelle ont écrit Corneille , Molière , la Fontaine, Racine, Quinaut, Boileau , Rousseau, Paschal, Bossuet, FÉNELON, Vertot, Fontenelle , MoNTESQuiEu , VoLTAiRE , 6Cc. n'ait bien mérité d'être connue par-tout où l'on cultive les Lettres. Ici les faits réduifent au fîlence tous les préjugés nationaux,
• Un avantage particulier de notre Langue , c'eft d'avoir été fubftituée à la Lan- gue Latine , dans les négociations &C dans les traités qui fe font faits depuis qua- rante ans , &: d'être ainfi devenue la Langue politique de l'Europe. Cette diitindion , qui ne peut être attribuée qu'au génie ou au caradbère de la Langue Françoife , fùffirôit pour dériiôntrer combien fa marclie a paru fimple dc naturelle; avec quelle netteté , quelle aifance les idées s'y produifent, & fe rangent dans la procrreiîion la plus analogue aux procédés de rentendement ; combien fes plirafes bc fes expref- fîdns font claires ; enfin combien fon étendue &C fa fouplefle la rendent propre à traiter, même élégamment, toutes les matières.
Une Langue conficrée par le génie , &C cultivée avec tant de foin , qu'elfe à mérité dans le dernier fiècle l'attention du Gouvernement, puifqu'il en a confiée le dépôt à line Compagnie, deftinée fpécialement à îa maintenir dans fa pureté * une Langue encore très-méthodique , 6c fondée fur des principes qui n'y laiiîenC prefque plus tien d'arbitraire , avoir befoin d'être confignée dans ces archives du lanrage, qu'on nomme Dictionnaires,
Mais l'ufage des Didionnaires n'eft plus borné, fuivant l'acception primitive' attachée à ce mot, à la feule intelligence des termes de la Langue qu'on veut en- tendre du parler; il n'eft plus fîmplement grammaticaL Les chofes indiquées pas les mots, font décrites dans la plupart, & plus ou moins détaillées &L eirconfl:an- ciées ; c'eft même ce qui devroit faire diftinguer les Didionnaires de notions des- véritables Vocabulaires : diftindion que l'on ne fait point.
L'autorité de ces fortes d'Ouvrages petit être fondée fur là Capacité Se les îu- ïnieres de ceux qui les compofent , ou fur la réputation Sc le mérite des A uteurs qui y font cités , 6c qu'on prend , en quelque manière j pour règle : ce qui fai^ Tome L ■$,
vj PRÉFACE.
comme deux efpèces différentes de Didionnaires. Celui de l'Académie FraïK^oifc eft de la première efpèce, 6c ceux de Richelet , de Furetière , 6Cc. font de la
féconde.
Il faut fans doute déférer, parmi les Didionnaires François, le premier rang à celui de l'Académie Françoife. Il y règne par-tout une fagefle &C une économie dignes des grands Maîtres qui y ont travaillé. Mais un Didionnaire univerfel doit être un Code de Grammaire, de Littérature, de Belles-Lettres, de Rhétorique, de Poétique, de Médecine, d'Anatomie , de Philofophie , de Phyfîque , d'Aftro- nomie , de Botanique, Ôcc. un Code enfin des Arts Sc des Sciences. Celui de l'Académie, fuivant le plan qu'on s'y eft propofé , fe renferme uniquement dans ce qui concerne la Langue : on s'y eft borné aux termes de l'ufage ordinaire ; peu de détails fur les fynonymes j Ô^ l'on n'y trouve point la plupart des termes propres aux Sciences, aux Arts, aux Métiers, ni ceux que l'ufage n'admet plus, 6C qu'il eft pourtant nécelfaire d'entendre pour l'intelligence des Auteurs anciens : parce- que les définitions y font précifes; elles laifl'ent à défiret à bien des perfônnes des explications plus étendues, àc une connoifïance plus détaillée des circonftances : en un mot , il n'a pour objet que de fixer dC de déterminer Tufage èc les divers fens des expreffions qui doivent entrer dans le langage ordinaire ou dans la com- pofition. Ce fut même pour fuppléer a fon infuffifance, ainfi qu'à celle des Dic- tionnaires de Furetière t>C de Richelet ^ qui rouloient alors avec celui de l'Acadé- mie , qu'au commencement de ce fiècle une Société favante conçut le projet du Didiiônnaire donc on donne une nouvelle Edition.
Le Furetière Sc le Richelet ne font pas fans mérite ; mais on fait que ce qu'il y a de bon dans le premier, eft tiré du Didionnaire de l'Académie. La partie donc Furetière fe faifoic plus d'honneur, étoit celle des Arts 6c des Sciences, & c'étoic précifément celle qui valoir le moins, parcequ'on manquoit alors des fecours qui nous font venus depuis. Le Richelet, dans fon origine, n'avoir guère plus d'éten- due que le Dictionnaire de l'Académie ; èC l'on convient affez que la plupart des augmentations ne l'ont pas rendu beaucoup plus inftrudif, ni plus intéreflant. Ces deux Ouvrages font appréciés depuis long-temps , ÔC nous ne reviendrons point fur les jugemens qu'on en a portes : mais il en eft deux bien plus récens que le Dic- ' tionnaire de Trévoux, dont les rapports avec ce dernier, ne prouvent que mieux combien il eft encore utile, &;, on l'ofe dire, nécefl'aire.
Le Dictionnaire Encyclopédique embraflant toute la chaîne des connoiflances humaines , la Langue Françoife y eft entrée comme inftrument de ces connoiffances. Dans la plupart des articles qui concernent cette Langue, on reconnoît les habiles mains dont ils font l'ouvrage : il y a peut-être autant ou plus de philofophie que de notions grammaticales. Mais ceux qui préfidoient à cette Collection , particu- lièrement occupés des articles les plus importans de l'Ouvrage , ont fouvent négli- gé ceux qu'ils regardoient comme moins effentiels. Delà plufieurs termes ufuels fur lefquels on pafle fort légèrement ; d'autres qu'on n'envifage que fous certains rapports; d'autres enfin totalement oubliés, ou abandonnés.
Le Grand Vocabulaire François , donc il y a déjà i8 Volumes imprimés, ve- nant après tous les autres , devroit être le plus complet en tous points : mais , tout volumineux qu'il eft , tout y eft maigre , Çqc ëC décharné. LAuteur fe contente fouvent de donner une idée générale d'un mot, en le défini (faut par un autre mot avec lequel il a quelque affinité, fans indiquer l'idée propre, individuelle, qui non- feulement diftingue, mais encore qui particularife l'un 6C l'autre. Or il doit né- celfairement réfulter d'images fi vagues , un défaut de juftelTe & de précifion. On y trouve piefque par-tout les définitions toutes fèches du Dictionnaire de l'Aca- démie, pour les termes ufiiels , & celles du Dictionnaire Encyclopédique, pour les termes techniques. De plus, pour remplir toute l'idée d'un Vocabulaire au-
PRÉFACE. vi)
quel on ne prefcrivoic point de bornes , il ne fiiffifoic pas de parcourir les Syno- nymes de l'Abbé Girard ; il auroic fallu rapporter les obfervations des Maîtres de la Langue, expofer les règles fondamentales du langage, diilmguer ce que rufase feul autoriie, &: marquer jufqua fes bizarreries : tout cela devoit entrer dans le plan d'un Ouvrage que l'on deftinoit à donner la connoiflance la plus étendue de la Langue Françoife.
Le Didionnaire de Trévoux, ainfi nommé de la Ville où fut imprimée la première Edition de cet Ouvrage, parut d'abord en trois Volumes in-folio , fous le titre de Dlcilonnalre Unlverfel, qu'il a confervé , parcequ'il étoit en effet dès- lors le plus ample 6c le plus complet des Dictionnaires de la Lan'-^ue.
Il en eft en général des grands Didionnaires , comme de ces vaftes édifices qui n'ont jamais été l'ouvrage d'une feule génération , mais d'une longue fuite d'Ar-- chitedfes. Celui de Trévoux, formé fur le plan le plus étendu, ne pouvoit de même être que l'ouvrage du temps : il s'eft donc accru fucceffivement , comme le Moréri , comme le Tréfor de Robert Etienne ; mais à chaque Edition il s'efl tellement enrichi, qu'il eft devenu proprement le Diclionnaire national, puifque cinq Editions confécutives ont à peine fufti pour les befoins du Public/ On doit a M. l'Abbé du Mabaret , Curé de St. Léonard, plulîeurs articles curieux, inférés dans les premières Eciitions. Il s'en falloit pourtant beaucoup que la dernière Edi- tion en fept Volumes In-follo , n'y eût rien laiifé à délirer 3. foit pour le complé- ment de l'Ouvrage, foit même pour l'exaditude. Comme tous les Didionn aires, fans exception, font prefque nécellairement défectueux ou fautifs , & ne diffèrent à cet égard que du plus ou du moins , le Didionnaire de Trévoux n'étoit pas plus exempt que les autres de mauvaifes ou de fauffes définitions , d'autres erreurs de toute efpèce, d'inutilités, de répétitions, ÔC fur-tout d'omiffions importantes. Il y avoit prefque également à retrancher 6c à augmenter. Il a donc fallu corri- ger, élaguer, abréger d'une part, &: de l'autre intercaler, ajouter, changer, pour rendre cet Ouvrage plus corred, plus étendu, plus complet qu'aucun de ceux qui ont paru jufqu'ici en ce genre. En comparant cette Edition avec les précédentes on verra combien il eft différent de ce qu'il étoit : c'eft un nouvel édifice élevé fur l'ancien plan. En le comparant avec ceux qui ont quelque rapport avec lui , on connoîtra facilement combien les changemens qu'on y a faits , lui donnent d'avan- tage fur eux-: ces changemens, ces corrections , ces additions, ont produit des Volumes plus forts que ceux de la dernière Edition , ôd un Volume entier de plus. Ce qu'on dit ici au refte, n'eft point pour diminuer la gloire de ceux qui ont tra- vaillé aux autres Didionnaires ; ils font tous très-louables dans ce qu'ils ont fait , & très-excufables dans ce qui leur eft échappé ; il n'eft prefque pas pollible de ter- miner abfolument ces fortes d'Ouvrages. Si nous avons été plus loin que les autres nous ne nous flattons pas pour cela que perfonne ne puifle aller plus loin que nous ; mais nous croyons toucher de plus près que les autres à ce point de perfec- tion , ou il eft difficile de parvenir. Ceux qui viennent les derniers , ont un grand avantage fur ceux qui les ont précédés , en ce qu'ils peuvent profiter de leurs lu- mières, 5c même des fiutes qui leur font échappées : on confulte, on compare ■ on confronte , on pèfe les raifons & les autorités , &: l'on fe décide.
Le premier & le principal objet d'un Didionnaire grammatical , fcientifique, technique, &c. tel qu'eft celui-ci, eft de préfenter exadement l'idée précife dont chaque mot eft le figne repréfentatif II fuit que la valeur, le caradère , les dif- férentes acceptions de chacun, &; les règles auxquelles eft foumis fon emploi, foient déterminés de la fa(^on la plus fûre. On n'a rien négligé pour bien rem- plir cet objet : on a d'abord confulte tous les autres Didionnaires, pour qu'il n'é- chappat, s'il étoit pollible , aucun des mots de la Langue, 6C pour former la nomen- clature la plus riche ëC la plus étendue ^ on a pris enfuite pour guide, fur fufage-
viij PRÉFACÉ.
& fur le fens des mots , les meilleurs Ecrits que nous ayons fur la Langue &C en cette Lancrue. A chaque mot François répond le mot Latin ; avantage qui ne fe trouve point dans les autres Didionnaires Univerfels.
Quoique le Latin ne puille être regardé que comme acceflbire dans un Dic- tionnaire de la Langue Françoife, nous avons cru qu'on feroit bien aife de voir, du même coup d'œil , le mot Latin 6c le mot François qui fc répondent , bien peiTuadés d'ailleurs que le mot Latin fert beaucoup, non-feulement aux Etrangers, mais encore aux Nationaux hiêmes, pour l'intelligence parfaite du mot Fran- çois. Ce font comme deux images diiférentes, qui, loin de fe nuire, ou de fe. détruire, s'entr'aident au contraire l'une èC l'autre, & concourent à former dans l'efprit une notion diftinde des objets qu elles repréfentent. Ceux qui n'entendent pas le Latin, en feront quittes pour s'en tenir précifément au François, qu'ils trou- veront auffi nettement expliqué, que fi l'on ne s'étoit rkn propofé de plus. Ceux qui ont l'ufage de la Langue Latine, ne feront pas fâchés de voir le rapport èC la liaifon qu'il y a entre ces deux Langues, 6C de reconnoître les mots François qui tirent leur origine du Latin. Pour ce qui concerne les Etrangers, il eft évi- dent que rien ne fauroit être d'une plus grande utilité pour eux , dans l'étude qu'ils font de notre Langue ^ èC que rien n'ell plus propre à leur faire fentir la tbrcé &; le vrai fens des mots François. En effet , fi l'explication des mots n eft qu'en François , ceux qui ne fàvent pas encore notre Langue , n'entendront pas mieux l'explication du terme qu'ils cherchent, que ce terme même ; &C fouvent leur em- barras ne tait qu'augmenter, par le nombre des termes inconnus qui fe trouvent dans la définition : au lieu qu'ils conçoivent d'abord la force & l'énergie du mot François , quand ils voient qu'il fignifie précifément la même chofe que le terme Latin qui y eft joint.
A cette attention de faire répondre le mot Latin au mot François , nous joi- gnons celle de marquer l'étymologie, quand elle paroît néeeflaire pour l'intelli- g-ence &C la précifion. Ménage, du Cange, Saumaise , Vossius , Ferrari,- Caseneuve, Guichard , le P. THOMAssiN,leP. Perron, Pasquier, Henri, Etienne , Tripot , Borel , ÔC autres qui ont travaillé avec fuccès en ce genre, nous ont fourni tous les fecours dont nous avions befoin en cette partie.
Des explications courtes d>C précifes fervent encore à déterminer la fignification propre du mot ; & pour en faire mieux fentir la jufte valeur, on a joint des exem- ples tirés des meilleurs Ecrivains. On expofe , après cela , avec netteté les différen- tes acceptions du même mot , autoriféespar des exemples, ÔC fuffifammentdifcutées: ainfi l'on a diftingué par-tout très-foigneufement, dans chaque mot, le fens propre, le fens fic^uré , &C le fens par extenfion , qui tient le milieu entre fun &: l'autre.
Je n'io"nore pas qu'il s'cft trouvé des gens qui fe font avifés de blâmer cette at- tention aue nous avons de juftifier par des exemples tirés des meilleurs Auteurs, le fens que nous attachons aux mots dans nos définitions. 53 Le principal ÔC le 3> feul mérite du Didionnaife de Trévoux , fi ce n'eft pas un vice , dit l'Auteur « du Grand Vocabulaire , eft d'avoir accumulé une foule d'exemples tirés d'Au- « teurs connus : mais ces exemples ainfi entafles , fatiguent bien plus le ledeur,' 3} qu'ils ne l^inftruifent ; èC , comme le remarque très - bien le Didionnaire de » l'Académie, des phrafes compofées exprès, pour rendre fenfible toute l'énergie s> d'un mot , 6c pour marquer de quelle manière il veut être employé , donnent »> une idée plus nette &C plus précife de la jufte étendue de fa fignification, que j> des phrafes tirées de nos bons Auteurs, qui. n'ont pas eu ordinairement de pa- V reilles vues en écrivant.
Sans m'amufer à répondre à cette critique, je me contenterai de dire à rOl>: fervateur, que nous n'avons, ni lui, ni moi, acquis allez de réputation dans la République des Lettres, pour être crus fur notre parole. Les Auteurs de la féconde
PREFACE, ix
èfpèce de Diôtionnaires dont nous avons parlé , n'étant que de fîinples particu- liers , fouvent i<;norés, n'ont point, quelque éclairés qu'ils puiiTent être, allez d'autorité pour décider de leur chef. Ils lont donc obligés d'emprunter des Ou- vrages d'autrui, une autorité qu'ils ne peuvent fe donner d'eux-mêmes, Zc d'appe- ler en témoignage nos meilleurs Ecrivains, fur les chofes qu'il leur faut décider. Ces Auteurs qu'on cite, ajoute l'Obfervateur, n'ont pas toujours eu de pareilles vues en écrivant. Qu'il me dife donc quelles vues ils ont pu avoir dans l'emploi qu'ils ont fiit des mots. C'eft peut-être une bévue d'apporter pour exemple le Dic- tionnaire de l'Académie Fran(^oife, qui ne cite point. L'Académie faiflmt un Corps compofé des perfonnes les plus verfées dans la connoiflance de la Langue , char- gée de la compofition d'un Dictionnaire , Jie devoir pas rapporter les fentimens des autres , mais déclarer les ïîens : elle ne pouvoir donc , ni ne devoit citer ; elle n'auroit pu citer qiie fes propres Membres ; ce qui auroit blelTé leur modeftie. Eu citer d'autres qui ne fulTent pas de Ton Corps, (^'eût été, en quelqde forte, fou- mettre fon autorité à une autorité étrang-ère. On doit regarder en cela l'Académie comme une Cour Souveraine , qui a droit de rendre des Arrêts , lans être obli-- gée de les motiver : au lieu que les autres ne peuvent être confidérés que comme des Avocats qu'on confulte, 6c qu'on ne croit qu'autant qu'ils font fondés fur de bonnes raifons, ou fur des témoignages certains.
On pourroit ajouter que le Public paroît pencher un peu plus du côte de ceux qui citent , que du côté de Ceiix qui ne citent pas , moins peut-être par raifon ,
ique par une certaine malicrnité , & par un eflet de cet oreueil fî naturel à l'efpric
1^ ^. . ... ^s A ^ T' • ' 1 • • ri 1 • î r I
liumam , qui naune pas a être maitnle, m quon lui impole des loix abiolues-j
fans lui en faire connoître les motifs & les raifons. Cette efpèce de foumillion iaveiigle qu'il croit qu'on exige de lui, le choque 6c le révolte : il eil, au contrai- re, flatté agréablement par la déférence & le ménagement que font paroître pour fes lumières ceux qui n'avancent rien , fans l'appuyer de preuves folides & de bons témoignages. Il veut être inftrtiit, mais il n'aime pas qu'on lui donne des léchons ^ iSc il préfume qu'on veut lui en donner, lorfque, fans citer, on fembie lui pref- crire d'autorité, qu'il faut parler de telle ou telle manière, ou qu'il ne faut pas fé fervir de telle ou telle expreflion. Ceux qui citent au contraire , femblent moins lui prefcrire comment il fiut parler , que lui apprendre comment ont» paijé les plus célèbres Auteurs. Il fe figure que les premiers veulent lui impofer une efpèce d'obligation & de nécellitc de fe rendre à leurs décifions; 6c c'eil ce qui lui dé- plaît. Il s'imagine, au contraire, que les féconds ne font que lui expofer les fen- timens & l'ufage des meilleurs Ecrivains, en lui laillant la liberté de s'y conformer;" 6C c'eft ce qui flatte fon amodr-propre. Enfin il regarde les uns comme des Juges fuprêmes qui rendent des Arrêts , 6C qui veulent qu'on s'y fbumette fans difcuf- fion ; au lieu qu'il confidère les autres comme des amis éclairés , qui délibèrent, avec lui fi l'on peut lifer de telle ou telle expreflion fur la foi &: l'autorité de tels ou tels Auteurs qui s'en font fervis. Ce n'eft point une loi qu'on lui impofe j c'eft un avis qu'on lui propofe ; c'eft un confeil qu'on lui donne , auquel il fe rend d'autant plus volontiers, qu'il fembie le faire avec moins de contrainte. Revenons à notre fujet. . , .
Perfuadés , avec l'Abbé Girard , 1° . que teft la multiplicité des idées qui pro,- duit & qui doit produire la multiplicité des termes; i^. qu'il importe peu d'eiî avoir plufieurs pour peindre une feule idée , tandis qu'on en manque pour quel- ques-unes ; nous ne définilfons point un mot par un autre , comme s'ils étoient' parfaitement identiques ; ou fi quelquefois on s'eft vu contraint de le faire , ce n'eft qu'après avoir marqué les nuances qui diftinguent ces prétendus fynonymes,' ÔC qui leur donnent un caraâière propre & individuel. Les définitions font fuivies des autorités qui foiit le plus généralement reçues , les plus fûres fur la fignifica"-^
s PRÉFACE.
tion &: l'emploi de chaque terme, en ramenant tout à l'ufage , arbitre refpedé même des maîtres. On a puifé dans toutes les fources reconnues pour les plus pures du langage ; on a fur-^tout profité des Obfervations que M. de Voltaire a femées dans fes Notes fur Corneille &; ailleurs. Quand les Obfervations des grands Maî- tres ont manqué, l'Editeur a cru pouvoir hafarder modeftement les liennes, en les foumettant au jugement du Public.
A l'é^Tard de certains termes propres aux Arts &; aux Sciences, il nous a paru qu'il ne fuiSfoit pas d'en donner une fimple définition, comme dans nos Voca- bulaires, prefque toujours inintelligible à ceux qui n'ont aucune idée des objets qu'elle indique. Des définitions ne font pas des notions. S'agit-il , par exemple , d'une machine , ou d'un inftrument quelconque , on en fait une courte defcrip- tion ; on détaille même les parties dont il eft compofé ; ce qui fait mieux connoî- tre l'ufage auquel il eft propre.
Dans les matières de Phyfique , de Botanique &C autres Sciences, après la dé-- finition du mot , on en donne une explication encore plus ou moins détaillée , fuivant la nature ÔC l'importance de l'objet. C'eft ainfi que fur le mot fon , après la définition de la chofe , on entre dans un détail iuftructif : on confidère d'abord avec les Phyficiens, la nature à\x Jon dans les corps fonores, puis dans le milieu <jui le tranfmet , & dans l'organe qui en re(^oit l'impreilion , on fait voir en quoi -confifte \q. fon dans le corps fonore; comment il y eft produit; comment enfuite il eft communiqué aux différentes parties du fluide qui vient trapper notre or- gane, d'où l'impreirion eft portée au fiège de l'âme, où fe fait la perception du Jhn. Après avoir expliqué la production du fon , on en décrit la propagation , la réflexion , l'augmentation, la diminution ; '6c pour ne rien laiffer à défirer fur une matière auffi curieufe , on expofe fommairement les diflérens fyftêmes qui partar. gent les Phyficiens.
On a fuivi la même méthode dans tous les autres articles , parceque ces expli- cations ont paru liées néceflairement aux notions qu'on doit trouver dans un Dic^ tionnaire bien fait.
Qu'apprend-on en effet à celui qui , par exemple , veut avoir une idée précife de la lumière , quand on lui dit, lumière , clarté ffplendcur ^ ce qui rend les objets vifibl|? ? Connoît-il mieux ce qui nous éclaire , ce qui rend les objets vifibles , la clarté , la fplendeur , que la lumière même ? Ses idées n'en fojit certainement pas plus nettes ; on lui en donne même de fauffes , puifque ces trois mots, lumière, clarté , fplendeur , ne font nullement fynonymes. Il faut donc le mener par dégrés à la connoiflance de la lumière; la lui faire envifager dans le corps lumineux, 6c dans le milieu où elle fiit fon impreffion fur l'organe : il faut encore lui donner une idée fuccinte des fyftêmes phyfiques , au moins les plus accrédités. C'eft ce que l'on a fiit ici.
Au mot bouton^ terme de Botanique, on a eu foin de diftinguer ce qu'on ap- pelle communément boutons à fleurs , dc boutons à bois. Les premiers contien- nent les rudimens des fleurs; les féconds, les rudimens des jeunes branches. On décrit exactement les parties dont les uns & les autres font compofés , dc la ma- nière dont ces parties fe développent. Des premiers boutons on voit fortir les fleurs- avec tous les organes qui les accompagnent , 6C les fruits fuccéder aux fleurs. Des boutons à bois, fortcnt les feuilles & les branches. Dans les articles particuliers relatifs aux Plantes , on détaille la nature de ces différentes productions ; de forte qu'en réuniffant tous les articles de ce genre difperfés dans le Dictionnaire , on trouve un fyftême complet de k végétation 6c du mécanifme par lequel elle s'opère.
Pour ce qui concerne la Géographie èC la Mythologie, qui étoient fort im- parfaites par la manière dont elles étoient traitées , on y a fait des changemcns
PRÉFACÉ. xj
confîdérables , en ajoutant les articles qui manquoient , en abrégeant ceux qui étoient trop longs , en corrigeant ceux qui étoient fautifs , ècc.
Dans les queltions qui concernent la Théologie 6C la Religion , on s'eft fait une loi de ne jamais s'écarter de la dodtrine de l'Eglife. C'ell pour cela que l'on a cru devoir retoucher quelques articles , dans lefquels il n'y avoit peut-être pas toute l'exadtitude qu'on auroit pu défirer.
Pour la Morale , la Métaphyfique , la Jurifprùdence , SCc. on a puiie dans des fources qui ne font nullement équivoques.
Un avantage particulier à cet Ouvrage , c'ell qu'on y trouve une explication curieufe 6c précife de toutes les Sectes différentes, en matière de Religion. Com- me ces mots transférés d'une langue étrangère dans la nôtre, en font maintenant une partie, on ne pouvûit fe diipenfer de les mettre en leur place; ÔC il eût été inutile de les y mettre, il l'on r/eût donné en même-temps une explication allez ample pour faire connoître toute la force 6c l'étendue de leur Jfignification. Si l'on a eu tant d'exaditude à expliquer les différentes Sedles de Religions étran- gères, on en a encore plus apporté fur ce qui regarde les Sentes particulières qui partagent la Religion Cjnrétienne, &: les Héréfies diverfes qiii en font forties^ mais on n'a point perdu de vue la nature de l'ouvrage auquel on travailloit. On s'eft contente d'expofer les opinions fur lefquelles ces Hérelies font fondées , &C cela d'ime manière liraple , fans fortir des bornes d'un Dictionnaire , où l'on ne doit toucher ces mati.ères qu'autant qu'elles font du reffort de la Grammaire, & que les termes qui letir font particuUers , font partie de la langue. C'eft aux Théo- logiens à réfuter les erreurs, &C à établir les vérités fur lefquelles eft appuyée la véritable Religion ; il fuiSt au Grammairien d'expHquer nettement les termes dont on eft obligé d'ufer, en traitant ces fortes de queftions, & de donner des notions claires de ces partis différens qui fe font élevés contre l'Eglife. C'eft tout ce qu'on peut raifonnablement exiger de lui; & il fortiroit de fa fphère, s'il pouf- foit l'érudition plus loin. On n'attend point de lui qu'il s'érige en Côntroverfifte mais qu'il rende les Co'ntf overiiftes intelligibles dans les démêlés de Religion qu'ils ont enfemble. En un mot fa jurifdi6tion eft refferrée précifément dans les mots & dans les termes de la langue , d>C elle ne s'étend point jufqu'aux chofes , donc il ne lui eft permis de parler, qu'autant que cela eft néceffaire pour l'intellio-ence des mots mêmes, qui font proprement l'objet qu'il doit fe propofer, ê>C la ma- tière où doit fe renfermer i^on érudition & ù critique.
cei fei
nels, cette convention ne peut être aurorifée ni connue que par l'ufage. Peut-être y auroit-il encore bien des chàngemens utiles à faire dans l'Orthographe ufuelle; mais cette reforme doit être l'Ouvrage du temps. Si même elle fe fait jamais, ce fera peu-à-pieu, infenhblement ; les mots dont l'Orthographe eft vicîeufe, feront re6tifies l'un après l'autre ; une réforme précipitée ou fubite brouilleroit tout. . Nous rendons compte de notre travail, pour démontrer la différence du Dic- tionnaire de Trévoux, tel qu'il paroit aujourd'hui, de ce quil étoit dans les édi- tions précédentes, 6c combien il diffère encore de tous ceux qui ont quelque rapport avec lui. C'eft au jugement du Public à nous en apprendre le fuccès.
IL nous refte à parler des fautes qui pourront fe trouver dans ce DicSlionnairey Quelque exadtitude qu'on ait pu y apporter, on ne fe flatte point que dans un Ouvrage auffi confidérable, qui embraffe tant de matières, il ne foit rien échappé qui ne (bit jufte. Nous paffons nous-mêmes condamnation par avance fur tout ce qu'on y touvera de fiutes bien prouvées. Nous aurons une véritable &C fincère obligation à quiconque voudra bien fe donner la peine de nous les faire connoître- ?-
^ 4 - if ? y .-r<
xij PRÉFACE,
èC en faveur du fervice qu'il rendra au Public par des remarques , dont les Editeurs futurs pourront profiter , dc du plaifîr qu'il nous fera à nous - mêmes de nous inftruire, nous lui pafTons dès-à-préfent toute l'aigreur dont il pourroit aflaifon- ner fa critique. Bien déterminés à ne point répondre , nous abandonnerons au Public nos intérêts ÔC le foin de juger qui a raifon, &: à ceux qui travailleront après nous, le foin de nous juftifier, ou de nous réformer dans une autre édition.
TABLE
TABLE DES AUTEURS
ET LIVRES FRANÇOIS,
Dont on s'ejl fervi pour la compojition de ce Diclionnaire,
A
.iVlBADiF. , divers Ouvrages.
Abeille, Chirurgien d Armée.
Hijf. natur. des Abeilles. dAblancourtj de l'Académie 3 divers Ouvrages»
Abrégé de Vitruve.
Académie Françoife^ Dictionnaire, Recueil de Pic- ces & Harangues.
Académie des Jeux Floraux , Recueil de Pièces.
Académie Royale des Sciences, Hift. Se Mémoires.
Académie Royale des Infcriptions ^ Hiftoire &c
Mémoires. l'Affilard , Mujic. Principes de Mufique. les Agrémens du langage réduits à leurs principes, dARuron, Taille des Arbres. dAify , Génie de la Langue Françoife.
Alais , Grammaire Méthodique. d'Alemberr.
Alieaume , Jéfuite, Souffrances de Jefus.
Allior, Médec. Tr. du Cancer.
Ambajj'ade des Hollandois à la Chine /au Japon.
Amelot de la Houiraye, divers Ouvrages.
Amelotte, Prêtre de l' Oratoire j, divers Ouvrages,
Amufemens férieux & comiques.
Amyor, Plutarque.
Traité de l'Amitié.
Ancillon, Mélanges Critiques.
Andoque , Hiftoire du Languedoc. de S. André, Guillaume,Hift. de Jean iVjDucdeBreragne. Père André , Traité du Beau.
Andry, Eccléf. divers Ouvrages.
Andry , Médecin, divers Ouvrages, lAnglois , Jéfuite 3 Hiftoire des Albigeois.
Angot, Jéfuite, Optique. Ducd'Angoulême , Hiftoire des Chérifs.
Anlelme , Abbé y diverfes Orailons Funèbres & Pa- négyriques.
Antiquité de Nîmes. dArgentré, Hiftoire & Coutumes de Bretagne.
Ariftote, Jardinier, Jardins Potagers.
Arnaud dAndilly , divers Ouvrages.
Arnaud , Docl. divers Ouvrages.
Aile , Traité des Aides. l'Art de nager. l'An de prêcher. . >
Aftruc, Médecin. dAubenton.
Aubin, Diclionnaire de Marine.
Auboux , Vérit. Pratique civile & criminelle. dAucourt , de l'Acad. divers Ouvrages. dAudifFret, Géographie,
Audigcr. d'Avril, Jéfuite y Voyages, •
B
B
JAcHET, V. de Meziriac, Bachaumont , Voyage. Bacon , Morale. Bacquet, (Euvres. Tome /.
Bail , divers Ouvrages.
Bailler, divers Ouvrages.
Baker , Hift. natur. du Polype.
Baltus, Jéfuite, divers Ouvrages.
Balzac, de l'Acad. -divers Ouvrages,
Baraton, Poëfies,
Barbier, F^. dAucourt.
•Bardin, le grand Chambellan de France,
Baron , Comédies.
Barrême, divers Ouvrages.
Barry, divers Ouvrages.
Bartholin, Anatomie.
Balnage, Ouvrage des Savans.
Baudelot, divers Ouvrages.
Bauhin, Gafp. & Jean, Hiftoire des Plantes.
Baylc , divers Ouvrages, de Bellegarde, Abbé, divers Ouvrages.
Bcllofte, Chirurgien d'Hôpital.
Belon, Hiftoire des OiiVaux.
Benoît , divers Ouvrages, de Benferade , de l'Académie , divers Ouvrages*
Béranger, Traité des Defcentes.
Bernard, Nouv. de la Rép. des Lettres.
Bernard , Mad. diverfes Pièces.
Bernier, Médec. divers Ouvrages, de Berquin, des Pierres précieufes.
Berroyer, Avoc. divers Ouvrages, de Befançon, l'Efprit des hommes illûftrcs dans leurs
bons mots, Ste Beuvc , Rétol. des Cas de Confcience.
Bion , Globes &: Aftrolabe, de la Bizardière , divers Ouvrages.
Bizot, Abbé , Hiftoire Métallique, le Blanc , Hiftoire des Monnoies.
Blanchart, Avocat, Table des Ordonnances, de Blegny , Médec. divers Ouvrages.
Blondel, Mathém. divers Ouvrages.
Bocquillot , Liturgies. le Bœuf, Abbé, divers Ouvrages.
Boiccau, Jardinages.
Boileau, de l'Acad. Epidète, &c,
Boileau Delpreaux, divers Ouvrages, du Bois , Abbé , diverfes Tradudions"
Boilrobert, de l'Acad. divers Ouvrages;
Boilfard, Didionnairc de Mufique,
Boizard, Traité des Monnoies,
Bombelles , fervice de l'Infanterie.
Bonnet , Hijl. de la Mufique.
Bordelon , Abbé, divers Ouvrages.
Borel, Tréf. Recherches de France.
Bornier.ConférencesfuriesnouvellesOrdonliances; 'SbiqaïWon , Abbé , divers Ouvrages. Boftc , divers Ouvrages, le Boftu, Chanoine Régul. Traité du Poëme Epique," BolLuet, Evêque de Meaux, divers Ouvrages, Bouche, Hiftoire de Provence. Boucher, Annales dAquitaine. Bouhours, Jéfuite, divers Ouvrages. Boulanger , Traité de la Sphère, de la Boulay , Voyages,
Bourdaloue, Jéfuite, Sermons. Bouidoi}, Anatomie,
XIV
TABLE DES AUTEURS.
Bourfaut , père & fis, divers Ouvrages.
Bourcroue , Rech. des Monnoies.
Bouchilliei', Abbé de la Trappe , diveis Ouvrages.
Bouvet, /cf/«irej Pornait du Royaume de la Chine.
Boyer , de l'Acad. divers Ouvrages.
Boycr de Ruvières , divers Ouvrages.
Boyer, Didionnaire François & Anglois.
Brebeuf, Pharfale.
Brécourt, diverfes Pièces.
Breconi>eau , Jéfu'ue , Sermons.
Bretonnier, y^vocizrj Queftions du Droit, du Breuil, Jéfu'ue, Perfpedlive. de Brianville , Abbé, Jeux de Cartes, de Brieux, Orig. de plufieurs façons de parler triviales.
Brignon, Jéfuite, différences Tradudtions.
Briot, Empire Ottoman. le Brun, Prêtre de l'Oratoire, divers Ouvrages. le Brun , Poëfies. le Brun , Voyages.
Bruneau, Avocat , Traité des Criées, de la Bruyère , de l'Acad^ Carad. de Théophrafte.
Bruys , divers Ouvrages.
Budée, Diétionnaire.
Buffier, Jéfu'ue, divers Ouvrages, de BufFon.
Bullet, Arch'uecle, divers Ouvrages.
Burette , de l'Acad. des Infcr'ipt. & Belïès-Léttres. de Bulli-Rabutin , Comte, divers OuvrageSk
VjAdenet , Paraphr. des Pfeaumes. de Cailli, Poélies.
de Caillières , de l'Acad. divers OuvragcSé du Cange , divers Ouvrages. "
de Cantenac , Poéfies.
Capiftron , diverfes Pièces.
Caron, Traité des Bois.
Caré , Mefure des Surfaces.
Cartaud. de Cafeneuve , Origines Françoifes.
CalFagne , Saluftci
Calfandre , Rhétorique d'Ariftotc.
Gaffini, divers Ouvrages.
Caftel, Avocat, divers Ouvrages.
Caftel, Jéfu'ue.
Catéch'fme de Montpellier.
Catel , Hiftoire de Languedoc.
Catherinot, divers Ouvrages.
Caihoiicon d'Ef pagne , ou Satyre Ménippée.
Catrou, Jéfu'ue, divers Ouvrages. du Cerceau , Jéfu'ue , Poéfies.
Cérémonial de France. de Cérifiers , Traduction de la Cité de Dieu, de Chalies , Elém. d'Euclides. de la Chambre, Médecin, divers Ouvrages, de la Chambre , Abbé, diverfes Oraifons Funèbres.
Chamillard , Jéfuite, Dilïértations.
Chamêlé , diverfes Pièces.
Hiftoire de la Chancellerie.
C.\i.^n\3X,Abbe, divers Ouvrages.
Chapelain, de l'Acad. divers Ouvrages. de la Chapelle , de l'Acad. Franço'ife , divers Ouvrages,
Chapelle, divers Ouvrages.
Charas , Pharmacopée.
Charpentier , de l'Acad. divers Ouvrages. dclaCharrière, Chirurgien, divers Ouvrages.
Chaftelain, Martyrologe, àcC)^2M\it\x, Abbé, (Euvrcs. ♦
Cheminais, Jéfu'ue, Sermons. la Chetardie , Inftrud. pour un Prince , & autres Ouvr.
Chevreau, divers Ouvrages.
Chiffler , Jéfuite , Grammaire Françoife.
Chirurgien Dcnt'ifte. de Choifi, /^/lifij divers Ouvrages, lîift.Eccléfiaftiquc.
Chomel, Diétionnaire (Economique.
Choricr, Hiftoire de Dauphiné. de Citry , divers Ouvrages.
Claude, M'in'f. divers Ouvrages, de Claville, Traité du vrai Mérite.
de Clauftre , Abbé, D'ïGt. de Mythologie.*
le Clerc , Min'ifl. divers Ouvrages,
le Clerc, Medec. Hift, de la Médecine,
La Pr'inceffe de Clèves.
Col-dc-Villars, Médecin.
Colin , Abbé, Trad. de l'Orateur de Ciccron. la Colombière, divers Ouvrages.
Colommiers , divers Ouvrages.
Colonia, Jéfuue , divers Ouvrages.
Traité du Commerce.
Commire, Jéfu'ue , diverfes Pièces, le Comte j Cel. Relation du Tunquin. • le Comte, Jéfu'ue, Mcm. de la Chine, le Comte, Cabinet d'Architeélure.
Conrart, de l' Académie , Lettres.
Conftitut'ions de Porc-Royal.
Coquille, Hiftoire deNivernois.
Corbinelli , divers Ouvrages, de Cordemoy , père & fils , divers Ouvrages^
Corneille, Pierre & Thom. divers Ouvrages.
Coflar , divers Ouvrages.
Cofte, fur Montagne. de la Cofte , Conquête des Indes Occidentales, de Coulanges , Recueil de Chanfons. de Courbevillc, Jéfu'ue, divers Ouvrages,
Courtin , divers Ouvrages.
Coufin, Préfident , divers Ouvrages»
Crébillon , Tragédies.
CrébiIlon,j?/jj divers Ouvrages.
Crevier, Hiftoire Romaine, de la Croix, Empire Ottoman, &c.
Crouzas, divers Ouvrages.
Cu'ifnier François.
D-
D
'^ Acier , M. de V Académie , divers Ouvragess
Dacier, Mad. divers Ouvrages.
Dagaii , Fortifications.
Daiechamp, Hiftoire des Plantes.
Dan, Tr'in'itaire, Hiftoire de Barbarie.
Dancourt, diverfes Pièces.
Danet , Abbé , Dictionnaire, de Dangeau, Abbé, Dialogues, & autres Ouvrages/ de Dangeau , Marquis , de l'Académie Franço'ife , queit ques Pièces de Vers.
Daniel, Jéfu'ue, divers Ouvrages.
Danty, Avocat, divers Ouvrages.
Danty d'Ifnard , de l'Académie des Sciences.
Dappcr, Defcription de l'Afrique.
Daviler , Architecture.
Degori , Médecin , DiCiionnaire de Médecine'
Demours, Médecin.
Denys, Hiftoire de l'Amérique-
Dcmofthènes , Harang. & Philippiques.
Deparcieux , Géomètre.
Defcartcs, divers Ouvrages.
Dcfenne, Calcul du Tuité.
Desfontaines, Abbé, Obfcrvat. fur les Ecrits mo- dernes.
Desforges-Maillard, Poéfies.
Dcshoulières , Mad. Poéfies.
Defmarais , de l'Acad. divers Ouvrages.
Defportes, Œuvres.
Defpréaux , & BrolTétte , fon Commentateur,'
Defroches, Dictionnaire de Marine.
Deftouches, (Nericaut) Comédies.
D'Héricourt, y^vocar. i
DiSionnaire de Rimes.
Diclionnaire de Droit.
D'icl'ionna'ire de la Ph'ilofophie Hermétique.
Dictionnaire Comique.
D'icl'ionna'ire de Peinture & d' Architecîure.
D'ioms , Anatomie , Opérât, de Chirurgie. Dfcours d'Eloquence. Diver/ités cur'ieufes. DivertiJJemens de Sceaux. Dodard, Médecin, divers Ouvrages. Domat, Loix Civiles.
TABLE DES A
Doujât, de l'Acad. Vcll. Parerculus. Dubé, Médec. Médecin des Pauvres. Ducalfe , Piatiq. de la Jurifdid. Ecclélîaftique. le Duchar , lui Rabelais. Duhamel, divers Ouvrages. Du Plellls, Bénédtclin , divers Ouvr.iges. Duryer , de l'Acad. divers Ouvrages.
f^i CoLE des Arpenteurs. Erraid , Avocat , Plaidoyers. Efprir, Abbé, divers Ouvrages. deTEftang, Traité de la Traduction. les Eftieiincs , divers Ouvrages. d'Eftrées , Abbé , Difcours prononcé à l'Acad. Eveillo!! , Traité des Excommunications.
M^ A\JCHAKD , Chirurgien Dentijle: le Faucheur , adion de l'Orateur.
Favin, divers Ouvrages, de la Fayette, Mad. divers Ouvrages.
Félibicn, divers Ouvrages.
Félibien des Avaux, divers Ouvrages.
Fénélon , Arch. de Cambrai, Aiv as Ouvrages. deFerrièie, Avocat, divers Ouvrages.
Feuillet , maître de Danfe , Chorographie. le Fèvre , Tanaq. divers Ouvrages. le Fèvre, Madame Dacier^ divers Ouvrages.
Févret, Traité de l'Abus.
Fléchier, Evêque de Nîmes, divers Ouvrages.
Fleury , Abbé , divers Ouvrages-. la Fontaine , de l'Acad. divers Ouvrages.
Fontenelle, de l'Acad. divers Ouvrages. de la Force, Duc , Difcours prononcé à l'Acad. de la Force , Mad. divers Ouvrages.
Fouger, Traité des Hygromètres. du Four, du Catfé , Thé, Chocolat.
Fourni er, /e/iirc. Hydrographie.
Frézier, Voyages. de Fromcntières , Evêque d'Aire, divers Ouvrages.
Furetière , Abbé, divers Ouvrages.
AiLLARD, Jéfuite, divers OavragcSc_ Gaudin, Jéfuite, Didionnaire. Gaurct, Style Univerlel. Galettes.
Gédoyri, Abbé , Tradudion de Quintilicn. le Gendre, Abbé, divers Ouvrages. Gencft, Abbé, diverfes Pièces. GeofFroi, de l'Acad. des Sciences. Gerfaiiit.
Gillet, Avocat, Plaidoyers , &c. Girard , Abbé, Synonymes François. Girouft, Jéfuite, Sermons. Giry, de l'Académie, divers Ouvrages. Glafer, Traité de Chimie. Godeau, Evêque de Vence, divers Ouvragés. Gollut, Mémoires des Bourguignons. Gombaud, de V Académie , divers Ouvrages. Gomberville , de l'Acad. divers Ouvrages. Grammaire générale & raifonnée. Grammaire Méthodique. Greffet, Poéfies. de Grimareft, Traité du Récitatif. Vie de Molière. Grotius, Droit de la Paix & de la Guerre. Guichard, Harmonie étymologique. Guillemau, Chirurgie. ,- de Cuiller de la Guilletière , Didionn. des Arts de l'homme d'Épée.
XV
*i'
H/
H
LAbert, de l'Académie, Temple de la Mort. de Harlay , Tradudion de Tacite.
Harris, Didionn. Angloiî des Arts & d-es Sciences.
U T E U R S.
Haitzfoekcr, Dioptr. &: Phyfique, de Hautcroche, diverfes Pièces. dcsHaycs, Voyage du Levant. Hecquet, divers Ouvrages. Heill, Hiftoire d'Allemagne. Hellot, Elém. de la Philof. de la Chimie. Hélyot, Picpus , Hift. des Ordres Religieux, &c, Henriette Sylvie de Molière. d'Her' Chevalier, divers Ouvrages. d'Herbclot , Bibliothèque Orientale. l'Héritier, Mad. divers Ouvrages. Hermant, Chanoine, divers Ouvrages. Hervet, Gentian , Tradudion de la Cité de Dieu; Hervieux, Traité des Serins. Effais fur les Hiéroglyphes. de la Hire, divers Ouvrages. Hifloire des Conclaves. Hiftoir^ naturelle d^ Irlande. Hijlûire de la Ligue de Cambrai. Hifloire Critique du Vieux'ù du Nouveau Tejiamenf, Hiftoire de la Laponie. l'Honoré , Carme Déchaujfé , Critique, de i'Hofpital, Marq. les infiniinent petits, les Sed. coniq.
Houdry, Jéfuite, Sermons. dcs-Houlièrcs. P'oye-^ Dcf-houlières. de Houteville,^^^fjlaRelig.Chr. prouvéeparlesfaits; Huet, Evêque d' Avranches , divers Ouvrages. Huygens, de Zwilickem, divers Ouvrages.
J Ames , Didionn. de Médecine. Jaquelot , divers Ouvrages, du Jarry , Abbé s divers Ouvrages.
Jaugeon, Jeu du Monde. le Jay , Jéfuite , divers Ouvrages. Inquifition de Goa. Inftruclion pour les Confitures. Joinvillc.
JoUv , Evêq. d'Agen , divers Ouvrages. Joubert, /e//ife. Science des Médailles. ' Jovet, Hiftoire des Religions. Journal des Savans. Joulfe , Traité de la Charpentclie. de S. Julien , Origine & Antiquité des Bourguignons," Jurieu , Miniftre , divers Ouvrages, de Jufficu, Introdudion à la Botanique.
J_iAbat , Dominicain , Voyage de l'Amérique,
Lallcmenr , Chanoine Régulier, divers Oiivrages.'
Lallement , Jéfuite, divers Ouvrages.-
Lamy, Bénédictin, divers Ouvrages.
Lamy, Prêtre de l'Oi-atoire, divers Ouvrages.
Lancelot , divers Ouvrages.
Langlois , Jéfuite , divers Ouvrages.
Larrey , Hiftoire d'Angleterre, de Laval, Duc de Luynes, divers Ouvrages, de Launay, Traité des Delcenres. de Laurière,^vot<zr,Bibl. des Cout.&GloIf.deDroiro
Léger, Didionnaire d'Agriculture.
hcracïy , Médecin, divers Ouvrages.
Lengler, Abbé, Méthode pour étudier l'Hiftoire;
Lettres d'Abailard & d'Héloife.
Lettres édifiantes & curieufes des Mijf. J.
Lettres Portugaifes.
Lian court, Maiye d'Armes.
Liger, divers Ouvrages.
Lignère ,. Poéfies.
Lobineau, Hiftoire de Bretagne.
Los;ique de Port-Roya/. du Loir, Voyage du Levant.
LoifeaU , divers Ouvrages, du Lohdel, /^yî/ire, Faftes,. , ,
le Long, de l'Oratoire, Traité des Polyglottes, de Longcpierre, divers Ouvrages.
Lonvilliers de Poincy , Hiftoire des Antilles;
Lorer, Lettres,
h a,
rvj TABLE DES AU^TEURS
Dodt. de Louvain, Traduétion <le la Bible.
Loyer, Dominicain ,Re\3.tion du Royaume d'Iffini. Lucas, Voyages.
Muiiier, Mémoires ôc Hiftoire d'Autun. Muret , Aèèé, des Fcftins.
M
du iVlABAREt.
MabiUon , Bénédiclin , Etudes Monaftiques. Macé, Hiftoire des quatre Cicérons. • Maimbourg, Jejuice, divers Ouvrages. Mainaid , Poélies. Mainard , Lettres, de Mairan.
le Maire , Antiquités d'Orléans, le Maître, Plaidoyers.
Malcbranche , Pr. de l'Oratoire , divers Ouvrages de Malezieux, divers Ouvrages. Malherbe , (Euvrcs. Malingre , Antiquités de Paris. Mallet ManelFon , divers Ouvrages, de Màrca, Hiftoire de Béarn. de la Mare, Traité de la Police.
Marelchal, Droits honorifiques. Manotte , divers Ouvrages.
Maiiotte , Avocat, Dilc. prononcé .lu Parlement de Touloulc. de Marivaux , divers Ouvrages.
Marmol, Defciiption de l'Afrique, de Marolles , Abbé , divers Ouvrages. Marot, Œuvres. Marlolier, divers Ouvrages. Martignac, divers Ouvrages, de la Martinière.
Mafcaron , Evêque d'Agen, divers Difcours. Mallillon , Sermons, Oraifons Funèbres. Maty, Dictionnaire Géographique, de Maucroix , divers Ouvrages. Mauriceau , Accoitchemens. du Maurier, Mémoires de Hollande. Médailles de Louis le Grand. Mémoires du Clergé. Mémoires de Trévoux. Ménage , Abké ^ divers Ouvrages. Menagiana. Menertrier , Jejuite , divers Ouvrages , Hift. Conful.
de Lyon. Mercure de France. deMéré, Chevalier, divers Ouvrages.
Merlet, Traité des bons Fruits. le Mené, des Mariagcs-des enfans. Merfene , Minime , Harmonie. Mery, Chirurgien, divers Ouvrages. <le Meuve-, Dicl:ionnaire Pharmaceutique.
Mézeray, Hiftoire de France, de Méziriac , divers Ouvrages. le Moine, Jéjuite, Poélîes. Molière, Œuvres. Mollet , Jardinages, de Monconis, Voyages.
Monex, Jéfuitc, Diétionnaire. Monnier, Médecin. de la Monnoye , Glolf. Bourguignon à la fuite de fesNoëls. Monfambano , état de l'Empire , Trad. Montagne, Eltais, &; Coite, fon Commcnrateur. Montcclair, Mufique. de MontHeury, diveiles Pièces, de Montgault, Abbé, diverfcs Tradudlions, Montmorel, Abbé, HoméHes. Montrcuil , Œuvres. Moréri, Dictionnaire Hiftorique. Morillon, Bénédiclin, divcrles Poéfies. Morin, Culture des Fleurs. Morland, Chevalier, Elévation des Eaux, delà Morlière, Hiftoire d'Amiens.
la Mothe le Vayer, -divers'Ouvrages. de la Motte, de l'Académie, divers Ouvrages, du Moulin , Coutume de Paris, du Moulin , Hiftoire de Normandie. du Moulinet, Chan. Régul. Curiofités & Habits, de Mourgues , Jéfuice, divers Ouvrages.
N-
N
AuDÉ , divers Ouvrâgfes. DucdeNeucaftle, Méthode de drelfcr les Chevauxi
Neveu, Jéjuite, divers Ouvrages, de la Neuville. F'oyei le Qiiien.
Nicéron, Minime, Perfpeétive. deNicolay, Voyage.
Nicole, Président, divers Ouvrages.
Nicole , de l'Acad. des Sciences , divers Ouvrage^
de Mathématique. Nicole, Ecclejiajiique, diivers Ouvrages. Nicot, Didionnaire. Ni vers, Organifte, divers Ouvrages, le Noble, divers Ouvrages. Nodor, divers Ouvrages. NoJlet, Abbé. le Normant , Avocat.
Noftradamus , fes Quatrains, & Hift. de Provencgî Noiiet, Jéfuite, divers Ouvrages. Mad. du Noyer, Lettres.
o
V^ExMELiK, Hiftoire des Flibufticrs»
Oléarius , Voyages.
Oliers , divers Ouvrages. d'Olivet , Abbé, divers Ouvrages. les Opéra, les Ordonnances de Louis XLK,
Ordonnance de Marine. d'Orléans, Jéjuite, divers Ouvrages. d'OlIat , Cardinal , Lettres.
Ovide, Epîtres.
Ozanam, divers Quvrages.
J. Agan, divers Ouvrages de Mathématique»
Palaprat , diverfes Pièces.
Palliot, h Science des Armoiries.
Paradin , Annales de Bourgogne. fraP^olo, Traité des Bénéfices.
Pardies , Jéfuite , divers Ouvrages.
Parent, Méchanique, & autres Ouvrages, de Paris, Martyrologe, &c.
Parodies Bachiques.
Palcal , divers Ouvrages.
Pafcal, Médecin, divers Ouvrages.
Palqxiicr, Recherches & Lettres.
Patin , Lettres.
Patru , l^laidoyers.
Pavillon , Evcque d'Alet, Rituel d'Aler. le Pays, divers Ouvrages.
Pélilîon , divers Ouvrages.
Pellegiin, Abhe , Cantiq. Trad. des Odes d'HoraceJ
Pelletier, Expéditionnaire , divers Ouvrages.
Pelletier, Abbé, divers Ouvrages, le Pelletier, Hiftoire de la Guerre de Chypre.
Penicher, Traité des Embaumemens. de Perefixe, ^rcA. de Paris, Hiftoire de Henri le Grand»
Perrault, Charles & Claude -, divers Ouvrages.
Perry, Jéfuite, Hiftoire de Châlons.
Petit, Médecin, de l'Acad. des Sciences.
Peu , Accouchcmens.
Pczron, Bernardin^ divers Ouvrages. '
Pibrac, Quatrains.
Pic, Abbé, divers Ouvrages.
Pièces Galantes.
Piganiol de la Force, Defcription de la Francc-J de Pile, divers Ouvrages.
Pilpay, Fables. du Pin , Abbcj divers Ouvrages.
Pinfon, Avocat i divers Ouvrages, ^
Piron, Pièces de Théâtre, des Places, Ephéméridcs. '-'^
TABLE DES
Se h Placette , divers Ouvrages,
Pluche, Spedracle de la Narure. .
Plumier, Minime, divers Ouvrages.
Phivincl, Ecuycr François.
Poème de S. Profpcr.
Poefics Gaillardes.
Nouveau choix de Pièces de Poe/les.
Poilloiij diverfes Pièces.
Poliiiier, Chan. Re'fjulier, divers OUvrageS;
Pomer, Hiftoire des Drogues, du Ponr, Principes de Mulîque. dePonris, Mémoires.
Port-Royal, divers Ouvrages, de Prade , divers Ouvrages.
Pradon, diveries Pièces.
Prefter, El-imens de Mathémarique»
Prévôt, Abhé , le Pour & Contre.
Princeffe de Clèves. i£e Pringy, Madame , diverfes PiècéSi
Procès-Verbaux du Cierge.
Illuftres Proverbes.
Dictionnaire des Proverbes.
Etymologies des Proverbes.
KSI)
0
Q
[jEssi.1., Pré:re de l'Orar. divers Ou\ rages. D. Qu chatte. le Quicu de la Neuville , Hiftoire de Portugal. le Quien, Dorfiinicain , divei:s Ouvrages. ' le Quin, Traité des Hernies. Quinaut, divers Ouvrages. delà Quintinie, Jardinages.
R
R
.Abelais, CEuvrcs, Se le Duchat, fon Com- mentateur.
Racan, divers Ouvrages.
Racine, de l'Académie j, divers Ouvrages. le Ragois , Inftruclian lur l'Hiftoire.
Ragueaa, Indice.
Raguener , Abbé , divers Ouvrages.
Rainfant, Médecin, Tableaux de Vèrfailles*
Rameau, Mufîcien.
Ranchin, Pfeaumes en Vers.
Rapiii, Jéfuite , divers Ouvrages. deRéaumur, Hiftoire naturelle des Infedcs.
Recueil de Poéjies.
Nouveau Recueil de bons Mots.
Recueil de Traités de Paix.
Recueil de Voyages.
Réflexions fur la Langue Françoifci
Régis, Philofophie.
Regnard, Comédies.
Régnier, Abbé, divers Ouvrages.
Régnier , Satyres.
Relation des Campagnes de Rocroy , &c.
Remond du Cours , divers Ouvrages.
Renaudot, Abbé, divers Ouvrages.
RcnulFon, Avocat, divers Ouvrages.
Reù.aut , Avocat , Grammaire Françoife.
Ricard , Avocat , divers Ouvrages.
Richard, Abbé, divers Ouvrages.
Richclet , divers Ouvrages, de Richelieu, Cardinal, divers Ouvrages.
Richer, Fables.
Richer , Gnomoniquc.
Robbe, divers Ouvrages. de la Roche, Prêtre de l'Oratoire, Oraifons Funèbres.
de Rochefort , Did^ionnaire curieux, de la Rochefoucault , Duc, divers Ouvrages, des Roches, Diélionnaire de Marine.
Roger, Récollet, Voyage de la Terre-Sainte. de Rohan, Abbcffe, divers Ouvrages.
Rohault , Phylîque , ôcc.
Roi de Navarre , Poéhes.
Rollin , Méthode pour cnfeigner & étudier les Belles-Lettres.
Roman de la Rofe, Clo(f. & SuppL au Clojfaire,
AUTEURS..
Rondelet, Hiftoire des Poiirons,:
Roncl. /^oye- de Rofnel.
Ronfart , Œuvres,
RooUe, divers Ouvrages, delà Roque, Abbé, Traité de la Noblcirc. de Rofnel, Mercure Indien.
Roullcau, Mulîque, Viole, & autres OuvrageSi
RouHeau, Poélîe's.
Rouvicre , Eaux de Forges.
Roy , Poélîcs. —
de Rubis, Hiftoire de Lyon, de la Rue , Jéfuitc , Oraifons Funèbres &c Sermons, de Rulîi , Hiftoire de M^fcille.
Rufes Innocentes. duRycr, de l'Acadérfue , divers Ouvrages.
S
deC>ABLÉ, Marquife, divers Ouvrages, de la Sablière , Poélies.
de Sacy le Maître, divers Ouvrages.
deSacy, de l'Académie, Lettres de Pline.
le Sage, Hiftoire de Gil-Blas de Santillane.
deSaintonge, Madame, divers Ouvrages.
de Saint- Amant, (Euvres Poétiquçs.
de Saint-Cyran , Abbé, divers Ouvrages.
de Saint-Didier , Hi.ftoire de Venife,
de Saint- Evremont, (Suvres.
de Saint-Gelais divers Ouvrages.
de Saint-Germain , examen des Etats.
de Saint-Hilaire, Médecin, divers Ouvrages.
de Saint-Réal, Abbé, divers Ouvrages.
de S.">inrc-Bcuve, Abbé, Cas de Confcience,
de Sainte-Garde, Hiftoire des Hérélîes,
de Sainte-Marrhe , divers Ouvrages.
Salnove , Vénerie Royale. dc.Salo, Journal des Savans.
Salvaing, Traité des Fiefs.
Sanlon, état préLcnt de la Perfe.
Sarrafin, Œuvres.
Savaron, Recherches de Clermont.'
Savary , Parfait Négociant, &:c.
Saviart, Oblervations Chirurgicales.
Savot, divers Ouvrages.
Sauveur, Application des Sons harmoniques, 8c Principes d'Acouftiquc.
Scaron , divers Ouvrages.
Scudéry, Alad. divers Ouvrages.
Scukec, Arfénal de Chirurgie, trad.
Segrais, de l'Académie , divers Ouvrages.
Sénault, Prêtre de l'Oratoire , àiYcis Ouvrages,'
Sénécé , Epigrammes. de Senne , Traité du Toifé. deSévigné, Madame, Lettres,
Simon , Rich. divers Ouvrages.
Simon , Prêtre, Diélionnaire de la Bible.
Simon , Affejfeur, divers Ouvrages de Droit; deSoleyfel, Parfait Maréchal.
Sorbière, Lettres.
Sorel, Science Univerlelle.
Soucier, Jéfuitc, Dilfertation fur l'Ecritiu'ejJ
Sparihcim, divers Ouvrages.
Spon, Médecin, divers Ouvrages. delaSuze, Mad. Poéfies.
de Sylvecane, Préfident , Juvénal & Perfe.
T
1 AcHARD, Jéfuite, divers Ouvrages. Tallemant, Abbés, leurs divers Ouvrages^ Tardif, Traité de la Fauconnerie. Tarteron , /e7'"''<? > divers Ouvrages. Tavernier , Voyages. Tauvry, Médecin, divers Ouvrages, le Tellier, Jéfuite, divers Ouvrages.
Terlon , Chevalier, Mémoires, dit Tertre, Dom. Hiftoire des Antilles,
Tzfi\x,Abbé , Stances Chrétiennes, "^
delà ThaumaiTière, Hiftoire & Coutumes de Berrii
XVlîj
TABLE DES AUTEURS.
Théâtre Italien.
Théâtre de Piémont.
Théâtre de Savoie.
Théophile, (Euvres Poétiques.
Thévenin, Chiiuigie.
Théveno: , Recueil de Voyages.
Thibault. Voyei Roi de Navatre.
Thieis, Abbé, divers Ouvrages.
Thiouft, de l'Horlogerie.
Thiroux , Hiftoire d'Aurun.
ThoinaUÎH, Prêtre de /'Or^roir^, divers Ouvrages.
Tréfor de Médecine.
Thuilier, Médecin, cRvers Ouvrages. la Thuilcrie , d'iverfes Pièces. de Tillemont , Abbé y Mémoires pour l'Hilloire Ec-
cléfiaftique &c des Empereurs. duTiUct, Recueil des Rois & Couronne de France, du Tillet, Mémoires.
Toinard , Remarques. du Torar , Leçons Géométriques.
Toubeau, Jurifdidlion Conlulaire.
Toureil , divers Ouvrages. et Tournefort , Méd. divers Ouvrages , Voyage du
Levant. le Tourneux, divers Ouvngcs. [du Tremblay , Traité des Langues.
Triftan , Comm. Hiftoriques.
Trubiet, Abbé, Eflais de Littérature.
delà V Albonnave, Mémoires pour l'Hiftoire de Dauphiné. de Valincourt, de r Académie , divers Ouvrages.
de Vallcmonr, Abbé y divers Ouvrages, de fa Valterie , Homère.
Van Helmont , Médecin , Œuvres. de Vareiines, Jésuite, le Roi d'Armes.
Varet , Lettres, &c.
Vdiignon, ^bbé, divers Ouvrages. de Varillas, divers Ouvrages. de Vauban , Maréch. de Fr. Fortifications, de Vaugelas, de l' Académie , divers Ouvrages; de Vaumorière , Harangues 6c Lettres.
Vauthier, Arbres Fruitiers.
Vcrduc , /. B. divers Ouvrages.
Verjus, Jéfuite , divers Ouvrages, de Vernage , Abbé , divers Ouvrages, du Vernay , Médecin , divers Ouvrages, de Vertot, Abbé, divers Ouvrages, de Vertron , divers Ouvrages.
Vigenère, divers Ouvrages, de Vigneul Marville , Mélanges Hiftoriques. de Villars, Abbé, divers Ouvrages, de Ville , Chev. Fortifications, de la Ville, Avocat, Diétionnaire des Arrêts, de Ville-Dieu, Madame, Œuvres, de Villers , Abbé , divers Ouvrages, de Vile , Hiftoire du Roi & du Mercure Galant.
Vitruve, Architeélure. de Voifin , MilFel , &c.
Voiture, de l Académie , Œuvres, de la Volpilière, Abbé , divers Ouvrages.
de Voltaire, Pièces de Théâtre, & autres Ouvrages.
■w/- c .. ÇlAmbaflàdeur.
Wicquetort, ^ ^^^^balFade de Figuéroa, TraduO.
Window, Médecin, Anatomie.
FIN DE LA TABLE DES AUTEUP^S.
rfjTEMW^ IMM—IK cnj-jim— :..f[.^|y^ ygjF^i,. I aliiiiil n
APPROBATION.
'AI In par ordre de Monfcigncur le Chancelier , la nouvelle Edicion du Diclionnalré »1 Univerfel de Trévoux , en huit Volumes in-jolw. On lui a confervé cette dénominarion du lieu où il a été imprimé en 1704 , pour la piemièrc Fois. Il croit alors en trois Volumes & cinq autres Editions fuccellivcs , dont la dernière eft en lept, n'ont pas fuffi pour les bcfoins du Public. Comme cet Ouvrage manquoit depuis pluiicurs années , les Libraires allbciés ont penfé fagcment qu'ils ne dévoient rien négliger pour répondre à Ton empreHcment • & l'on verra (ans doute avec la plus grande latistaftion , que ce Didionnaire , vraiment univerfel , n'a pas moins gagné par des additions nécefTaires , que par le retranchcmcrit des iuperMuités. Fait à Paris, ce 14 Juillet 1771.
tAFPERONNIEÊ..
PRIVILEGE DU ROI
LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARREJ à nos amés & féaux Confeiliers , les Gens tenants nos Cours de Parlement , Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand-Confeil , Prévôt de Paris , Baillis , Sénéchaux, leurs Lieutenants- Civils, & autres, nos Jufticiers qu'il appartiendra : S a l u t. Notre amé Louis-Étien NE GANEAU,Li- braire, ancien Syndic & ancien Conful , Nous a fait expofer qu'il delireroit faire réimprimera ddnner au Public , Le Dictionnaire univerfel j François & Latin ^ vulgairement appelé j le Dicîionnaire de Trévoux, s'il Nous J)laifoit lui accorder nos Lettres de renouvellement de Privilège pour ce néceffiires. A ces causes^ voulant favorablement traiter l'Expofant , nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes , de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui femblera , & de le vendre , faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le temps de dix-huit années confécutives , à compter du jour de la date des Préfentes. Faisons défenfes à tous Imprimeurs , Libraires , & autres perfonnes , de quelque qualité & condition qu'elles foient , d'en introduire d'impreflîon étrangère dans aucun lieu de notre obéiflance , > comme auffi d'imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter, ni contrefaire ledit Ouvrage, ni d'en faire aucun extrait , fous quelque prétexte que ce puiffe être, fans la permifiion ex prelfe & par écrie dudit Expofant , ou de ceux qui auront droit de lui , à peine de conhfcation des Exemplaires contrefaits , de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenants , dont un tiers à Nous , un tiers à 1 Hôtel- Dieu de Paris , & l'autre tiets audit Expofant , ou à celui qui aura droit de lui , & de tous dépens , dommages & intérêts ,a la charge que ces Préfentes feront enrégillrées tout au long fur le ret^iftre de la Communauté des Imprimeurs «S: Libraires de Paris , dans trois mois de la date d'icelles 5 que rimpreilion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume , & non ailleurs , en bon papier & beaux caraéteres , conformément aux Règlements de la Librairie , & notamment à celui du dix Avril mil fcpt cent vin^t-cinq , à peine de déchéance du préfent Privilège j qu'avant de l'expofer en vente , le manufciit qui aura fervi de copie à l'impreflîon dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, es mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier Garde des Sceaux de France, le fieur DE Maufeou ; qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publique , un dans celte de notre Château du Louvre, & un dans celle dudit fieur x> E Maupeou : le tout à peine de nullité des Préfentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & jfes ayants caufes , pleinement & paihblement , fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long, au commencement ou à la fini dudit Ouvrage , foit tenue pour dûement ligniliée , & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeiliers , Secrétaires , foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiflâer ou Sergent fur ce requis , de faire pour l'exécution d'icelles , tous ades requis & néceflaires , fans demander autre pcrmiffion , & nonobstant clameur de haro , charte Normande & lettres à ce contraires ; Car tel eft notre plaifir. Donné cà Paris , le trentième jour du mois de Novembre l'an de grâce mil fepc Cent foixante-huit , & de notre règne le cinquante-quatrième.
PAR LE ROI en fon Confeil. Signé, LE BEGUE
J'ai cédé à MeffieursY aWeyve , /?ère _, Saillant & Nyon , d'Houry, Defprez, Lambert , Durand, neveu, de Hanfyj' jeune j de la Lain , Defventes de la Doué , de Burre , fils jeune ^ Bailly, & à Mefdames veuves Savoye & Defainc ^ le préfent Privilège j chacun fuivant leurs cottes & portions. A Paris y ce premier Juin mil fept cent foixante-onre.
Signé , G ANE AU.
Regiflré fur le Begiflre XVîl de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris ^ Jf° \ij^, folio 567 j conformément au Règlement de 171J. A Paris ^ ce j Décembre 1768.
Signé j B R I A S S O N , Syndic.
ERRATA.
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Tome III.
Page zj , Cy/. 2 , %. 3 , Entre les fciences , ajoute^ , naturelles.
6<^ , 1 , 46 , Autrefois les ConfeiTeurs , lifei , autrefois il y avoir des ConfefTeurs.
241, 2, éS, Dans la dégradation le caradère de l'ordre eft effacé, ///n'eft pas effacé.
Tome IV.
Page iiy , Col. \ , lig. 8 , A la feule croyance du vrai, ajoute^ ^ Dieu.
777 , 2 , 48 , Jéfus-Chrift a guéri , lif. que Jéfus-Chrift a guéri.
817 , I , 17 , Le Pape , les Archevêques , lif. le Pape , les Primats , les Archevêques.
Tome V.
P^g^ 31 > ^"^- i > %• 71 > Idolâtrie. L'Idolâtrie a régné long-temps fur toute la face de la terres
///c:j , fur prefque toute.
Jésuites. La Société fut éteinte , anéantie , û/owfe^ ^ dans plufieurs Royaumes.
L'Idolâtre & le Mahomctan eft plus fidèle obfervateur de la Religion que le Chrétien , lif. de fa Religion.
Le caractère du Juge eft une portion de la Majefté Royale dont le Prince fe dépouille , lif. que le Prince communique.
11 n'y a point de julUce entre Dieu & les hommes , parce qu'il ne leur doit rien, fupprimer cette propofition.
Mazarin , ( Collège ) au lieu de ces mots j pour y entretenir quatre-vingt jeunes hommes , &c. lif pour y inftruire & y élever foixante jeunes Gentilshom- mes des Provinces conquifes, & cédées à la France par les Traités de Munfter & des Pyrénées \ favoir , la Flandre , l'Alface , la Franche-Comté & le RouHîUon. C'eft ce qui fait qu'on l'appelle aulîî , le Collège des Quatre- Nations. Cette fondation fut réduite à trente Elèves par Louis XIV. Ceux qui font nés dans l'Etat Eccléfiaftique ont droit aulîi à ces places.
Tome V I.
Page 15 > Col. 1 i lig- 7j Art. Moine. La profeiïion Monaftique étant unie àla Prètrife, /i/fij , pouvant
être unie. 2r 1, II , Art. Moment. Ily a des momens délicats où la vertu la plus éprouvée ne
peut tenir , lif. ne tient qu'avec peine. * \G6 , 2 , après la ligne 61 , ajoute-^ le mot Négligement , qui eft porté àla pagefuiv. col. 2 , lig. 5 j.
NÉGLIGEMENT. f m. "Terme de Peinture, fynonyme de négligence. Voy. ce mot. M. de Voltaire blâme ceux qui font ufage de ce mot , parce que nous avons fon fynonyme négligence. Par la même raifon il faudroit profcrire tous les- autres termes propres aux Arts , dont nous avons les équivalens. iC-j , I, 20, Négligences de pinceau, lif. négligemens de pinceau,
j^gg ij 19 j Les femmes ne s'occupent qu'au jeu , ///. la plupart des femmes.
j,, ij 41, Art. Opiniâtreté. L'opiniâtreté eft le vice ordinaire des dévots, Ufe^ 3 de4
faux dévots.
Tome VIL
Tage 204, Col. 2, lig. 38, Nicolas IIÏ en 1728, life^, en 1178.
g,!^ 2., 66 y Art. Spirituel. Sous prétexte de la rendre plus équivoque, life\y fous pré-
texte de la rendre plus parfaite.
DICTIONNAIRE
UNIVERS E L,
CONTENANT TOUS LES MOTS
DELA
LANGUE FRANÇOISE,
DES SCIENCES ET DES ARTS- Avec Us Termes Latins qui peuvent y convenir.
A A
E S T le caradère ou la figure de la première lettre de l'Al- phabet François ; c'eft aullî lapremière des cinq voyelles. C e caractère peut erre con- fidéré ou comme lettre , ou comme mot. fJ' A , pris comme lettre , eft le ligne du Ion a : pour le |Drononccr , il ne taut qu'ouvrir la bouche & pouiler l'air des poumons.
Covarruvias & quelques Auteurs ont avancé une abfurdité , loiiqu'ils onr dit que les entans maies , en venant au monde , font entendre le ion de ïa , pre- mière voyelle du mot Adam, & les filles le Ion de Te , première voyelle du mot Eve. Les enfans, en venant au monde , font entendre ditférens Ions , ic- lon qu'ils ouvrent plus ou moins la bouche.
Le caractère ou la figure dont nous nous lervons pour re'préfenter le Ion a, nous vient de l'alpha des Grecs. Les Latins & les autres peuples de l'Europe ont imite les Grecs dans la forme qu'ils ont donnée à cette lettre. On dit un grand A , un petit a i ainii la dénomination de ce caradière ou de cette lettre eft un lubftantii du genre mafcuhn, aulîl-bien que les autres voyelles de notre Alphabet.
Le fon del'tî eft long en certains mots, & bref en d'au- , très. Il eft long dans grâce. Se bref dans place: il eft long dans mutin-, gros -clùen, & bref daiis matin, çïq- / Tome I.
micre partie du jour. Aujourd'hui on met un accent circonflexe iur l'a long au heu de l's , qu'on écrivoic autrefois après cet a , comme âpre au lieu A'afpre. Oi> ne met point d'accent Iur l'a bref ou commun.
Quoique a loit un nom fubftantif , il ne (ouftre point d'j après lui, quand il eft au pluriel. Onécritplulleursa, &i non pluheurs as.
Il y a certains a qu'on étoit autrefois averti de pro- noncer longs par une réduplication , comme aage. Ou y a iubftitué , ainll qu'à l'j , un accent circonflexe , âge. §Cr A devante, avec lequel il fait une diphthongue,n'a point de fon , i^c ne fe frit point lentir , comme dans le \XiOX. JEole , JEaque , Mthcrj ^"c. On prononce £"o/c' , Eaque i Etker. On rrouve dans les meilleurs auteurs Mole Se Eole , Mther Se Etker; cependant on lit dans le Dictionnaire derAcadémiefrançoile£'rÂer,&' cette orthographe paroit la plus fuivie. A l'égard des mots qui dérivent du latin, î'ufagc Icmble avoir établi pour régie générale d'en banuir la lertre a : on écntC^Jurcii latin, Cefar en François ; JEftas, Eté ; aftimare, ejli- mer , Sec. Quand le fon de l'a ne doit point fe confon- dre avec celui del't-, cette dernière lertre doit être mar- quée de deux points, ce qu'on .appellcé tréma, comme dans ^ènV«. A l'égard des mots dans lelquels^ eft iuivi dely,lorfc[ue cette dernière lettre n'eftpas employée pomraifond'Erymologie, comme Amis pays ,pay fan , elle vaut deux ii, dont le premier fe joint à l'a pour produire le ionpé, i5f le fegoud coiofeive la prononci*-'
z A
don naturelle 1 ; ce qni forme pe l fan j comme s'il y avo'îl pai i fan. Voy. i dey. ^fj" A devant i avec lequel il forme une diphthongue, a différens Ions ; quelquefois il le prononce comme un e ouvert , par exemple , dans ma'ifon , &c quelque- fois il fe prononce comme un e muet, par exemple , dans faifois j Se les autres perlonnes du mcrae temps , faifantj ôcc. pnononcez fefois ^ jefant. X^ A devant o ou devante, & ne taifant qu'une même lyllabe avec \'o ou \'e & la conlonne qui luit , cou- ierve le Ion qui lui eft propre, &:ablorbe celui de l'o & de \'e : Exemples , Faon _, Laon^ Paon , Caen • pro- noncez Fan j Lauj Pan , Can. ^C? A devant u fe prononce prclque comme o : exemple , auteur j autorïfe j authentique. Dans la dernière fyl- labe d'un mot cet au , fuivi d'une conionne , le pro- nonce louvent comme un o long , animaux , chevaux j badaut , faut i haut ^ ôcc.
On a fait quelques ufages de la lettre a , qu'il eft utile d'obferver. |K? A Dans les anciens monumens : cettelettre feule avec unpo'mt,A. cApom Aulusj Aula , Auguftus ou Au- gujla , noms propres i pour ^«ç^a/ijj impérial; an- nus , année ; argentum y aurum , argent , or ; ager , champ; amie us , amica,zm\ , a.mie; anima j amc; al- bum , regiftre -, us , monnoie , argent ; ararium , tréior ■public; ades j temple, maifon; adilis, adilitas, édile, édilité.
Cettelettre doublée ^^ eft pom A ugujli, deuxAu- guftes; Augujtalesde la maifon de l'empereur. Cette lettre triplée ^^^,pour très Augufli,Kois Anguftes , ou enfin pour aurum , argentum & <£ j , or, argent , airain ou monnoie. §C? A leul ou avec une / après le mot miles , de cette manière, miles A ou miles Al, iisniRc miles aU, foldac d'une des aîles de l'armée. IfCT A étoit une lettre numérale chez les Grecs & les Ro- mains. Chez les premiers,^ ne marquoit qu'une unité ; chez les leconds , il marquoit cinq cens. Si cette lettre , croit lurmontéc d'une ligne droite , de cette fiçon S, elle fignifioit cinq mille. §CF A chez les Romains étoit unfigne d' ahfolution. Quand il s'agilfoit d'un jugement pour condamner quelqu'un ou le renvoyer abfous , on diftribuoit à chaque ma- giftrat ou à chaque opinant trois bulletins , dont l'un portoit un^ quivouloit dire ahfolvo , j'abfous; l'autre un C qui marquoit condemno j je condamne ; & fur le troilième, il y avoir une N &c une L ; ce qui lignifîoit non liquet, c'eft-à-dire , le fait ou le crime en quejlion ne m.e paroît pas évident. |P" A fignifioit encore , chez les Romains, antiquo, c'eft- à-dire , je rejette la loi qui a été propofée. Lorfque dans les alfemblées du peuple on propofoit une loi , ceux qui opinoient à la rejctter , fe fervoient d'un bulle- tin marqué A, c'eft-à-dire a«r/^i/o; & ceux qui approu- voient la loi , fe fervoient d'un bulletin marqué UR qui fignifioit utl rogas, comme vous demandez. fO° A dans le Calendrier Julien , eft la première des fept lettres dominicales. Les Romains s'en étoient fervi bien avant le temps de Notre-Seigneur. Cette lettre étoit la première des huit lettres nundiuales , Se ce fut d'après cet ufage qu'on introduifit les lettres dominicales. fC? A dans les écrivains modernes, veut dire l'an , comme
A. D. anno Domini, l'an de Notre-Scigneur. |iCr A [un grand) au revers des médailles antiques, eft la
marque de la monnoie d'Argos. ffT A eft la marque de la monnoie de Paris. AA eft la marque de la monnoie de la ville de Metz. ^ A dansles régies fcholaftiques dufyllogifme, défigne une propofition générale affirmative : afcrit A.... verùm generaliter; A affirme, mais généralement, difentles logiciens. A,z ou âà. Abréviation dont on fe fert en médecine pour ana, c'eft-à-dire , pour défigner une égale quan- tité des différens ingrédiens énoncés dans une formule : var exemple , prenez d'eau de lis & de fyrop c.ipil- kue ââ une once , c'eft-à-dire, de chacun une once. W^ AAA chez les chimiftes , fignifie une amalgame , ou i'opeution d'anulgamer.
A
^Cr A dans le commerce, .4 mis feul, après avoir parié d'une lettredechauge,lignifieiicctjDre'. A. S. P. accepté fous protêt. A. S. P. C. accepté fouj protêt j pour met- tre à compte A. P. à protcjïer.
On dit de quelqu'un qui n'a rien fait, rien écrit , qu'il n'a p.as fait une panle d'à ; pour dire , qu'il n'a pas tait la moitié d'une lettre. Panfe fignifie ici ventre , par- tic de la lettre qui avance.
On dit dans la conveiiation familière, il ne fait ni y^ ni B , c'eft-à-dire proprement , il ne fait pas lire , & au figuré , il eft fort ignorant.
Ci-dejfous git M. l'Abbé
Qui ne favoit ni A ni B.
Dieu nous en doit bientôt un autre
Qui fâche au moins fa patenôtre. Menag.
(^ A, confidéré comme mot, eft la troifième perfonne du prélent de l'indicatif du verbe avoir j Se alors on ne doit le marquer d'aucun accent. // a peur ,il a honte. On l'emploie avec \tfupin des verbes: elle a entendu , elle a vu ,3i l'imitation des Latins , habeo perfuafum. Dans cette façon de parler, i/y a ,a eft verbe: il qui lui lert de nominatif , eft un de ces termes abftraits , que l'on a été obligé d'établir pour donner à l'aétivité continuelle de l'imagination mi objet feint, quand on n'en a pas de réel à lui préfenter. Ainfi , quand vous ignorez l'auteur d'un bruit qui fe répand, ou d'une ac- tion qui s'eft palléc, vous dites : On dit telle chofe^ on a abattu cette maifon. On eft ici un mot qui exptime un être fantaftique qui luffit à l'imagination pour lui reprélenter une peilonne qui parle ou qui a agi. Dans la façon de parler il y a, le mot il eft un de ces ter- mes vagues dont on vient de parler, & lert de nomina- tif au verbe a. Ainfi au lieu de diïc des hommes font qui , comme on le dit , par exemple, en hxm funt ho- mmes qui; la langue Fiançoife a établi un être vague défigné par le mor il qui offre à l'imagination un fu- jet quelconque qui polfede, qui a les hommes dont on veut parler; Se le mot y , placé entre ce verbe Se fon nominatif, défigne le lieu , le point où exifte la choie poff édée par cet être qu'indique le mot il. Ainfi cette phrale, il y a des hommes qui y analyfée, fignifie qu'un être métaphyfique , que l'on appelle i/j polfede dans un lieu quelconque des hommes qui , é'c.
On défigne louvent le lieu où eft cette chofe pofle-
dée , en ajoutant nommément la dénomination de ce
lieu , lans néanmoins retrancher \y qui devient alors
inutile , il y a _, dans Paris ^ des hommes qui j, Sec.
Si l'on a ofé créer un être purement imaginaire pour
lui attribuer une polfellion, on a pu faire la même
chofe en faveur des êtres moraux : ainll on a dit, la
vertu A de grands avantages ^ le vice a. des fuites fâ-
cheufes.
?fT A, pris comme mot, eft aulfi uneprépofition, & oii
doit le marquer avec un accent grave , à. Cette pré-
polition vient du latin à ^ à dextris , Se plus louvent
encore de la prépolîtion latine i^c^j/oi^wi ad.
Il faut remarquer que à , confidéré comme mot , n'eft jamais que la troifième perfonne du prélent de l'indica- tif du verbe avoir, ou une fimpie prépolition. On ne doit jamais leregardercomrae adverbe , quoiqu'en aient dir plufieurs Grammairiens. Tout adverbe eft un mot qui en contient deux ; lavoir une prépolition & fon complément ; c'eft-à-dire , le nom relatif à cette pré- polition , Se qui en détermine le lens : zinii fagement eft un adverbe , parce qu'il fignifie la même choie que, avecfagejfe. YeÛ un adverbe: J'y fuis ; c'eftcQjnmefi l'on difoit, je fuis dans tel lieu. Or jamais à n'eft dans le cas de pouvoir être ainfi converti en une prépolition & un nom qui fignifient la même choie ; Se pour peu que l'on faite attention à fa juftc valeur, dans toutes les circonftances où il le rencontre , on trouvera tou- jours qu'il eft ou la troilième perlonne du verbe avoir ^ ou qu il eft une prépolition précédant un nom.
C'eft encore à rort que l'on a regardé à comme une particule qui n'a, dans certaines circonftances, d'autre propriété que de marquer le datif. La langue Françoile n'aiii décliiiaifous iii cas. Ce qu'gu appelle dadf, d*ns
A •
les langues qui , comme la latine & quelques autres , ont maiciic par diftcrcntcs tcrminailons, les dittéren- tcscuconllances où un nom peut le rencontrer , n'cll autre «hofc que l'exprclHon d'un rapport d'attribution par lequel une choie ou une attion le termine à une autre comme à la fin , à Ion objet. Les bons confeils font riécejjtûres à un jeune homme. La nécellîtc tics bons confeils efl: une chofe dont l'exiftence a pour fin , pour objet, un jeune homme pris géncriquement. yi dans cette pliiale & autres lemblablcs , cil donc une vraie prcpolition qui indique ce rapport , a;, qui n'a point d'autre tonclion que cette indication.
Au refte lulage de cette prépolition pour indiquer ces {ortes de rapports , ell tellement naturelle , que les langues mêmes qui ont une terminailon uniquement deflinéc pour les marquer , ne laillent pas de négliger quelquefois cette temiinailon , pour ayoir recours à la prépoliîion. On dit en latin quod ^attinet ad me j lo- ^ui ad illum^^ ou illi.
On peutalîiirerque le rapport exprimé par <?, & au- quel rcpond le datit des langues où ce cas ell en ulage, cil la vraie lignification de cette prépohtion. Mais comme on l'a employée dans beaucoup d'autres cir- conllances , dont le détail leroit immenle , il eft né- celEiire d'établir des régies fixes & générales , & à cet elict de remonter aux principes.
Touteprépoiition eft placée entre deux termes qu'elle joint, & entre lelquels elle marc[ucunc relation. Je fuis avec vous. Avec annonce que le rapport qu'il y a entre mon exiilcnce & la vôtre , ell qu'elles le rencontrent dans le même lieu ou dans le même temps. Un bon père travaille pour f es enfans. Pour déclare que le travail d'un bon père fe rapporte à les enfans , de qu'ils en font l'objet, &c.
La nature du rapport marqué par la prépofition fe Connoit, ou parla lignification naturelle Se primitive de cette prépofition , ou par la lignification des mots qu'elle Unit & qu'elle rend corrélatifs. Ainfi , je fuis avec vous, la prépofition ^vt'C indique par elle-même la re- lation qu'elle établit entre votre exillencc&la mienne: Ca. lignification naturelle ell de marquer l'allemblage de deux ou de plulieurs choies , loit dans un même lieu, loit dans unmcme elpace de temps.
Souvent aullî les prépofitions s'écartent de leur fens propre , & varient dans leurs lignifications, luivantles circonllances , & la fignification des termes qu'elles unilFent. C'ell alors à l'auditeur ou au lecleur à dé- couvrir le fens que celui qui parle ou qui écrit , a voulu attachcràla prépohtion qu'il emploie, &qui ell indi- qué par la fignification des deux termes. Ainliy^ w'tZji'- procke de la chofe dont la proximité m' efl utile ou agréable, & je m'éloigne de celle dont le voifinage m' efl nuifible ou défagréahle. La prépofition de , dans ces deux phrales, marque deux rapports oppolés: dans la première , elle marque un rapport de proximité , fumlamment défigné par le verbe je m'approche qui la précède ; & dans le fécond , elle annonce un rap- port d'éloignement , qui lui ell alligné par le verbe ]c m'éloigne. On pourroit donr.er un exemple pareil lur le plus grand nombre des prépolitions.
Si quelques- uns de nos Grammairiens s'étoient don- ne la peine d'étudier ce principe , ils fe leroient épar- gné bien des recherches & des dillinélions métaphy- iîques , fauiles pour la plupart & toutes inutiles. Ils li'auroient point dit que la prépofition à indique un rapport de caule mouvante , comme dans moulin à vent:, arme à feu; un rapport d'effet, comme dans mou- lin à papier ; un rapport d'inlliument , comme dans aiguille à coudre ; un rapport de fituation, comme dans cette phrale , Paris efl à deux lieues de S. Denis ; un l'apport d'époque , comme le déluge eft à 1600 ans de la création du monde, 8cc. ^\c. Quoique ces rapports, dont l'énumération exacle ell impofiible , fe trou^•cnt entre les mots qui lont joints par la prépofition à ■, elle n'ell point deftinée à les marquer , & fi elle le fait, ce n'ell que par accident, par exrcnfion & par un abus nutorifé par l'uGge.
Ce n'ell donc point par ces détails minuricux & ar- bitraires , qu'un Giauuuaii. jcn doit chercher à faire con- Tomi l,
. . a; i
noître la deftinationdela prépofition ^. Il doit d'abord établir la lignification primitive , qui confille à mar- quer que l'un des deux termes qu'elle joint, cil l'ob- jet, lebut, la deflination, le. pourquoi de l'autre. La prépohtion à ell prile dans Ion lens naturel en ces phrales. Aller à Lyon : à marque que celui qui fait l'action de le tranlporter , a la ville de Lyon peur terme de la démarche. Un injlrumcnt propre à culti- ver la terre. La propriété de l'indrument dont il s'agir , a pour objet la culture de la terre, <Scc. & pour pm que l'on y réfiéchiile , on rrcuvera que cette prépofi- tion conlerve cette fignification dans la plupart des cir- conllances où elle le rencontre.
C'ell ce qu'on vat.îcher de faire connoitre, en par- courant les différentes politions dans lelquelles la pré- pohtion à peut le trouver.
|CT A APRES UN NOM SUBSTANTIF.
Air à chanter, ell un air deltiné à être chanté , plu-. tôt qu'à être joué fur un inllrument. Billet à ordre y cil un billet frit pour être acquitté , quand celui à qui le créancier l'a tronfinis , l'ordonnera. Chaife à deux ; chaile faite poiu' contenir deux peiionnes. Doute à éclaircir; doute qui , par l'importance de la choie qui en eft l'objet , doit être éclairci , ell delliné pour être éclairci. Entrcprife à exécuter ; Entreprile que Ion im- portance dellme à l'exécution. Grenier à fel , c'cll-à- dire , defliné à contenir du Ici. Habit à la mode , c'eû- à-dire, conforme à la mode, dont la couleur ou la fa- çon, &c. font coirformesau goût dominant. Plaine â perte de vue; plaine dont l'étendue ell cauIe que les limites échappent à la vue , &c. ikc,
V^ A APRES UN ADJECTIF.
Agréable à la vue , chofe dont les agrémens fonc deflinés à flatter la vue. Bon à prendre & à laijjer _, choie dont la bonté eft telle qu'elle n'ell pas plus def- tinee à être prile, qu'à être lailléc. Délicieux à mant ger , c'ell-à-diie , qui flatte beaucoup le goût , &c.
§3" A APRâs UN VERBE.
Un ou deux exemples fuflRfent pour faire voir que l'a<flion ou la façon d'être, exprimée par un verbe luivi de la prépohtion <?_, a prelque toujours pour objet ou poLU but le lujet qui ell après. S' abandonner àfes paC" fons. Les hommes n aiment point à admirer les au- tres j ils cherchent eux-mêmes à. être goûtés &.i é re applaudis. La Bruyère. Demandera boire, être a Pa- ris. Dans ces deux derniers exemples , l'aélion que l'on fait de demander , a pour objet celle de boire ; & l'cxif- tence de la choie dont on parle , a Paris pour objet » pour terme. H en efl de même de cette autre phrale« // eft à. cent lieues.
QZr A AVANT UNE AUTRE PRÉPOSITION.
A fe trouve quelquefois avant la prépofition de ^^ comme en ces exemples.
Alle^, en lui jurant que votre ame l'adore , A de nouveaux mépris l' encourager encore. I Racine.
A de moindres fureurs j e n'ai pas du m' attendre-»
Idem. On fent que dans le premier exemple , les mépris font la caufe, le but de l'aclion que l'on va frire, & certeaclionell celle c/'ewowra^e;-. lien eft de même des fureurs du fccond exemple ; elles font l'objet de l'cfpérance exprimée par le \erbe m' attendre. La pré- pohtion, à dans ces laçons de parler, conlerve donc en- core fa fignification primordiale.
A l'égard de la prépofition de , on expliquera en fon heu , quelle en cil la fignification dans ces fortes dç phrales.
De? A APRÈS DES ADVERBES.
On n'emploie la prépofition à après un adverbe » que dans le cas où l'adverbe marque quelque relation , &: alors la prépofition à fcrt à indiquer le corrélatif: ainfi on dit confequemment à , relativement à , 8cc.
Telles font les principales occafionsoù la prépojiriop à le rencontre; (Se l'on voit qu'elle y conlerve la lignifi- cation naturelle. Il en efld'autres cependant où, comme toutes les prépofitions , clic perd fi véritable fignifi- «ation, pour en prciidiC wie «l^i lui eft étrangère , mais
^ ij
4 A
qu'il eft loujours facile de fentii- : par exemple , une chojd faite à la maïn.\\ eft clair que à prend ici la li- gnitication de avec. Elle fignifie quelquefois après, comme dans ces exprelHons ^arracher brin à brin j pas à pas , &c. |Cr A , (la préporition ) le rencontre encore dans des fa- çons de parler adverbiales , ou qui équivalent à des prcpofitions. Toit de la langue latine, foit dune autre langue.^ touj ours, à l' encontre , tour à tour ■, à pleines mains j à fur & à mefure , à la fin : Suivre à ta pifte j à caufe. Sec.
Ce que nous avons dit furies différentes circoni- tances où laprépofition à peut le rencontrer , luftit, ce l'cmblc, pour décider, par analogie , les difficultés qui peuvent fe rencontrer a l'occalion de ce mot.
La prépolîtion au eft un compofé de la prépofition a , & lîgnifie la même chofe. Les cas où l'on doit fe fervir de l'un ou de l'autre , s'établilîent par une ré- gie fort hmple. A ne s'emploie que dans trois cas: de- vant un nom lans article : Rende^ à Céjar ce qui ejl à Ccfar. Quand le nom fuivant commence par une voyelle, & eft précédé de l'article malculin le, dont \c fait élifion avec cette voyelle qui commence le mot fuivant , ou avec \h non afpirée. Le foumettre à l'amour.Etre fenjîble à l' honneur. Enfin quand à pré- cède l'article féminin ; marcher à la gloire j fe rendre à la raifon , &c.
Hors ces trois cas , on fe fert de au pour le fmgu- lier ,6c cet au équivaut à ces? deux mots â le : ainii quand on dit : être fenfible au bien , c'eft comme fi l'on difoit à le bien. Pour le pluriel , on ajoute un x ; ce qui forme aux qui équivaut aux deux mots à les : aux hommes , à les hommes ; aux femmes , à les femmes. ^IfT A comme prépolîtion, entre aulli dans la compoli- tion des mots , dont elle forme la première fyllabe. Il n'eft pas polîible de fixer la fignification qu'elle prend alors: elle varie fuivant les circonftances & la valeur du mot auquel elle eft ajoutée ; tout ce qu'on peut dire, c'eft qu'elle fert ou à donner plus d'énergie , ou à préfenter le fimple fous un point de vue différent tle celui fous lequel on l'cnvifage naturellement. Croî- tre j,accroure , donner, s' adonner , grandir , agrandir, paraître , apparaître , tirer , attirer: il y a même des compofés qui font reftés feuls en ulage , & qui ont to- talement fait difparoître le fimple ; comme accabler , affubler , aguerrir, &c. On double dans quelques mots , la confoiine qui fuit a, accréditer , afficher. Sec. fC? A. f. m. Petite rivière de France , qui a fa fource près de Fontaine en Sologne. Allez près de la fource elle forme une petite île qui a la figure d'un A. On l'appelle aulli Cannon ou Baignon. ^CF A A. f. m. Agnio. Rivière de France qui prend fa fource dans le Boulomiois , & fe jette dans la mer d'Allemagne , un peu au-delfous de Gravelines. Par ar- rêt duconfeil de I7J3 , le Roi ordonne l'exécution du projet de la jonétion de la rivière de Lys avec celle de AA, entre Aire iSc S. Omer.
Il y a trois rivières de ce nom dans les Pays-Bas , trois enSuiHej&cinqenWeftphalic. Cenomeft origi- nairement Grec : a""» , dans Helychius , lignifie amas d'eau. D'à"» s'eft fait a"^» en ajoutant un K , de même que de »=rftr s'eft ionwéfpecus. D'A'xa eft venu le mot latin aqua , d'où s'eft formé en François d'abord aque , enfuite Aiguë qui nous reftent encore l'un Sz l'autre dans quelques noms propres , comme Aiguës, nom de plulleurs villes de Galcogne ; Aigues-belles, Aigùes- caudes, Aigues-martes, Aigues~perfes,Szc. De-là enfin le mot eau en ufage aujourd'hui. AA, ott AAS. 1. ^.mKvncwt fontaine des Arquebur^adcs. C'eft une fource d'eau vive dans le Béarn , laquelle eft excellente pour la guérilon des coups de Icu.Davitv. AACH. Bourg de Souabe , dans le Comté de Nellen-
bourg,au nord de Schafoulc. Ache ,Achum. ^fT AACH.l. f. Rivière dans le Comté de Nellenbourg dans la Souabe. Elle a fi lource auprès du Bourg du même nom. ^CT AADA. f f. Rivière qui prend fi lource dans le pays
des Grifons. Davity. ^ AADE 0« AA. f. f. Petite rivière du Brabant HoUan-
À
dois. Elle a fi fource dans le Comté de F^orn , & fe perd dans le Don:mel à Bois-le-Duc.
03° A AHUM.f. m. terme de relation.Titre des fept grands officiers du royaume de Siam , & le rroifième 4h ordre: c'eftle Généralillime de terre t<>: de mer. Choisy.
AAMUS. Aahufum. Ville de l'Évcché de Munfter. Ce nom vient d'^ia, petite rivière de Wcftphalie , lur la- quelle cette ville eftfitirée, <Sc de Haus , qui en Alle- mand fignifie maifan: Cette ville apparemment a com- mencé par quelques mailons bâties lur \Aa.
AALBOURG, AALBURG? „ .
c\.-ALBORG. ^ I Fbyeç Albourg.
AAM ou HAAM. 1. m. Aieiure des liquides , dont ort fe fert à Amfterdam: elle contient ii8 mingles.
AAR , ou AHR. 1. Aara , Atrinca. Rivière d'Allema- gne, qui a la lource dans 1 Eiffel, traverle une partie du Diocèfe de Cologne & du Duché de Juliers , & fe décharge dans le Rhin, près de Lintz. AIaty , 1712.
AAR, Arula ou Arcla & non pas Arofa , comme on a imprimé dans Maty. en 171 z. Rivière conlîdérable de Suilfe , qui prend la lource dans le canton de Berne au mont Grimfel , traverle les lacs de Brientz tV de Thun, palle à Berne & à Soleure , Si fe jette dans le Rhin au-dellous de Coblens. Il y a vingt -neuf ponts fur cette rivière qui eft fort commerçante.
Ce nom pourroit être Celtique, qui viendroit de l'Hé- breu '^ry:i ,Near , (\\ii[\2,mÇicfîeuve. C'étoitallez la cou- tume des anciens peuples d'appeller leurs rivières fim- plement du nom de ileuve. Ainli Nilus , le Nil , vient de hn:i; & fouvent le Nik*^ lEuphrate , dans l'Ecri- ture font défignés par le nom appellatit Vna , near , fleuve.
Il y a auilî une ile de Danncmarck dépendante de celle de Fiinen , qui porte le nom à'Aar, Corn.
tfy AAR. île de la mer Baltique , entre les iles de Funes, de Langerland, & d'Allen.
f3" AARACK. Ville de Perle , &; l'une des principales de l'Hircanie. Corn. Se du Val.
AARASSO. Nom de lieu. AaraJJus. Il eft dans lediftriét du Beglierbey de la Natolie propre. C'étoit autrefois une ville; ce n'eft plus qu'un village litué lur la mer Méditerranée , à quelques lieues du golfe de Satalie.
AARAW. Foye:^ Akav/.
AARBERG. Petite ville du canton de Berne en Suiffie. Arberga. Elle eft dans une île de la rivière d'Aar , entre Berne & Diemer.
AARBOURG. Petite ville de Suilfe. Arburgum. Elle efl au confluent de l'Aar & du Wiger , & dépend du canton de Berne. Aarbourg eft conlîdérable par fes foires Se fon commerce.
AARBRER. v. n. Terme ancien qui n'eft plus en ufage. Ce mot le trouve dans le Roman dePerceval, &veuc dire le cabrer. Efferrefe, erigereje, peclus arrigere.
AARDALFFIOERD. f. m. Golfe de l'Océan feptentrio- nal. Sinus Aardalius.Ce ^oltc ett: furies côtes du gou- vernement de Bergen en Norvège , près de la ville de Stavanger. On le nomme aulli Bulen-Fioerd.
AARHUS. Foyei Arhus.
AARON. f. m. Aaran. On prononce. Se l'on pouiToit écrire Aron. C'eft le nom d'un Patriarche, fils d'Am- ram Se de Jocabeb. Il étoit frère de Aloyfe , plus âge que lui de trois ans. Il fut le premier grand-Prêtre du peuple de Dieu. Aaran fignifie Montagne j à ce que l'on croit communément , ou plutôt Montagnard. D'autres l'interprètent Enfeignant , ou Concevant. Conception feroit mieux. C'eft l'étymologie la plus vrailemblable.
AARWANGFN. Faye:^ Arwangen.
AAS. Forterelfe du gouvernement d'Aggcrhus en Nor- vège. Aafa. Elle eft à re.\trémité de la prcfqu'ile mé- ridionale de Norvège, Se elle a un bon port à l'embou- chure de la rivière deLindels. Maty.
AAVORA. 1. m. Fruit gros comme un œuf de poule ,' qui croit avec pluheurs autres en forme de bouquets cnferm>;s enlcmble dans une grande goulfe attachée à une elpèce de palmier tort haut Se épineux, qui croit aux Indes Occidentales Se en Afrique. Sa chair renfer- me un noyau très-dur, offeux , gros comme un noyau de pêche , ayant à fa f uperficic trois trous aux côtés ,
ABA
Svî ienx plus petits proches l'un de l'.iutic. Ce noy.iu ienfl'inie une belle amande blanche qui cil allrin- gentc , & bonne pour arrêter le cours de ventre. f^J" AB. f. m. Cinquième mois de l'année Eccleliallique des KcImkux, & l'onzième de leur année civile, &qui répond a une partie de notre mois de Juillet , & au commencement du mois d'Août. Ab , en Langue Syriaque , le dernier mois de l'Été. C'eft le même nom &: le même mois que f elui dont il eft parlé dans l'article précédent. Il ne faut pas confondre ce mois avec un autre nommé /ibih , qui répond à notre mois de Mars. Celui-ci étoit un mois des anciens Hébreu>:,& le trouve da:is l'Écriture , au lieu que ^^ ne fe trouve que dans le Thalmud iSj dans les Rabbins. ABA. ^hi ou Aôte , ville de la Phocide que les Aban- - tes y bâtirent , Se qu'ils nommèrent du nom à'Abas leur Chef, tous la conduite duquel ils étoient lortis de Tlu-ace. Quelques-uns dilent que c'eft cczicAha ^ &: non pas Ahée y qui fut ruinée par Xerxès. Je ne fai fur quoi tonde M. Corneille l'appelle Abée.
Etienne le Géographe met encore une autre Aba dans la Carie, &:Ptolomée, une autre dans l'Arabie , au 86*^ degré 30 minutes de longitude, & au 30'-' de lati- tude.
Etienne place encore une ville de ce nom dans l'I- talie. Ptolomée la nomme h"!?» par un changement or- dinaire dans le dialecte Ionien , qui met l'i: à la place de l'a long.
C'eft aulîî le nom d'une montagne d'Arménie, d'où
fortent l'Euphrate & l' Araxe , & qui fait partie du Mont
Taurus. Les Géorgiens l'appellent Caicol.
Aba , ou Anba, Ptrc' ; titre que les Églil es Syriaques ,
Cophtes & Éthiopiennes donnent à leurs Evêques. Au
refte il faut dire Abba.
^ABAB. i. m. Terme de Relation. Nom que l'on donne
à de jeunes payfans forts «Se vigoureux, que les Turcs
lèvent en quelques provinces de leur empire , quand
ils manquent d'efclavespour aller fur mer. Rujlicus ad
remigandum ddeclus. De vingt mailbns on prend un
Abab j ôc les dix-neuf autres lui donnent vingt mille
âpres , qui font 500 francs de notre monnoie , pour
faire fcn voyage. Voyez rinterprcte de la Porte.
^^ ABABA. Nom moderne du Peaée, rivière de Grèce
dans la Theftiilie. ABABIL, ou ABABILO. f. m. Oileau inconnu, ou plu- tôt fabuleux, doiit parle Samuel Bochart, ^it-ro^. Pan. pofter. l, 6. c. 14.. Un Auteur Mahométan a écrit que Tannée que naquit Mahomet, Dieu envoya ces oi- feaux contre les Abilllns qui alloient affiéger la Mec- que. AB ABRUPTO. Terme Latin , qui s'eft francifé. Il figni- fie fur le champ j lans préparation. Il a parlé ah abrupto ^ ou ex fl^rz^^'jo j c'eft-à-dire , lut le champ. |!C? ABACA. île de l'Aiîe, une des Philippines: elle eft à 14^ degrés 13 minutes de longitude, & à iode- grés 3 j minutes de latitude. ABACA. 1. m. Elpèce de lin ou de chanvre que l'on recueille dans quelques-unes des Iles Manilles. Il y en a de deux (ortes, le blanc & le gris. Cette plante eft une lorte de Platane des Indes. ABACARE. 1. m. & f. Abacar, is .-ou Abacarus , a , um. Peuple de l'Amérique méridionale , qui habite le long delà rivière de Cayenne,au leptentrion des four- ces du Paraguay , dans un pays qui n'eft pas encore bien connu des Européens. Mat y. ^CT ABACE, ABECE. Vieux mot, du Vxîm Abacus.
Voyez Abaque. CCF ABACH, ou ABBACH. Ahacum ; petite ville d'Al- lemagne, dans la balfe Bavière, eif de la régence de Straubing & lur le Danube. Il y a des eaux minérales fort renommées. On croit que c'eft l'ancien château A' Ah^uàc , Abadiacum , où naquit l'Empereur Henri II. ABACHER. f. m. & nom d'homme. Ahhacyrus. Ce nom eft moitié Syriac & moitié Grec , compolé A' Aba _, Père , Abbé , & du nom propre Grec, & lignifie l'Abbé Cyrus. On n'en fait qu'un mot. Abbacyrus , dont les Cophtes ont fait S. Abacher _, SI les Italiens , S. Ap- pojjara. Chastel. f. Janv. A^ACO. 1. m. Abacus. Ce mot le trouve dans Rouil-
ABA f
lard, pour fignifi^n- l'A. ithmccique. Les Italiens dilenC aaûi Abaco j pour exprimer la mcme'chjfe. C'etoit une petite table polie, fuii laquelle les Anciens tsa- çoient des figures,. ou des nombres. Elle fei-voir à apprendre les principes de l'Aritlunétique. Ils l'appel- loient Table de Pythagore,
ABACOA. Ile de l'Amiérique méridionale. /^/^acoa. C'eft une des Lucayes. Elle eft dans la mer du nord au midi de la Lucayonnéque.
ABACOT. f. m. Ornement de tcte que portoicr.t an- ciennement les Rois d'Angleterre. îl avoir la forme de deux couronnes par en haut. Harris.
ABADA. f. m. Animal farouche du pavs de Bcngue- la, dans la balfe Ethiopie. Il reftemble à un cheval par la tête & par le crin. Il eft un peu moins grand. Il a la queue d'un bœuf , excepté qu'elle eft moins longue. Ses pieds font fendus comme ceux du cerf, «Se plus gros. Il a deux cornes , 1 une fur le front , & l'autre lur la nuque. Les Nègres tuent ces animaux à coups de flèche , pour en prendre la corne , qu'ils re- gardent comme un fpécifique contre le poilon. On prend cet animal pour le Rhinocéros.
ïfT ABADAN ou ABBADAN. ville d'Afie dans l'Iraque Babylonienne, fur le Golfe Perlîque, à l'embouchure du Tigre, 84 degrés longitud. 29 degrés 10 minutes latitud. feptentrion.
ABADDON. f. m. C'eftdans \Apocalypfe, c.p.v./r.k nom du Roi des Sauterelles. S. Jean explique lui-même ce qu'il lignifie. Elles avoient pour Roi l'Ange de l'A- byme , qui s'appelle en Hébreu Ahbadon", en Grec Appollyon ( «Voaai-(oï) & en Latin Exterminans. Tous ces mots lignifient lamême choie, chacun dans fa lan- gue i & Abaddon vient de ^ai? , Abad j perdre , ex- terminer.
ABADIR , ou ABADDIR ; car Prifcien , qui nous a con- férée ce nom , dit l'un & l'autre , &' même ABDIR , félon la remarque de Volîius , De Theol. Cent. L. VI. C. sp- terme de Mythologie. C'eft le nom d'une pierre que Saturne dévora. Car, foit que fou frère Tita- nus ne lui eût cédé l'empire du monde , qu'a con- dition qu'il n'eleveroit point d'enfant maie, fcit que les deftinées portallent qu'il feroit un jour détrôné par un de fes enfans, il les faifoit tous périr dès qu'ils étoient nés. Enfin Cybele, ou Opsfa femme le trempa , «Se lui fit avaler cette pierre , au lif^ de renfant dont elle étoit accouchée. Volllus prétend que ce mot vient de Baiâ- ;.\ , Béthcl ; car il faut remarquer que les Grecs appellent BaiVuAï! la pierre que Saturne dévora, au lieu de l'enfant que Rhée avoit mis au monde. Or on fait d'où vient ce mot Béthelj Se ce qu'en dit Moyfe dans la Genefe , XXVIII. 1 0. &Juiv. Jacob allant en Mé- fopotamie , s'arrêta un jour près de Luza, ville des Chananéens, pour y repofcr& pour. y palfer la nuit. Pendant ton tommeil , il vit en fonge l'échelle myfté- rieufe , & le lendemain comprenant qu'il étoit dons un lieu faint, il prit la pierre qui lui avoit fervi d'oreil- ler , & l'érigea en monument , en y répandant de l'huile, Cappella la ville voilîne Béthel , c'eft-à-dire , ]*,lalfon c/cZJicf/AVolliuSjapres avoir dit que cette pierre avoit été en fi grande vénération chez les Payens, que quelques-uns lui avoient rendu les honneurs divins : ce qui fit que ce lieu qui s'appelloit 5/f Ae/auparavant , fut nommé depuis Bttkave j Mailon de menfonge , par les vrais Ifraclites, qui eurent ce cuuc idolatrieue en horreur : Volîius , dis-je , oblcrve que la connoif- tance confufe que les Payens eurent de cette pierre & de l'hiftoire de Jacob , leur fit dire que c'étcit cette pierre, que Saturne avoit dévorée au lieu de Jupiter, & ils la nommèrent Ba/Ti/At?-^ du mot Hébreu Bcthcl. Puis, ajoutant un A au conunencemcnt du mot, & changeant L en R, ils ont fait Abadir. Il falloir ajou- ter, & changeant encore le M en d.
Tout cela n'eft pas fort évident , & paroît bien for- cé : ce n'eft rien cependant en comparaifon de la fé- conde étymolcgie. Toute cette fable de Saturne ren- ferme, dit-on, des myftères qui fe découvrent par le moyen de la langue Phénicienne , qui |;toit alors en ulage. En Phénicien Aben ^ en mettant un Aicph de- vant hcn ^ conimefont les Arabes, fignifie égalemeiiÇ
6 A
\m fils & une pierre. Le mot Achat , dans les langue? orientales , lignifie tuer & manger : de lorte que pour dire que Saturne tuoit les enians que Rhée lui failoit {rcmetcre enrre ks mains, on a dit qu'il mangeoir des pierres. On a appelle ces prétendues pierres Abad- 4ïr : ce qui eft un mot formé de ces deux , Aben- dir, qui fignihent l'enfant d'un autre ; car dir peut être la même choie que ^ar ^ c'eft-à-dire , alïenus , parce que le dalcth & le \aïn fc changent facile- ment, &. que l'on n'a aucun égard aux voyelles dans les étvmologies orientales. Combien de luppoiitions ridicules. Comment s'enfuit-il que , parce que les Ara- bes difent //'•a pour fils, les Phéniciens ont dit Aben? Dans quelle Langue orientale Achal iignihe-t-il tuer ? Comment prouve-t-on que ceux qui ont les premiers inventé cette fable, parloient Phénicien ? Eil-ce Cad- mus & fes compagnons, qui l'ont apportée en Grèce: Mais quel eft ce Saturne qui tuoit tous (es enfans , & dont ces Phéniciens racontèrent les aventures en Gré- ce î Comment s'enfuit-il enfin que , parce que le "j & le r fe changent quelquefois en Chaldéen, & dans des iiccles bien poftérieurs, ils le (oient changés de même dès le commencement en Phénicien? On ajoute, les Grecs nommoient cette pierre BaiTuA»; : ce mot vient de batal , ou batil , comme écrivent les Ara- bes, qui veut dire /îîa.v & meprifé : ce qui convient fort-bien, dit-on, avec l'hiilioireque l'on vient de rap- porter, puifque les enfans que Saturne flriloit mourir, iVétoient pas de Rhée , mais apparemment de quelque efclavc. Tout cela quadre mal avec la mythologie , qui nous apprend que Saturne mangeoit les propres enfans de Rhée. Enfin batal j dans le lens qu'on lui domie , eft purement Arabe, il n'eft point Hébreu: grand préjugé qu'il n'étoit point non plus Phénicien. Quel mélange monftrueux de prétendu Phénicien , de Chaldéen, d'Arabe 1
Bochart , dans fon Chanaan j L. H. C. z. nous four- nit encore une autre étymologie. Il dit qncAbaddircÇi formé du Phénicien aben , pierre , ôc dir , fphérique ou rond. Il tire cette dernière lignification non-leulement ■de l'Arabe , mais encore de l'Hébreu , où •y^~i, dur ., ou plutôt dour^ lignifie pila j une balle , & m , dor^ mar- garitay une perle, &c par conféquent un corps rond. Il montre que ce nom convient à la pierre Ba'iTtAos , ou abaddir , parce que Damafcius & Phne nous ap- prennent qu'elle étoic ronde. Il faut loirerles efforts de tous ces Savans, pour nous éclaircir une antiquité li reculée, fans Ce livrer aveuglément à toutes leurs opi- nions. Je m'étonne que pcrlonne n'ait dit que Abaddir vcnoitde abad , perdre, ikdour habitation, demeure. Car cette pierre fut caul'e qu'il perdit le Ciel, fon lé- jour & la demeure.
Prifcien rapporte qu' Abaddir étoit aullî le nom d'un Dieu. Ifidore dans les glofes , & Papias témoignent la même choie : Et S. Auguftin , écrivant à Maxime de Madaure, dit que les Carthai<inois avaient des Dieux nommés Abadirs. Il fcmble que ce nom n'étoit pas un nom propre, mais un nom appellatil qu'on don- noit aux Dieux plus grands Ik plus conlidérables j car Ab-addir font deux noms purement Hébreux & Phé- niciens , lignifiant Père magnifique. C'eft ainlique les Grecs ont diftingué les Dieux & les Démons , fa^i^wi ; & les Romains , T)iï majorum gentium}^ & DU mïno- rumgentium.
Quoiqu'il en foit de tout ceci , il eft certain qu'en Orient bien des peuples ont adore des pierres informes , ou de la figure d'un cône. On le dit des anciens Ara- bes. On en trouve lur les médailles de Séleucie de Sy- rie; témoin celle de M. Antonin Pie , au revers de la- quelle le voit im temple à quatre colonnes , dans le- quel paroit une pierre en forme de cône, que l'on prend pour la figure du mont Caluis & de Jupiter Calîus , qui étoit honoré lur cette montagne. L'infcription eft: KEAETKcnN niEPiAK , & dans l'exeigue: zktk kakiok, en deux lignes. La Vénus de Paphos étoit aulîl reprc- fentée par une pierre taillée en forme de cône, f^oye^ au mot Ve^us. ABAEUZ. f m. & adj. Terme de Contume. Biens Ahaeu^. Bona yacantia. Il en eft parlé dans l'ancienne
A
coutume du Poitou. Ce font, dit Ragueau, des biens vacans , eu les biens de ceux qui vont de vie à trépaf- fement, & ne délaillent aucuns païens ou lignagers qui leur doivent ou veuillent lucccder \ auquel cas lel- dits biens appartiennent au Bas-Jufticier ,^n la Sei- gneurie duquel Icldits biens étoicnt au temps de fon décès, fi le défunt n'avoit teftamenté , eu autrement ordonné de les biens.
UCr ABAGAMEDRI. Royaume de l'empire des Abif- fins. l'oyeii Bavember,
ABAIBES,"ou ABiBLS. L m. pi. Montagnes de l'Amé- rique méridionale. Abaibis. montes. Elles le trouvent dans le gouvernement de Carthagène , en terre ferme, près du golfe d Uraba , & font célèbres à caule de leur hauteur cxcelîlve. Mat y.
ABAISER, V. a. Vieux mot qui fignifie Appaifcr. Seda.* re J componere.
Mais ne pot fouffrir tel defroi ^ P allas qui la noife abaila.
ABAISSE, f. f. Terme de Pâtillîer. C'eft la pâte qui fait le fond, le dcllous d'une pièce de pâtillerie.
ABAISSEMENT, f. m. Diminution de hauteur. Depref- fio. L'abaiJJement de ce mur, qui Ôtuit LCvûe à cette mailon, l'a bien égayée.
On dit par cxtcniion ,abaifie7nent de la voix. C'eft l'oppolé d'élévation, f^^oye:^ ce mot.
Abaissement , le dit figurcmcnt en choies morales, pour humiliation , diminution de crédit & de gran- deur ; diminution de mérite , ou de réputation -, état d'avihllement ëc àe mïsèïe. Demijflo, fubmijfflo. L'a- bdiffement devant Dieu eft le plus nécellaire des de- voirs du Chrétien. Cette pieule princefle travailloit à humilier fa grandeur par des abaiffemens volontaires. Flech. On approuveront ce que dilent les Grands par un ahaijjemenc extérieur de l'elprit , qui plie lous le faix de leur grandeur. Port-R. Les ambitieux veu- lent exciter des mouvemens de terreur, de refpecl: & à'abaijfement lous leur grandeur. Port-R. Il déchi- roit la réputation de ces grands hommes , comme fi leur abai(fement contribuoit à fa gloire. Ablanc. Jesus-Christ a !patu lur la terre dans un profond abaijjement. Ce triftc abaijfement convient à- ma for- tune. Racine.
^3' Abaissement. Terme de Blafon. F'oyei Abatte- ment.
{C? Abaissement du pôle. Terme d'Aftronomie. Il eft oppolé à l'élévation du pôle, /^oyeç ces mots.
{CF Abaissement d'une étoile fous l'horiy^on. C'eftli quantité de degrés, dont elle fe trouve au-dcirous de l'horifon -, ou , li l'on veut , l'arc du cercle vertical qui le trouve compris entre cette étoile & Ihorizon.
I^C? Abaissement {des équations) en Algèbre. C'eft leur réduéfion au moindre degré dont elles foient fuf- ceptibles.
ABAISSER. V. a. Faire aller en bas. Deprimere. Il fe dit de choies faites pour en couvrir d'autres , mais qui étant relevées les laillent à découvert. Abaijficr le def- fus d'une callette; abaiffer les pa\ipières. Syn.fr.
Il lignifie quelquefois Diminuer de la haincui:. A baifi- fer une muraille. Dicl:. de l'Acad. /oj fj la remarque luivante de M. l'Abbé Girard.
^fT Abaisser, ne fe dit bien que des chofes qui font faites pour en couvrir d'autres, & qui étant relevées les laillent à découvert. On abaiffe le dellus d'un coffre, une trape qu'on avoir levée. On abaiffe les^paupières, la coiffe, la robe. Ses oppolésfont/t'vc'r& relever, fui- vaut les occalions où ils font employés. Baijfer le dit des chofes qu'on place plus bas,de cellesdont on diminue la hauteur, & de ccitains mouvemens du corps. On baijje une poutre , on bai[fe les voiles d'un navire , on baijje un bâtiment, un toit trop élevé , un mur trop exhaulfé. On baiffe les yeux , la tête. Dans tous ces exemples abaijjer leroit très-mal.
Abaisser, fignifie auili , Diminuer le prix. Minuere. Le bon ordre de la police a fait abaijfer le prix du blé ; c'cft-à-dire, qu'il eft diminué. Ce mot en cefens n'eft pas du bel ulage ; il fiuc dire rabaijjer. Voyez Raw
BAISSER,
A
On s'en fert figurément dans le mcme Teiis. L'envie abaijje par les dilcours les vertus qu'elle ne peut imi- ter. S. EvR. Abj'ijjerh majcfté du Prince. L'ulagc , comme la fortune , chacun dans leur juriidiction, élevé ou abalffc qui bon. lui lemble. Vaug. Les giands noms ahailfciu, au lieu d'élever ceux qui ne favcnt pas les (outenir. Rochef. Abaisser, lignifie auffien morale. Ravaler l'orgueil de quelqu'un, le mortifier. Ahjkere ., reprimere ,contun- dere. Les Romains le vantoient A'ahailferlcs fuperbes, &c de pardonner aux humbles. S. Evr. C'eft ce que Virgile Lut dire par Anchile dans le 6^ Livre de l'E- néide.
Tu regere imperio populos ^Romane , mémento . . • Parcere fubj eclis 3 & debellare fuperbos.
Il faut a/^rt//7èr les efprits hautains. S. EvR. Abaisser, fe dit aulH avec le pronom perfonnel, & li- gnifie alors s'Humilier, fe foumettre , le ravaler. Ahj'r cere fe. Il faut s'abaifferdevanz la Majefté divine. S'a- baijfer à des choies indignes. S'abaiffer julqu'aux plus làcnes complailances. L humilité n'eft louvent qu'un artifice de l'orgueil, qui ne s'abaijfe que pour s'éle- ver. Rochef. On le dit encore par refpect d'une pcr- fonne éminente en dignité, lorlqu'elle femble rabattre de la grandeur, en delcendant julqu'à des perlonnes fort inférieures ; lorlqu'elle lait le proportionner au\
ferfonnesqui lui font intérieures par la condition ou par elprit. Le prince s'eft abaiffé julqu'a moi , en prenant ioin de ma lortune. P. de Cl. Les Grands ne s'élèvent jamais plus haut que lorlqu'ils s'abaljfent , dit Coftar en écrivant à Jviadame Servien. Il avoit tiré ce p.ilLige du Panégv'rique de Pline : Scilket qui verè maximl funt , kùc uno modo pojjunt crefcere , Jï fi ipfi fib- mittant y ficurimagmtudinis fii't. De Roch.
Les Auteurs du nouveau Vocabulaire veulent que l'on dife dans un fcns littéral s'abai[/er, pour le Com- primer, fe retirer, diminuer de hauteur. Dans les lé- chercllcs, difent-ils, les fleuves & les zeness'abaijjent ; après la pluie le vent s'abjïjfe. Nous n'adopterons pas une décillon aulli contraire au bon ulage. Les ri- vières baiirent, les terres s'atfaiirent,lc vent diminue, tombe. Le mot abaijfer avec le pronom réciproque prend toujours le fens figuré. M. l'Abbé Girard, qu'ils ont pourtant conlulté lut cet article, le dit bien ex- pretlémenti&c'eftainll qu'écrivent les bons Auteurs. |tCr Abaisser une équation, terme d'Algèbre. C'eft la réduire au moindre degré dont elle foit lulceptible.
On dit en Géométrie, ^^j///tr une perpendiculaire fur une ligne. C'eft le lynonyme de tirer, Lineam perpendicularem ducere. ijrÙ' Abaisser , terme de jardinage. C'eft couper une
branche près du tronc. Abaijfer une branche. §CF Abaisser , terme dePâtilller. C'eft applatir la pâte avec un rouleau de bois , & la rendre aulîl mince que l'on veut. ÇCr Abaisser l'oifeau, terme de fauconnerie. C'eft retrancher à celui qui a trop d'embonpoint une partie de la nouniture , pour le rendre plus léger , & le met- tre en état^ de bien voler. ABAISSÉ , ÉE. pan. Deprejfus.
Abaissé , en termes de Blàfon , fe dit du vol des aigles , & du vol en général des oiteaux , dont la repréfenta- tion ordinaire eft d'ctre ouvert & étendu ; enforte que le bout de leurs ailes tende vers les angles ou le chef de l'Ecu ; mais, lorfque ce bout eft en bas , & vers la pointe de l'Ecu, ou que les ailes font pliées, on l'ap- pelle vol abaijfé.
On ditauftl, un chevron, un pal abaijfé, une bande abaifée y qmnd la pointe finit au cœur de l'Ecu, ou au-delfous , & ne monte pas plus liaut. On dit aulîî qu'une pièce eft tzi'„'///c't', lorlqu'elle eft au-delfous de fa fitua.tion ordinaire, comme le chef, la fafce , &:c. Et ainh les Commandeurs de Malte, qui ont des chefs dans leurs Armoiries, font obligés de les abaijfer fous celui de la Religion.^ ABAISSEUR. adj. m. Epithète que les Médecins donnent au faond muicle des yeux j qui les fait mouvoir en
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bas , & fait regarder la terre. On l'appelle auffi l'Hum- ble , humilis. Dionis.
On donne le même nom à difFcrens mufcles dont l'adlion conhfte à abaijfer ou à porter en bas les par- ties auxquelles ils lont attachés , comme ceux des lè- vres, des mâchoires, &c. ICr ABALIENATION. f. (. Terme du droit Romain: forte d'aliénation par laquelle les eftcts qu'on nommoit rcsmancipi, lavoir les belliaux, les clclaves, & au- tres polfeluons dans l'enceinte des territoires de l'Italie, étoient transférés à des perlonnes en droit de les acqué- rir. Ceux qui avoient ce droit , étoient les citoyens Ro- mains , les Latins , Se quelques étrangers à qui on per- mettoit Ipécialement ce commerce, ABALLON. 1. m. Contrée de l'Ile de Terre-neuve, dans l'Amérique fcptentrionale. Aballonia, Avallonia. Les Anglois ont dans VAballon mie colonie qu'ils nom- ment Ferry /and. AB ALOURDIR, v. a. Vieux mot , & hors d'ufage , qui lignifioit autrefois, Jbrutir, rendre ftupide. Hebetem reddere. Il le trouve dans plulieurs Coutumes. ^fT ABALOURDI , lE. part. Il a la même lignification
que le verbe , &z eft peu ulité. ABANA. f. m. Rivière de Syrie , dont il eft parlé dans l'Ecriture, IV. Rois, v. ii. les LXX. de l'édition de Complure l'appellent ^/ni7/2a_, conformément au iiTeri ou Variante, quoique l'Hébreu porte Abana j & le manufcrit Alexandrin Naubana. Abana. Elle prend la fource dans le mont Liban , & baigne les murs de Da- mas du côté du midi & de l'occident: c'eft pour cela qu'elle eft aullî appellée fleuve de Damas. Elle coule dans la plaine d'Archadab, parallèlement au Fhaiphar , autre fleuve de Damas , & le di.'chaige dans la mer de Syrie, au midi de l'embouchure du Fliarphar, Sanu- tus , Secret. Fidel. Crucis , L. III, c, i. dit que ce fleuve palfe dans la ville de Valania , qui eft, félon Etienne de Byzance , la ville appellce Leucas , & qu'il le jette dans la mer près du château nommé Margcth. Il s'appelle quelquefois FcJania , du nom de cette ville. ABANBO, 1. m. Rivière de la haute Ethiopie, Abanbus. On met les fources fous la ligne, au levant des mon- tagnes d'Amara , & on la fait décharger fes eaux dans le Nil , un peu au-delfus de 1 Ile de Gueguèrc. La fource & le cours de cette rivière refl'einblent II fort au Nil des Modernes, qu'on ne peut pas douter que ce ne loir le même. Mat y. Quelques Auteurs prétendent que ce n'eft autre choie que le commencement du Nil, Ce qu'il y_a de ccnain, c'eft que dans la Carte d'Ethio- pie faite lut les lieux par les Pères Manuel d'Alméy- da, Alfonlo Mendez , Pero Pays & Jérôme Lobos, Jéluites Pon:ugais,qui avoient demeuré long-temps dans ce pays, & qui découvrirent les fources du Nil, il n'y a aucune rivière nommée Abanbo. Ainfi c'eft plutôt la rivière que cesPercs appellent R. Maleg^àdim leur carte des lourccs du Nil.
Ptolomée l'appelle AJlapus , & Strabon Aflapas ; & ces deux Auteurs le diftinguent du Nil , dont Mêla & Phne ont cru qu'il étoit un lurnom ou une branche. SelonHofman, quelques-uns l'appellent ^ia/zA«j , on, mèmcAbantia, lelon d'autres. ABANCAI , ou ABANCAYO. Nom d'une rivière 6c d'un bourg de l'Amérique méridionale. Abancaïus. La rivière d'Abancaï prend la lource dans des monta- gnes de l'Audience de Lima, «iv' le jette dans le flcuse des Amazones. Elle donne Ion nom au bourg dAbain caï ou Abancayo, litué lur fon bord méridional, peu loin de fon confluent avec le Maragnon ou rivière deS Amazones, ABANDON, f. m. Etat où eft une perfonne, une chofe délailfée ; délailfement de quelque chofe. Derelictio , defitutio. Ncgleclus rei alicujus. Il n'eft point du bel ulage. On ne le trouve guère que dans Moliéie , lequel dit , en parlant des coquettes qui renoncent par nécel- fité au monde qui les quitte :
Dans un tel abandon , leur fombre inquiétude Ne voit d'autre recours que le métier a^P rude.
Il a'ell fupportablc qu'en termes de Pratique. Le
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débiteur à fait l'abandon de tout fon bien à fes créan- ciers. Abandonnement vaut mieux. Voye^ ce mot.
Les Myftiques ont nommé abandon , la (ainte in- différence duneamedélmtéreilée, qui s'abandonne To- talement (l<cl"ans reierve à Dieu. Cet abandon n'eflque l'abnégatiouoiirenoncement de loi-mcme. Fenel. Les Quiétiites ont abulé de ce terme dans un (eus impie trés-juilemer.t condamné. Abandon, ( al' ) le dit adverbialement. Il a laillé fa mailon à \' abandon ^ au pillage. Direpûonï permuter e j </izr^.' On a dégarni la frontière, on fa laiiiée à l'aban- don. On s'en lert peu , excepté dans le difcours fami- lier. Du Cange dérive ce mot de abandum Se abando- num, qui le trouvent en pluùcurs endroits de la balle Latinité jdiiant que bandum le prenoit louvent pour arhïtrïum , pro re dereliclâ ad arbïtrïum primi occu- pands. Pàquier le fait venir de ces trois mots à ban <i'c>/2;2fr; c'eil: à-dire, expoler une choie à la difcrétion du public, la lailfer à quiconque voudra s'en emparer.
fO; ABANDONNEMENT. f. m. Délaillement ; Etat , fituation d'une perfonne dclaillée. On le dit égale- ment de la perlonne qui abandonne , & de la chofe -abandonnée. Il elt dans un abandonnement général. Abandonnement de biens. Dans la délertion & V aban- donnement général de les amis , il le livre tout en- tier aux chagrins & aux réflexions de la folitude. S. EvR. Derehclio.
Il le met aulîi ^om Réfignation , vertu pour laquelle nous nous remettons de tout entre les mains (!<>: à la conduite de Dieu. A moins d'im abandonnement en- tier dans la main de Dieu , la vie fe palfe dans le mé- contentement &: dans lamerrume. Ab. d. l. Tr.
^fT Abandonnement , quand il eil: mis fans ré- gime, lignifie par extenlion , proftitution , dérèglement excelîîf dans la conduite, dans les mœurs. Vivre dans ^'abandonnement. Le pécheur eft dans un grand aban- donnement lorfqu'il ne lent plus de remords.
XfT Abandonnement de biens , terme de Palais, en général , eft un ade par lequel un débiteur cède & abandonne à fes créanciers généralement tous les biens, meubles & immeubles , de quelque nature qu ils loient , pour erre vendus , & le prix provenant de la vente dif- tribué entre les créanciers , lelon le privilège d'un cha- cund'eux, ou l'ordrede leurs hypothèques. Ferr. Cet abandonnement eft volontaire ou forcé. Le volontaire, eft un contrat fait pardevant Notaire entre un débi- teur & fes créanciers, par lequel il leur cède & aban- donne tous les biens , à l'effet de demeurer quitte en- vers eux, quand bien même ces biens , par l'événe- ment , ne 1 croient pas fufKians pour acquitter totale- ment le débiteur envers eux. Ce contrat doit être ac- cordé & accepté par les rrois quarts des créanciers , eu égard aux lommes qui leur lont dues, & non au nom- bre d'iceux. L' abajidonnement forcé ou Judiciaire eft celui qui le fair par ordonnance du Juge , malgré l'op- pofîtion des créanciers. La celîlon volontaire le fait à l'amiable; la cellîon judiciaire fe fait en jugement fur la demande du débiteur dont les affaires font tombées dans le délordre par cas fortuits, /^'byt^dans Fsrriere les autres différences de ces deux fortes d' abandonnement.
i,^ Abandonnement d'héritage., eft le dégucrpiffc- ment & la renonciation faite à mi héritage ou autre immeuble. Quoique ces mots abandonnement ik dé- guerpiffement foient fouvent pris comme fynonymes dans nos coutumes , ils ont cependant des lignifications différentes.
L' abandonnement , délaijfement ou renonciation j eft proprement le quittemcnt que fait le tiers dércn- teur de l'héritage chargé détente ou autre charge réelle, fans la charge de laquelle il a été vendu ; à l'eftet de n'ê- tre point tenu ledit acquéreur ou détenteur defdits hérirages , deldites rentes ou charges réelles impofées fur l'héritage, dont il n'avoir point connoilfance. Le de'guerpijfement, au contraire, ne fe doir faire par le détenteur, que lorfqu'ih'eut être déchargé de la rente ou charge réelle à laquelle l'héritage a été donné.
Abandonnement, eft aullî un contrat maritime qui fe fait lorfqu'un Marchand ou autre particulier , à qui apparticiuieiK des m.irchandifes chargées fur un viùf-
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feau , les abandonne au profit de l'afsûreur. §CF Abandonnement , abdication _, renonciation ^ déjijlcment , démijjlon j fynonymes. f^oye:^ aux arti- cles particuliers les nuances qui diftinguent ces mots. L' abandonnement} l' abdication j la renonciation le font : le défifiement fe donne : la démijjlon f e fait & fe donne. Syn. Fr. i^T ABANDONNER, v. a. Terme qui a pluficurs ac- ceptions diftérentes. Conlidéré comme fynonyme de dé- laifier, deferere , derelinquere , il marque l'action de s'éloigner de quelqu'un qu'on lailfe fans fecours, fans appui ; celîer de donner les foins , fon fecours. Il faut feulement remarquer qu'abandonner fe dit également des chof es èv' des perfonnes , au lieu que dé/aijfer ne fe dit que des perfonnes. Nous abandonnons les chofes dont nous n'avons pas foin. Nous délaijfons les malheu- reux à qui nous ne donnons aucun fecours. Souvent nos parens nous abandonnent plutôt que nos amis. Quand on a été abandonné dans l'infortune , on ne connoît plus d'amis dans le bonheur, on ne compte plus que fur fa propre conduite , & l'on ne congramlc que f oi-mcme de tous les f ervices que l'on reçoit alors de la part des hommes.
On dit qu'un père a abandonné fon fils , qu'il l'a en- tièrement abandonné ; pour dire , qu'il ne prend plus aucun foin de lui, qu'il ne s'en met plus en peine.
On dit par extenfion , que les Médecins ont aban- donné un malade; poindhe, que défej'pérant deia^ui- rifon, ils ont celfe de levoir.
M. l'Abbé Girard remarque qu'on fe fert plus com- munément du mot d'abandonner, que de celui de dé~ laiffer } & que le premier eft également bien employé à l'actif & au palîîf ; au lieu que le dernier a meilleure grâce au participe qu'à fes autres modes. Une remar- que aufli judicieufe , fondée fur le bon ufage, ne plaît pas aux Aureurs du nouveau Vocabulaire. Ils veulent que l'on dife également bien : Ce généreux ciroyen ne délaijjd pas ou n'abandonna pas ces deux infortuués. Ceux cjui favent réduire les termes à leiu: jiifte valeur, ne fbulcriront pas à cette décifion.
Il paroit encore que délaijfer dit quelque chofe de plus c[u' abandonner J, il dèligne un abandon plus géné- ral. M. 1 Abbé Girard oblerve lui-même qu'au parti- cipe il a par lui-feul une énergie d'univerf alité, qu'on ne donne au premier, qu'en y joignant quelque tetme qui la marque prècif ément. Un pau\'re delaijféj géné- ralcmenr abandonne de tout le monde.
H fîgnilie encore, Ziirtr en proie. La ville fut aban- donnée à la fureur du f oldat. Elle n'ofe abandonner fou cœur à l'amour. M. Scud. Abandonner au bras fécu/ier ^ c'eQ: renvoyer un Ecclé- fiaftique devant des Juges laïques , pour y être con- damné à des peines afflictives que les Tribunaux Ec- cléliaftiques ne peuvent infliger.
En parlant de quelque chofe à boire ou à manger , qu'on veut lailler à la difcrétion des domeftiques , après en avoir bû & mangé autant qu'on a voulu , on dit prov. & figûr. Il faut l'abandonner au bras féculier,- Acad. Fr.
On l'emploie avec le pronom perfonnel, pour dire, le livrer à quelque choie , s'y lailler aller lans referve, Tradere Je J committere /e. Quand les gens auftères viennent à goûter les voluptés, alors la nature lalfe des peines, s'abandonne aux premiers plaihrs qu'elle ren- contre. S. EvR. Il s'abandonna à la triftelle & à foix défclpoir. Il s'eft abandonné à la colère iSc à fes déflrs. On dit auili s' abandonner à la Providence , s'abandon- nera, la fortune; pour dire, le confier à la Providence ^ à la fortune , &: atteixlre tout de Dieu , ou du halard «Se du bonheur. S'abandonner à la joie ; c'eft-à-dire , erf goûter tout le contentement , & en rellentir tous les plaiflrs. S'abandonner à l'oiliveté -, c'eft-à-dire , s'éloi- gner ablolument de toutes les affaires , fans vouloir s'occuper d'aucun des exercices honnêtes de la vie. Il (aurs'abandonnerh.[on feu, ik. ne rien refuler de ce que l'imagination préfente. Boun. ïlfetrcuvcitmalheu- reux d'êrre abandonnée lui même , & à fes propres pen- fées, fans avoir quelqu'un qui pût le plaindre , «Se lui donner de la force. P. deCl. il eft plus sûr de s'arrêter
ABA
à laUtoiité de l'Eglife , que de s'abandonner aux foi- bles ertorcs de notre milcrablc railon. Nicol.
On du d'une femme qui iepioftitue, qu'elle s'aban- donna à tout le monde. On le dit quelquefois abi'olu- ment. Le mauvais exemple porte une fille à s'abandon- ner. Abandonner, lignifie encore. Quitter, jetter là. Abji- cerc. Il abandonna les armes.
Abandonner, lignifie encore, Quitter un lieu, en for- tir. Dejcrcre. Il a abandonné le pays. On lui fit aban- donner la ville. Abandonner la niaiton.
Abandonner, lignifie encore, Lailler, donner une chofe à quelqu'un, lui permettre à'zn faire ce qu'il lui plai- ra, lui en laiiler l'entière diipolition. Dans une traduc- tion en proie où l'on abandonne tous les termes de la langue au TraducT:eur, il demeure louvent au-de(- lous de l'original. S. EvR. Je vous abandonne cette aftaire , je vous en laille le maître. Je vous abandonne à vous-même Se à votre propre conduite. Je vous abandonne tous les fruits de mon jardin.
Abandonner, lignifie encore, Expoler , commettre à. Abandonner quelqu'un à la haine publique. S'abandon- ner au danger de perdre la vie pour la Religion.
^C? Abandonner , ledit aulli pourRcn.oncer à quelque prolellion , à quelqu'cntreprife. Abandonner une en- treprile. Un Alarchand abandonne le commerce. Ce Magiftrat a abandonné les affaires pour vivre dans la retraite. C'eft le génie de l'erreur, qu'aulîîtôt qu'elle le fent prelfee , elle reprend ce qu'elle avoir abandon- né. Peliss.
1^3" Abandonner , dans le commerce. Faire cefîion de les biens à fes créanciers. Ce Ivlarchand 3l abandonné les biens à les créanciers.
On le dit de mcme du délaiirement volontaire d'uii Propriétaire. Un père abandonne lesbiensàles enfans. On le dit encore de la rélignation que nous failons à Dieu de nous-mêmes , & de tout ce qui nous touche. Il abayidonne tout à la Providence. Il a aban- donné la vie , fon honneur entre les mains de Dieu.
^C7" Abandonner l'oifeau, terme de fauconnerie: c'eft le mettre libre en campagne, ou pour l'égayer, ou pour le congédier, & s'en détaire entièrement.
fC? Abandonner un cheval , terme de manège : c'eft le faire courir de toute la vitclfe , lans lui tenir la bride.
Ç5~ ABADONNÉ, ÉE. part. palf. & adj. Il a toutes les lignifications de ion verbe. Derelïcius ^dcjlïtutus ^ yer- mijj'us. On le dit des choies auxquelles on renonce ; dontoncelfe de prendre loin; des perionnes qu'on laille lans appui, fans lecours, &c. Maifon abandonnée. Le mérite nelert de rien quand il eft abandonné àe la for- tune. B. Rab. L'amitié génereule court aux perionnes abandonnées , pour elfuyer leurs larmes. M. Es p.
On dit aulli, abandonné des Médecins ; pour dire , que la guérilon de quelqu'un eft délefpérée. Aban- donné a. Ion fens réprouvé. C'eft une exprellion de l'E- criture , pour déhgner un homme qu'on laille à les cgaremens , & a la perverlité de Ion cœur. On ne doit pas attendre des lumières bien pures de ceux que Dieu a abandonnés aux ténèbres inlèparables des grands crimes. Nicol. On dit auili , qu'une caufe eft aban- donnée ; pour dire , qu'elle eft déplorable & infoute- nable. On dit ablolument : c'eft un abandonné, en parlant d'un débauché , d'un hbertin. On dit de même , c'eft une abandonnée : on dit mieux , une femme aban- donnée ^ proftituée. M. Pafchal a dit, il faut que vous foyezlesplus abandonnés calomniateurs qui turent ja- mais: c'eît-à-dire, des gens déterminés , capables d'em- ployer les moyens les plus odieux pour noircir la répu- tation d'autrui.
C^ Abandoi^é, en droit, le dit des biens auxquels le Propriétaire a renoncé volontairement , & qu'il ne compte plus au nombre de fes effets.
Onappelle aulli abandonnées., les terres dont la mer x'eft retirée, & qu'elle a lailTécs à fec.
On dit, en termes de vénerie , un chien abandonné, qui prend les de\'ans d'une meuce , en pourfuivant la
* bète.
Oifeau abandonné , cheval abandonné j termes Tome I.
ABA
de fav'.conncric & de manège, f'oye^ le verbe. Ce? A13ANGA. f. m. Nom que lesHabitans de l'Ile Sain^ Thomas donnent au fruit du Palmier. Ce fruit eft de la grolleur d'un citron, auquel il rellcmble beaucoup d'ailleurs. ABANHI. 1. m. f^oyei Abanbo. C'eft le nom que les Abilîins donnent au NiL
ABANNAS. p'oye-^ Abaunas.
ABANO. Village de l'État de Venife en Italie. Jpo- num , Aponus , Aqus. Aponi , Aqu£ Pata\ïnorum, C'eft un lieu célèbre dans rantiquité^ par fes eaux. On les appelle aujouixl'hui Bagnï d'Abano, les bains A'A- hano. Il yadesinlcriptions anciennes qui en font men- tion. Abano eft environ à lix milles de Padoue; Ployer le Comte Charles Sylveftri, àimXeP.accolta d'Opuf- culi, imprimé à Venife , tom. 'VI. p. 355. (Scfuiv. Ce nom ne le trouve qu'aux cas obliques dans les Anciens ; ainli on ne fauroit décider s'il faut dire en latin Apo- num, avec M. le C. Sylveftri ; ou Aponus , a\ec les autres Modernes.
Suctone dit que Tibère allant en Illyrie , con- fulta l'oracle de Géiyon, proche de Padoue, par l'ordre duquel , pour ccnnoitue l'avenir , il jetta des dez d'or dans la fontaine à' Abano , & que de fon temps on voyoit encore ces dez au fond de l'eau. Théodoric la fit enviromier de murailles, comme nous 1 apprend Calliodore. Suétone la nomme Fons Apon. De Seine , dans ion voyage d'Italie , dit qu'il y a une autre fon- taine à Abano qui pétrifie tout ce que l'on met dedans.
ABANTÉENS. Abantai. Les peuples d'Argos font ainlî appelles dans Ovide, Met. XV. v. 164. du nom de leur Roi Abas.
ABANTES. f. m. plur. Abantes. Peuples de Thrace , qui padèrent en Grèce , & y bâtirent une ville qu'ils nommèrent ^/"t'cj dont nous parlerons ci- après. Xerxès l'ayant ruinée , ils le retirèrent dans l'île de Nègrepcnt , qu'ils nommèrent Abantides.l.e.sAbar:tes font les habi- tans de l'Euboée , eu d'une grande partie de l'Euboée , c'eft- à-dire, de 1 île que nous appelions aujourd'hui Né- grepont. Ils avoient pris leur nom , félon Etienne de By- zance , d'un Abas ^ fils de Neptune. Ils ne lailfoient croî- tre leurs cheveux que par derrière, de peur que leurs en- nemis ne puilcnt les prendre pardevant, &: les terraller. Ils tenoient , dit-on , cette coutume des C^irètes , qui s'étoient établis avant eux dans la même ile.
ABANTIDE , ou ABANTIADE. f. f. L'Euboée, ou Né- grepontdans Etienne de Byzance, ou la partie de l'Eu- boée qu'occupoient les Abantes , s'il eft vrai , comme Hérodote f emble le dire , qu'ils n'en occupalfent qu'une partie. Abantis jAbantias. Au refte il faut dire en Fran- çois Abantïade ou Ahantide j & non Abantias ou Abantïs.
On appelle anlVi A bantide un pays de rÉpire,oùles Abantes furent jettes, aulli-bienque les Locriens, après la prife de Troye , & où ils s'établirent, ^oye^ Pau- fanias.
ABANVIWAR. f. ra. Province de la haute Hongrie. Abanvivaria 3 Abanvivarienjïs Comitacus. Elle eft: lituée dans les monts Krapaks , entre les Comtés de Saros , de Torna , deSemlim&d'Ungwar. Abanv'nvar qui donne le nom a ce Comté, & Calfovie Capitale de toute la haute Hongrie , font les principaux lieux qu'on y remarque. Maty.
^fT ABAQUE, f. m. Abacus. Petite table couverte de poullière, fur laquelle les anciens Mathématiciens tra- çoient leurs plans (;<c leurs figures.
^3" Abaque de Pythagore. Abacus Pythagoricus. Table de nombres inventée par Py thagore,pour appren- dre plus facilement l'arithmétique.
§0" Abaque , chez les Anciens -, efpèce d'Armoire , de table, ou de buftet , deftinée à différens ufagcs, fuivanC les lieux où elle croit placée.
1^ Abaque, eft encore une efpèce d'auge dont on fc fert dans les mines, pour laver l'or.
Abaque. Abacus. Terme d'Architeéfure. C'eft la partie lupérieure,ou le couronnement du chapiteau de la co- lonne. Il eftquarrèauTofcan, auDorioue, & à l'Io- nique antique, &échancré iur fes faces aux chapiteaux: Corintliien & Compofite. Dans ces deux ordres, dit
îo ABA
Harris , les nngles s'appellent cornes , le milieu s'appelle balai , & la courbure s'appelle arc , & elle a ccmmu- ncmeiit une roie en iculpuue au mihcu.
Les ouvriers , dit Mauclerc , appellent aiiiîî Abaque un ornement Gothique , qui a un filet ou chapelet , le- quel eft la moitié de la largeur de l'ornement , & que l'on nomme le y?/c;r ou chapelet Ac\'abaque.V\.x-».Kis. Dans l'ordre Corinti-iien Y abaque ellh leptièrae par- tie de tout le chapiteau. Id.
Andréa Palladio appelle Abaque la plinthe qui clT: autour de l'ove , ou. quart de rond appelle Echine. Il fert .comme de couvercle à la corbeille ou panier de fleui-s qu'elle reprélente. On l'appelle autrement Tail- loir j, parce qu'étant quatre, il rellémble aux alllcttes de bois , qu'on nomme Tailloirs. H le metenplulicurs lot- tes d'endroits. Ce mot vient du Grec «3*;, qui lignitie Buffet j crédence ou r^/'/c. Etienne Guichard remonte plus haut, & tire ^/-aci^j & à^''? de l'Hébreu -J3S, ex- tolli, elevari, être élevé: de forte que abaque ligni- fie proprement une chofe élevée pour lérvir de liége , &repolitoirede divcrles choies: ou biende P|3i?r(;rrt? ^ /»o-'{/7?fre bien menue, parce cfl.z\' abaque ctoit une table oùl'onétendoit delapoullicrebien menue, fur laquelle les Mathématiciens traçoient leurs figures.
ABARANER. Petite ville', eu grand bourg de la Turco- manie, en Ahe. Ab'aranum. L'Archevêque de Naldivan , qui eft Arménien, fait fa réfidence à Aharaner.
ABARAUS, ou ABARAAS. petite ville d'Afrique. Aha- raum. Elle eft dans la Guinée, fur la rivière de Voira. Mat Y.
ABARE. f. m. Abaricus. Nom de peuple. Foye^ Avare. M, de Cordemoy &leP. Daniel écrivent ^^ar«.C'é- toient les reftes de la nation des Huns. Sigebert ayant appris les courtes du Roi des Ah ares , alla au-devant de lui dans la Thuringe. La feule figure de ces Huns avoir de quoi épouvanter des gens moins intrépides que les François. Ils étoient pour la plupart d'une raille qui ap- prochoit de la gigantefque , dun regard farouche , &; d'une laideur à taire peur. Ils avoient de grands che- veux rejettes fur les épaules , féparés avec des cordons ik par trèfles, qui rendoient leurs têtes allez femblablcs à celles de ces Finies qu'on nous dépeint toutes héril- lées de letpens. P. Dan.
ABAREMO-TEMO. f. m. Arbre du Bréhl. Il eft d'une hauteur médiocre ; il croit fur les montagnes j les feuilles font d'un vert trifte & petites \ il jette des goufles d'un rouge noirâtre , courbées en diftérentes ma- nières. Son écorce eft couleur de cendre -, le bois au- dedans eft dun rouge foncé. On attribue à fesleuilles des quaUtés aftringentes. Son écorce , qui eft amcre , quand on la réduit en poudre , ou qu'on la lait bouillir , fert à taire des fomentations, qui guériftentles ulcères invétérés , & même les cancers.
TfT ABARGALE. Contrée de l'Abiflinie , avec titre de gouvernement, dans le Royaume de Tigré.
ABARIM. f. m. Monso^x Montes Aharim. Vulc. Mon- taigne de l'Arabie, à l'orient du Jourdain , vis-à-vis de Jéricho, dans le pays des Moabites.C'eft l'avant der- nière ftation des Ifraëhtes dans le défert, & le lieu d'où Moyfe vit la Terre-promite. Nombres XXVII. ik où il mourut. Deut. XXXII. Une de ces montagnes s'ap- pelle Ncho, & l'autre PhaJ'j^a, ou PhiJga.UonKx fur cette montagne à' Aharim , & confiderez delà la terre que je dois donner aux cnfans d'Ifraël. Sacy. Nomh. XX FIL 12.
Ce nom eft purement Hébreu, & vient du Verbe l^y.', abhar, pafter ; d'où fe fait n::^ , ebher^ paflage , & auplurel ^=i^~\:i^ , Abharim ^t^ patfages. A la manière dont les Septante ont traduit au Livre des Nomb. Ch.
XXVII. V. I i. A'ïajSn&i ùi To l fti ri È» tÔ) 'ai f ai Ti< tfiis ia/3a« j
ou comme d'autres exemplaires portent : tvT»-jf'pavT« j\f>i-oL,'j ; il femble que les Interprètes aient crû que ce nom avoir été donné à ces montagnes,ou parce qu'elles croient au-delà de la montagne Nébo , ou parce qu'elles croient au-delà du Jourdain. Ni l'un ni l'autre ne paroît vrai. Le premier fur-tout ne paroît pas fouten.ible, puil- que Nébo, qu'ils appellent '-»«,ou -«£« ,étoitunede ■ ces montagnes. Matv prétend qu'elles ont eu ce nom de ce que les liracUtes allant prendre polfefliou de la Terre-
ABA
promifc, palTerentpar cesmontagnes; maisil femble cer- tain qu'elles ont eu ce nom avant le paflage des Urac- lites. La véritable raifon de cette dénomination, li je puis parler ainli, eft que ces montagnes étoient vis-a- vis d'un gué du Jourdain, & que dans les cols de ces montagnes, étoit le grand chemin qui y aboutilfûit, & par lequel on pafl'oit de l'Orient dans la terre de Ch;v naan. Il eft encore moins raifonnable de chercher dans le Syriac une étymologie à ce nom , & de dire que dans- cette langue il iigniiic jroment : car outre que c'ell: en Hébreu il^' non en Syriac , que ces montagnes font nom- mées Aharim j c'ell que froment en Syriac n'eft point- ahhar ni ahher ., mars t?^3y1 , abhourroj qui alfurc- ment n'auroit point au pluriel Aharim.
ABARIME ou ABARIMON. f. Abarimon. Grande val- lée que forme le mont Imaiis dans la Scythie. Pline. L. II. C. 1.
ABARIS. f. m. Scythe de nation , contemporain deCré- fus & de Pythagore : il étoit Prêtre d'Apollon l'Hyper- boréen. On dit que ce Dieu lui fit prêtent d'une flè- che d'or, qui avoir une vertu merveilleule; car Aba- ris étoit porté fur ta flèche au milieu de l'air.
ABARO. Abarum. Bourg , ou petite ville de Syrie, fi- tuée dans l'anti-Liban , apparemment dans un col ou palfage de cette montagne ; car c'eft la fignification de ce nom en Syriac & en Arabe. Foye-^ ce que nous avons dit lut Abarim.
Ifr AB ARTICULATION, f. f. terme d'Anatomie, Abarticulatio. C'eft ainfi qu'on appelle une articula- tion des os évidemment mobile. On dit plus commu- nément Diarthrofe.
ABAS. f. m. Poids dont on fe fert en Perle pour pefer les perles. L'ahas de Perfe eft d'un huitième moins fort que le carat d'Europe. Cet abas j ou carat Perfien, eft ce que les Efpagnols nomment quitale -, dont les Mar- chands &: Joailliers, lur-tout les Efpagnols , le fervent ordinairement pour peler les pierres précieufes. Il eft d'abord divifé en quatre grains: chacun de ces grains le divife en demi-quitale , en t|uart de quitale, en hui- tième de quitale , en leizième de quitale ; & c'eft avec ces divilions que les Marchands & Joailliers peuvent donner précifément la jufte valeur aux pierres précieu- les, & aux perles.
ABASOURDIR. V. a. Etourdir , conftemer, jetter dans l'abattement. Le bruit des cloches ah aj ourdit. Cette nouvelle, cet événement l'a abafourdi. Ce verbe eft vieux, & ne peut palfer que dans le dilcours tamilier. Les Auteurs du grand vocabulaire aurcient dû nous en avertir; mais la remarque n'étoit pas faite dans les au- tres Dictionnaires.
ABASSE,ou ABASCE.f. m. & f. Abajfus .Ahafcius. Ha- bitant de l'Abaiîie. Les elclaves Ahaffes font recher- chés en Turquie, à caute de leur induftrie& de leur beauté. Les Ahaffes enferment leurs morts dans un tronc d'arbre creufé , dont ils leur font une bière , qu'ils atta- chent enluiteaux plus hautes branches d'un grand arbre.
ABASSI, ou ABASSLS. f. m. Monnoie d'argent qui eft ronde, & quia cours en Perle & en Orient, qui vaut ■ un peu plus de dix-huit tous tix deniers. Il {-audroic écrire Abbassi, parce que ce mot vient àA bh as ■,noi\\ de deux Rois de Perfe , au nom defquels cette mon- noie a été trappée. En leur montrant un AhrJJi , qui etl: une monnoie d'argent de la valeur de deux réaies de Caftille,ils firent etpérer une récompcnfe à ceux qui leur voudroient tervir de guide. Wicq.efort.
ABASSIE , ABASSINIE , ABASSINS. Foyei Abis-
SINIE.
ABASSIE. f f. Ahajfa. Pays de la Géorgie prife en généraL Il a la Mingrélie au levant , la Circaflie noire au nord &: au couchant, la Mer-noire au midi. Quelques Géo- graphes la confondent avec VAvopa/îe ■ d'autres les dif- tinguent «.^: mettent YAhafJie au levant, & l'AvogaJie au couchant.
ABASSIE, ou ABASCIE. f. f. Rivière de la Mingrélie, en Afie , Ahafcia. On prétend que c'eft le Glaucus des Anciens. Elle te décharge dans le Faflo ou le Fhâte.
§Cr ABASTER.f m. Terme de Mythologie. C'eft, félon Bocace , le nom d'un des trois chevaux qui tiroient lé^ thaï d,c Plmon. Ce mot fignifie noir ; le fécond s'ap .
ARA
pelle rvctheus, obfcur , & le troi/îème nonlus , riède.
ABATAGE. f. m. Cajura > Ci':fur£ fuwptus j impcnfét, , iignifie curie les Marchands de bois, la peine & les trais pour abattre les bois qui font fur pied. C'eft à l'ache- teur à payer l'ahatage.
Faire un ah(itas,e de pierres , en maçonnerie , c'efl: les coucher de leur lit(ur les joints, pour en hiire les pare- iîicns.
Faire un ahata^^CyQW charpcnterie, c'efl lever une pièce de bois par le moyen d'un levier appuyé fur un com , à peu de diftance de cette pièce fous laquelle on pouife le levier. A l'autre extrémitc- du levier, qui eft élevée , on arrache une corde à laquelle tirent tous les ouvriers. A mclurc qu'ils font baiiîer cette extrémité du levier , l'autre qui eillousla pièce s'élève, iSc avec elle la pièce de bois.
ABA.TANT. f. m. Terme de Marchand de draps : efpèce de dcllus de table qu'on élevé au fond d'une boutique & à ch.aque bout des niagafms , & qui s'élève ou s'a- b.at, lelon le jour que l'on veut dojoner au lieu où l'on vend la marchandile.
ABATARDIR, v. a. Depravare , corrumpere. Corrom- pre , gâter , altérer la r.ature de quelque chofe, la frire déchoir de fon premier état , la faire dégénérer. Il ne fe dit qu'au figuré. La misère & l'cfclavage ont abâ- tardi le courage des Grecs. La trop grande avidité àcs richelTes a abâtardi les mœur?.
On le dit de même avec le pronom perfonnel, & il lîgnilîe, Dégénérer , s'avilir, fe corrompre. Degenerarcj depravari. Toutes les bonnes chofes s'abâcardiffenc avec le temps. Les plantes d'Orient qu'on apporte en Eu- rope sabâtardijfcnt , & perdent beaucoup de lait bonté. Cette mailon s'eft abâtardie dans l'oiliveté ; elle
■ ne produit plus de grands hommes. La vertu Romaine s'abâtardit il fcrt, qu'elle ne put rélîfter à la force Açs Barbares.
Abâtardi , ie. part. paff. 6c ad). Corruptus ^ vitiatus.
ABATARDISSEMENT, f. m. Akération d'une chofe,di- minution de valeur, de mérite , de bonnes qualités. Corruptib , depravatio. Les délices d'un pays caulent {' abâtardiffement du coma^ie desp-euples. ils font tom- bés dans un honteux abâtardiffement. Nie. L'abâtar- diffement d'un plan .
ABÀT-CHAU VÉE. f f. Onnomme ainfi enPoitou , dans l'Angoumois, dans la Saintonge , dans la Marclie & dans le Limofin, une tortc de laine de moindre qua- lité, à peu-près femblable à ce qu'on appelle des P ai- gnons & des P lares. Lana vilis j parvi prctii.
ABATÉE. f^oye\ Aeattbe.
AB ATEIS.Vieux mot qui iigmfioit'autrefois Foret , Sylva. Il eft hors d'uiage.
ABATELLEMENT. f m. Terme ufité parmi les François dans les Echelles du Levant. Il lignilîc une icntence de Conful, portant intcrc.iction de toutCommerce contre les Marchands & Négocians de la nation , qui défa- Vouent leurs marchés, ou qui rcfulent de paver leurs dettes. Confulare j udlcium ititer mercatorcs. Dict. de Commerce.
ABAT-JOUR, f m. Termed'Architeél:ure,5'/7irac/^/«OTj eipèce de fenêtre en forme de grand loupirail , dont l'embralement de l'appui eft en talus, pour recevoir le jour d'en-haut. Il fert à éclairer les offices & les étages fouterrains. Les Marchands ont d'ordinaire un abat- jour àxns leurs magafins: la lumière lombre qui entre par-la, tait mieux (ortir le lulfre de leurs étotfes.
On appelle aulîi abat-jour ^ lafenneture en glacis d'un vitrail d'Èglife ou de dôme, qui fe fait pour en raccor- der ou réunir la décoration intérieure & extérieure.
Ce mot eft compoié du verbe abattre y ik du nom jour^ & lignifie une choie qui abat , c'eft-à-dirc , qui diminue, qui aifoiblit le jour ou la lumière , ou qui le fait delcendrc du haut en bas. On fait aulîî des abat- jours en appliquant aux fenêtres ordinaires des plan- ches de bois , qui joignant laknêtre & la fermant par en-bas, & s'en éloignant par en-haut, font que le jour n'entre que de ce côté-là. Abat -JOUR. Terme de Botanique. Spiraculum. Les Botaniftes le lervent de ce terme d'Architcéture, pour exprimer certaines ouvertures qui font placées fous le
. . ABA îî
chapiteau du fruit de quelques cfpèces de pavots. Tournée. Elem. Bot.
tpr ABATIS. f m. P^oyci plus bas Abattis.
ABATON. 1. m. Nom d'un édifice à Rhodes , dans le- quel il étoit défendu d'entrer. Après qu'Artémife eut furpris cette ville , elle y fit élever un trophée avec deux ftatues de bronze , dont l'une rcpréfcntoit cette Reine , & l'autre la ville de Rhodes. Les Rhodicns voyoient avec indignation ce trophée honteux à leur nation: mais comme leur Religion les cmpêchoit de toucher à ces trophées , qui étoient pour eux des cho- fes lacrées, ils s'avilerent , pour en ôter du moins la vue , de bâtir autour ce haut édifice , qu'ils appel- IcïQn^ Abaton, & dont l'entrée étoit défendue à tou- tes fortes de perfonnes , fuivant l'étymologie , «Calot , qui fignifie où l'on ne va point.
ABATOS. Abatos. île de l'Egypte, dans le Palus de Memphis. On y confei-voit le fépulchre d'Ofiris ; Se Lucain dit, L. X. qu'elle étoit vénérable par fon anti- quité; le lin & ic papyrus y croiilent. Ce nom figni- fie inaccejfible j & vient de l'a privatif, & deSowujyâ vais.
Il y a eu encore au-delà de l'Egypte & de l'Ethio- pie un lieu ou plutôt un rocher de ce nom , dont Sé-« néque parle , Nat. Quest. L. 4. c. 6.
ffT ABATTEMENT, f. m. ne le dit point au propre. On ne dit point l'abattement d'un arbre , d'une mai- fon. L'utage fait tout: c'cft une bizarrerie dont il y a beaucoup d'exemples dans notre langue. •
Ce mot employé au figuré , hgni.ie diminution de forces ou de cordage; aftaillemciu du corps ou de l'ef- pt't, DefecUo virium, animi injraclio. Ce malade eft dans un grand abattement. Cer homme eft dans un grand abattement d'efprit depuis le renveifement de fa fortune.
Lqs Auteurs du nouveau Vocabulaire nous préfen- tentccmot comme pris dans le feus propre, lorfqu'il déligne l'érat de foiblelfe , dans lequel !> trouvent les perfonnes artedées par la maladie : & au figuré , difent- ils, il fignifie l'affaiHèment de courage & d'efprit que peut faire éprouver un revers imprévu. C'cft un dé- faut d'attention. Ils avoicnt dit, en parlant du verbe : abdvre pris au figuré fignifie la diminution des forces, du courage \ comme quand on dit la maladie lui a abat Cl les forcr-s , le courage. Il fuit être conféquent. En termes de Blafon on appelle en Angleterre t?/^^r- tementjow abattement <;^^^o/^/^ez^rJ une marque .acci- dentelle ajourée à l'Ecu , pou:: faire connoitre une di- mmution de dignité, ou une marque d'honneur fup- priinée dans ''Ecu , en punition de quelque faute ou de qiielque aétion diftammante. Cela fe fait , ou en ajoutant quelque marque de diminution, ou enrenver- fant tout l'Ecu. Harris.
53" ABATTÉE.Teimede marine, mouvement du na- vire qui eft en panne , &: qui , en cet état, obéit aa vent. On dit : le vailfeau fait fon abattée.
ABATTEUR. f m. Qui abat. On dit d'un homme fort adroit au jeu de quilles , C'eft un grand abatteur de bois. Il fe dit au figuré en parlant d'un homme qui a fait de grandes chofes en quelque genre que ce foit : mais plus ordinairement & par ironie , on le dit d'un homme qui fe vante d'avoir fait ce qu'il n'a pas fait. Acad. Fr, 1740. On ne le dit que dans le difcoursfa- milier.
0CF ABATTIS, f m. ( Abatis feroit mieux) Cemot dé- ligneune certaine quantité de chofes abattues, comme bois , pierres , maifons , &c. everfio j demolitio. Le vent a tait un grand abattis de bois , dejeclus arborum. il y a eu un grand abattis de maifons caufé par le tremble- ment de terre. On le dit de même des décombres des bâtimens. Toutes les rues font bouchées par les abat- tis de mai Ions.
Abattis. C'eft aullî un terme de Carriers , qui fignifie les pierres qu'ils détachent après .ivoir fouchevé. Lapi- des loco moti.
Abattis , fignifie , en termes de Vénerie, le chemin que fe font les jeunes loups , lorfqu'en allant fouvcnt au lieu où ils ont été nourris , ils abattent l'herbe. Ltipo- rum trames ^ ve/Iigia,
12 ABA
Abattis, fe dit auflî d'une grande tuerie de bêtes. Céides pecorum. Ce Cliairciii- a fait un grand abat- tis de gibier. Ce Beucher fait un grand abbatds de beftiaux tous les ans. Les Bouchers appellent abattis j les cuirs, grailles, ttipes, & autres menues parties des bctes qu'ils ont tuées.
Les Rcglemens de Police portent, que les Tueries, ou Abattis des Bouchers feront hors les villes. De la Marre. En cet endroit, il femble lignifier le lieu où un Boucher rue les beftiaux. fO" Abattis , en termes de guette , eft une quantité de grands arbres que l'on abat , & que l'on entalle les uns fur les autres, pour empêcher l'enncrni de pénétrer dans les retrancnemens , ou dans quelqu'autre heu. Les ennemis embarrall'ent les chemins par de grands abattis d'arbres. §Cr Abattis, fe dit encore de la coupe d'un bois ou d'une forêt qui fe doit faire luivant les Ordonnances. ^3* Abattis jcuirs d'abattis j tontceux qui (ont encore en poil. Se tels qu'ils viennent de la boucherie.
On appelle abattis , dans les cuifines , les menues parties, la tête, les pattes, le cou , le foie, les aile- rons de volailles. ABATTRE, v. a. Renveifer, démohr, faire tomber. Di- ruercj evertere. J'abats , tu abats, il abat, &c. Abat- tre une mailon pour la rebâtir. Ce Lutteur a abattu ion homme fous lui. Les ennemis en fe retirant ont abattu le château & les fortifications de la place. Un vent violent abat quelquefois de grands arbres. On abat des noix avec une gaule. Un bonChaireura^ar bien du gibier. Abattre des quilles. Nicod dérive ce mot de à bas , adverbe local , compolé de à & de bas. Il pourroit paroître plus ancien. On Ut dairs la Loi Saiique, tit. 45. Si quis hominem de barco abattide- rit ; c'eft-à-dire , Si quelqu'un abat ou fait tomber un homme de dcjjus un arbre. 0\\ lit aulîi dans les mê- mes Loix, tit. 3 8. battiderit. Ainll les François avoient déjà fait battere , ou batcidere , Se abbatere, du latin batuere y dans le même fens que nous dilons, battre , & abattre ; & c'eft de-là que ces deux noms nous font venus, félon Chifflet, dans Ion Glojfariitm Sa- licum 3 pag. 125. & ijj. Abattre du bois j en ternies de tridtrac , c'eft jouer les dames du talon , prendre des dames au talon pour en faire des cales. On le dit de même au jeu de quilles , pour abattre beaucoup de quilles. Abattre les cuirs. Terme de Corroyeur. C'eft les le- ver de delFus le corps des animaux , après qu'ils ont été tués. Abattre «/z chapeau. Terme de Chapelier. C'eft après qu'on a donné au chapeau l'apprêt, & qu'il eft bien fec, en aplatir les bords Sz le delîus de la forme fur un baiîin chaud, mais couvert de papier & de toile qu'on arrole avec un goupillon. Abattre, en termes de Marine, fignifie Dériver, s'é- carter de la vraie route. Dedinare j deerrare. Ce qui fe fait par la force des coiuans ou des marées, ou p.ar les erreurs du pointage , ou par le mauvais gouvernement du timonier. On dit aufli qu'un Pi- lote abat fon vailFeau d'im quart de rumb , & d'une autre aire de vent , quand il vire ou change la cour- fe , & gouverne lur un autre rumb que celui de fr route. On dit , abattre un navire ; pour dire , le faire obéir au vent, lorfqu'il eft fur les voiles, ou qu'il pré- fente trop l'avant au heu d'où vient le vent. On dit , le navire abat, lorfquc l'ancre a quitté le fond, éîcque le vallfeau obéit au vent pour arriver. Aller à la dé- rive 3 s'appelle aullî abattre : c'eft quand on va de côté au gré du vent & de la marée, au lieu d aller en droiture. On À^it MXiXi, Abattre un vailleau fur le cô- té, lorfqu'on veut travailler à la carène," ou en quel- qu'endroit des œuvres vives.
En termes de Fauconnerie on dit. Abattre l'oifeau; pour dire , le tenir ferré eiitre les mains , s'en rendre le maître pour le poivrer, ou lui donner quelque mé- dicament. On dit encore , que l'oifeau de proie s'a- bat y loriqu'il s'abaille vers la terre. Abattre, fe dit figmément pour affoiblir , diminuer ies fcfççs , le courage , xenverfer. Comprimcrc j reprï-
mère y dejicere 3 fternere y projîemere. Abattre X'ot' gueil de quclqii'un. Quand la mort abat la plus Hor nllante jeuneile , alors on reconnoït la vanité des at- traits du monde. Il fignihe aufiî. Accabler, Se fe dit des troubles & des affligions de l'ame <Sc du corps. Debilitare y frangere. Ce changemenr de fortune lui a abattuVefynz Se le courage. Cette maladie a bien abattu fes forces. Un corps exténué , abattu par la vieilleire.
On le dit aufli avec le ptonom réciproque. On dit qu'un cheval eft lujet à s'abattre y à broncher Se tom- ber tout d'un coup. Si vous poulFez votre cheval fur un terrain gliirant, les pieds lui manqueront , il s'a- hattra. On dit aufll que le vent s'abat j qu'il s'ap- paife , qu'il devient moins violent.
Employé avec le pronom perlonnel, au figuré , il fignifie Perdre courage. Dimittere & contrahere ani" mum, Contrahi ac dimitti animo. Il ne s'abat point dans l'adverfité. Ablanc. Se laiifer abattre dans la. moindre aftlittion. Id.
On dit dans la converfation , Abattre le caquet ^ pour dire , réprimer la fierté & la préfomption de quel- qu'un , le faire taire , l'obhger à baiifer le ton. Loqua- citatem, linguam comprimere y cocrcere.
On dit proverbialement que petite pluie abat gtand vent, ce qui fignifie au propre, qu'une petite pluie fait celfer un grand vent; & au figuré, que peu de chofe cal- me une grandecolcre, fait ceifer un grand emportement. On dit aulïï figurémcnt & famiUèrement d'un homme qui expédie beaucoup d'afeires,qu'ilai^ar bien du bois.
Abattu , u£. paît. palT. & adj. Dirutus j everfus. Mailon abattue. Bois abattus.
Abattu , dans les ouvrages des anciens Praticiens, veut dite , rabattu y déduit. Remijfus y deducîus y detrac- tus. En toutes chofes qui font comptées pour hérita- ges , li cours dévoient être abattus. Baumanoir.
Fit,ufément il fignifie , Accablé , vaincu , terraftc. Debditatus y fractus y viclus. Jupirer ne pouvoir rien voir de plus beau que Caton, fe foutenant dans ur* ^Zïû abattu y Se demeurant ferme parmi les ruines de la Képubhquc. Bouh. Vtfym abattu parles foins ron- geurs de la pauvreté , n'cft guère capable de mouve- mens nobles & élevés. S. EvR. On voit l'orgueil à ks pieds abattu. Gomîj. Il fignifie encore. Être lan- guillant Se fans courage. Je me fens tout abattu. Lan- guïdiLs y debilis.
ABATTURE. f. f. DejecliOy dejcclus , everfw. Vieux mot qui s'cft dit pour Abattis y adion d'abattre , Se pour ce qui eft abattu. Abatture de gland. Monet.
ABATTURES. f. f. plur. Terme de Vénerie. Foulures, menu bois, broullailles, fougère , que le cerf abat du bas de foii ventre en paifant. DepreJJio virgultorum. On connoît le cerf par fes abat turcs.
ABATUE. f. f. Terme d'Archirediure. C'eft la diftance horizontale de la nailfance d'un arc à la perpendicu- laire, qui tombe d'une divifit>n de cet arc, ou de fou extrémité fupérieuie fur Ion diamètre horizontal. Co tenne n'eft plus guère en ufage j on fe fert de celui de Retombée. Voyez ce mot.
fCr Abatu E. Terme de falines. Dans les falines de Fran- che-Comté on entend par abatue y le travail contini» dune poêle , depuis le moment où on la met en feu, jutqu'à celui où on la lailfe repofer.
ABAT-VENT. f. m. eft la charpente qui fe met dans les ouverturesdes clochers, qui eft ordinaircmenr cou- verte d'ardoife , qui (crt à abattre le vent , & qui n'empêche pas que le fon de la cloche n'agite l'air de dehors, &: ne fe falfe entendre au loin: au contraire il envoie en bas le fon des cloches, qui autrement fe dilfiperoir en l'air. Ce mor eft compofé du verbe abattre j & du mot vent. Pour le verbe abattre , il eft formé de a bas , comme qui diroit à bas mettre.. En bas vient du Grec ^aSi-'s qui Ci^niRe profond y bas.
Abat-vent. 1. m. On appelle ainfi dans les Sucreries, uncefpècedappenrisqui couvre chaque fourneau des Atchers. Quidquid arcendi venti causa conflruitur.
ABAVI, ABAVO ou ABAVUM. (. m. Grand arbre quî croît en Ethiopie^ Se qui porte un fiuit ferablable à la citrouille.
ABB
ABAUNAS. Foyei Actamar
ABaWî. f. m. Nom que les Éthiopiens donnent auNil. i-T AUA\Y/1VAR , & ABANVIVAR. Contrée de Li haute Hongrie, avec titre de Comté, lut les frontiè- res de Poloijne. CalFoyie en eft la Capitale. Il y a dans cette Province un château de même nom , à quatre milles d'Allemagne, de Callovie. IJ-T- AMYANCE , f. f. Foyc^ Abeyance. ^BAYER, ou ESSAYER. Vieux verbe. Écouter avec
cmprelïement , avec étonnemcnt. ABAZEE. Foye^ Sabazie.
ABB. ^BBA,'ou ABBA-DAL-CURIA. Nom propre d'une Ile d'Afrique , dans la mer de Nubie, entre Socotora (Je le cap de Guardatui. Abha. ABBADAN. Foye^ Abadan.
ABBASSIDE. f.'m. Alhajp.dus , Ahhajjlda , ex Abha fi famïlïâ. C'eft le nom d une f-amille qui a donne plu- iicurs Califes aux Arabes. Elle eft ainli nommée ^ A'Abbas y oncle de Mahomet , duquel ils defcen- doient. Ce fut la centième année de l'Hégire, que Mahomet , arricre-petit-fils d'Abbas , commença à pubher fcs prétentions fur le Calilat. La Maifon des Abbajfides a donné trente -fept Califes à l'E- gypte, depuis l'an ijz de l'Hégire, julqu'en l'an 656, pendant le cours de 5x5 années Arabiques, ou lu- naires, deux mois & 25 jours. /'oj-f^HERBELOT. ABBATIAL , ALE. adj. Abbatïalis Qui appartient à l'Abbé, qui concerne l'abbé, l'Abbelfe, ou l'Abbaye Palais abbatial. Dignité abbatiale. Menle abbatiale. ABBy\YE. f. i. Abhatia. Monaftère érigé en Prélature , ou Maiton de Religieux ou Rcligieulcs , régie par un Abbé ou par une Abbelfe. Les Abbayes (ont d'an- cienne fondation , comme les Abbayes de Cluny, de (àint Denis, de fainte Geneviève, &c. Les François fondèrent autrefois des Abbayes, fans qu'il leur en coûtât beaucoup : on cédoit à des Moines autant de terres i ncul- tes qu'ils pou voient en mettre en valeur. Ils travailloient àdeiTécher, à défricher, à bâtir, à planter, moins pour erre plus à leur ai{e, que pour en foulagcr les pauvres. Ces lieux arides & déieits devim-ent agréables ôc ferti- les. Il y avoit des Abbés fi riches , qu'ils pouvoicnt met- tre une petite armée fur pied : ce qui ht qu'on les in- vita aux alfemblées du Champ de Mars, & aux Cours plénièrcs. Le Gendre. Il y a des Abbayes en Com- mende; d'aunes Abbayes régulières ou en règle; d'au- tres qui font l'écularifees , pollédées par des Chanoines féculiers. Les Abbayes lont des Bénéfices confifto- riaux-, il n'y a que le Roi qui y nomme. Abbaye, fe prend quelquefois pour un compofé des Religieux & de l'Abbé. 'Voilà une Abbaye bien ré- glée , où l'Abbé vit comme un fuiiple Moine. Abbaye, fe prend quelquefois llmplementpour la Mai- fon & le Couvent. C'eft par rapport à l'Architedure, un logement joint à un Couvent, & habité par un Abbé. Dans une Abbaye de fondation Royale , il s'ap- pelle le PaAîi.f^^^izriû/. ViGN. 'Voila une Abbaye bien bâtie, une Abbaye qui tombe en ruines. Il le dit auiîî dans ces phiafes Se autres lemblables , non leulemcnt pour le Palais Abbatial, mais pour tous les bâtiniens, tant de l'Abbé que des Moines. /Vbbaye , ie prend aulîî pour un Bénéfice , & peur le re- venu dont jouilfent les Abbés. Il a obtenu pour fon fils une Abbaye de dix mille livres de rente. Henri de Coilli ayant été élu Arclievéque d'York en 1141 , Innocent il ne voulut point qu'il fût Archevêque , *'il ne renonçoit à l'Abbaye. Fleur y.
Quoiqu'il y ait eu autrefois des la'i'cs qui ont joui du revenu des Abbayes ^ on ne doit pas pour cela leur donner le nom à' Abbé; car c'a été dans des temps de défordre & de nécelîité, que les Princes donnèrent ces Abbayes à des Seigneurs de leur Cour, pour foutenir les dépenfcs de la guerre. Charles-Martel eft le pre- mier qui l'ait fait.
Toutes les Abbayes de France, à la réfcrve de celles qui font Chefs d'Ordre, comme Cluny , Citeaux, &c. font à la nomination du Roi. On doit joindre à celles- là les quatre filles de Cîteaux j qui font laint Edmc de Pcntigny, UFerté, Clajrvaux & Morimontj qui ont
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aulTî confervé le droit d'élcdion. Il en eft de même des Abbayes de Flandre & d'Artois , qui lont régu- lières (Se életfives , confirniatives par les ordinaires ou par les Chefs d'Ordre. Les Religieux de ces Abbayes préicntcnt trois lujets au Roi, qui en nomme un, que confirme enfuite 1 Evêquc ou le Chef d'Ordre qui eu a le droit.
A l'égard des cinq Abbayes qu'on nomme de Ché- zal-Benoit , fivoir ChézafBenoit en Berri , faint Sul-» pice de Bourges , faint Alire de Clermont , faint Vin- cent du Mans, & fiint Martin de Séez, qui ctoient à l'éledrion de l'Ordre de Saint Benoit tous les trois ans; la queftion vient d'être jugée lolennellcmcnt à la Grand'Chambre du Parlement. Aujourd'hui le Roi dilpofe de ces Abbayes comme de toutes les autres Abbayes de fon Royaume.
Comme le Roi n'a fon droit de nomination qu'en vertu du Concordat fait entre Léon X. & François I. il y a eu quelques difficultés turles Abbayes de Filles, parce qu'elles ne font point comprilesdans leConcor- dat. Il y a même un Article de l'Ordonnance d'Or- léans, qui porte que les Abbelles feront élues par les Religicufcs des Monaftères ,& même qu'elles ne le- ront que triennales. Mais cette Ordonnance n'a point été exécutée. Le Roi nomme également aux ^/"Â^jj-ei de filles & à celles d'hommes. H a cependant tou- jours eu des difputes fur les Abbayes de l'Ordre de fainte Claire , qu'on prétend être à l'éledfion triennale des Reiigiculcs.
On dit proverbialement. Pour un Moine l'Abbave ne faut pas; pour dire , que faute d'une perionne qui ne fe trouve pas dans une aircmblée, on ne laille pas de fe réjouir, ou d'exécuter ce qui a été rélolu. ABBÉ. Ce nom , dans fa première origine, qui eft Hé- braïque, fignifie Père. Car les Hébreux appellent Père enlcurlajigue, Ab ; d'où les Chaldéens & les Syriens ont ftit Abba^ &c de Abba , les Grecs ont formé «'/?- /S«t j que les Latins ont conlervé ; & c'eft de là qu'eft venu le nom à' Abbé en notre langue. Saint Marc Se faint Paul ont gardé le mot Syriac ou Chalda'i'que. Abba , pour dire Pere^ parce qu'il etoit alors com- mun dans les Synagogues Se dans les premières Af- Icmblées àes Chrétiens; mais ils l'ont interprété eu ajoutant le mot Père. C'eft pourquoi Abba Pater y au ch. 14. de faint Marc, v. 36. ne fignifie pas Mon Père y mon Père, comme il y a dans la vcrilon de Mons,& dans celle des Jéfuites de Paris. Il eft mieux de traduire avec le Vcve Amelotte , Abba j mon Père ; ou plutôt avec M. Simon, Abba , c'eft-à-dire , mo/z Père. Tel cil le fentiment de M. Simon , & de quel- ques autres Interprètes avant lui, comme Emmanuel Sa, Béze Se Lightfoot. Leur railon eft qu'il y a dans le GrecA';3/3â'ô -zartf. Se non pas ù waVfp. Alais d'autres Interprètes , non moins habiles, tels que iont Maria- da , Luc de Bruges , Cornélius à Lapide , Grotius , Louis Capell , &c. prétendent que cette répétition marque l'atfeclion Se la ferveur avec laquelle Jesus- Christ prioit. L'Interprète Syriac a été dans ce fen- timent , quand il a traduitOSî ïiOiijPere ! monPere! lui qui n'avoit pas bcloin d'interpréter , ou d'expli- quer le mot SynacAbba. Très-vrailcmblablcmentc'é- toit aullî la penfce de l'Interprète Arabe , lorfqu'au lieu de <> , dont il s'eft fervi en S. Matthieu, Chapi- tre XXVI, verf. 39 ; & en S. Luc, Chap. XXii, verf. 42 , où il n'y a que Pater , ou Pater mi ; en S. Marc , où il y a Abba Pater , il a employé Nni« , interjec- tion plus forte & plus propre à faire fentir avec com- bien d'ardeur Se d'emprcflement J. C. prioit. La ver- fion Éthiopienne fuppoic aulîi que J. C. dit ces mots ; car elle traduit W^ajaba ., Aba waabouy. Et il dit. Père ! Se Mon Père! D'ailleurs, dans les explications ou interprétations des mots , l'Ecriture met toujours 0' tVi', ou bien '' tri' , |tttj->s;=/*m!i;o,u!ï(i» ; c'eft-à dire , ou cc; qui s'interprète ;Se\\on pas fimplcment comme ici. Foxc^ Math. L 23. Marc, V. 41, XV. 22 , 34. Jean, ]. 39 , 42 , 43. IX. 7. AcT. IV. 36. IX. 36. Après tout , dans une verfion je mettrois, Abba.3 mon Père! Dé- retmincr fi c'ell là l'cxphcarion ou non , c'eft ie fair du GonimcHtateur , Se non du Traduéleur. Quoiv^uç
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ces deux mots Ahbaj, Pcre, foieiu la mcme chofe , tant dans laiiir Marc que danslaint Paul au Ch. VUl , de l'Epitre aux Rom. vcif. ly ; &au Chap. IV, de l'Epitre aux Galares , vert". 6 ; il n'y a cependant point de pléonalme dans cette expreirion. Les Evangéliftes & les Apôtres ont conieivc dans leurs Ecrits plufieurs mots Syriacs qui étoient en ufage ; de comme ils écri- voient en Grec , ils ont en mcme temps ajouté l'm - terprctation de ces mots en langue Grecque. C'cll fur ce pied-là qu'au Cliap. >CÎII des Ades des Apô- tres , verf. 8 , où il y a da!is notre Vulgate , confor- mément à l'original Grec, Ehmas magus , MeiH de P. R. & le P. Ameîotte ont Fort bien traduit , Ely- mas j, c'eft-à-dire,/t; Mapkien. Ces autres paroles qui fuiver.t immédiatement après ( carc'efi ce quejigmfic Elymas) confirment ce qu'on vient de dire , touchant la iignification àc AbbaPatcr ; ce qui a été remarqué par S. Jérôme dansfon Commentaire, fur leChap. IV. de l'Epître aux Galates , où il explique fort bien ces mots Ahba P^fer. Lenom AçAb, cnAhba, qui dans les commencemens étoit un mot de tendreife & d'a- mour dans la langue Hébraïque ou ChaldaVque , de- vint enfuite un nom de dignité & un titre d'honneur j les Doéteurs Juifs alfedlercnt ce titre , & un de leurs plus anciens Livres, qui contient diverks lentences ou apophthegmes de leurs Pères , ell: intitulé Plrke Abbot , ou Avotk; ccA-:i-dhe, Cbiapitre des Pères. C'eft par rapport à cette afFctfation , que J. C, dans S. Mathieu, Chap. XXIII. ver(. 9 , dit àfes difciples : N'appelle^ perfonne fur la terre votre Père : car vous n'avei^ qu'un Père qui ejl dans le Ciel. Saint Jérôme fc fert de ces paroles de Jesus-Christ contre les Su- périeurs des Monaftères de Ion tem.ps, qui prenoient le titre de Pères ou Abbés. Il dit , expliquant ces pa- roles de faint "aul, Abba Pater ^ dans ion Commen- taire fur l'Epître aux Galates , Chap. IV. je ne fais par quelle licence le titre de Père ou Abbe a été in- troduit dans les Monafièrcs , Jesus-Christ ayant déjendu exprejfement que qui que ce fat prît ce nom j parce qu'il n'y a que Dieu feul qui foit notre Père. Mais comme Jesus-Christ a plutôt condamné la vaine gloire des Juifs, qui prenoient la qualité de Pè- res , que le nom de Père j il n'cfx pas furpienant que les Chefs ou Supérieurs des Moraflcres 1 ait'nt pris dès les premiers établificmens des Moines.
Le nom d'Abbé eft donc aiilîi ancien que l'iniT:i- tution des Moines. Ceux qui les gcuvernerent, prirent le nom d'Abbés & d' Archimandrites. Ce nom s eft toujours confervé depuis dans l'Églile : <?>: comme ils croient eux-mêmes Moines , ils étoient diilingués du Clergé , avec lequel cependant on les mcloit quelque- fois , parce qu'ils tenoient un rang au delfus des laïcs. S. Jérôme écrivant à Héliodore , nie ablolument que les Moines tùient du Clergé: Alia^ dit-il, Monacho- rum eft eau fa , alia Clericorum. Il reconnoît néanmoins que les Moines n'étoient pas exclus par leur profel- ficn des emplois Ecclciiaftiques. Fivc-^ j dir - il dans la Lettre au Moine Rufticus , d'une manière que vous fuJJIe^ mériter d'être Clerc ; ^ fi le peuple ou votre Lvcque jette pour cela les yeux fur vous , faites ce qui eft du devoir d'un Clerc.
Les Abbés ou Archimandrites, dans ces premiers temps étoient loumis aux Évcques 6: aux Pafteurs ordinaires; .& comme les Moines vivoient alors dans des folitudes éloignées des villes , ils n'avoient aucune part aux af- flrires Eccléiîaftiques. Ils alloicnt à la ParoilTe a\ ec le rcfte du peuple; & quand ils en étoient trop éloi- gnes , on leur pcrmettoit de frire venir chez eux un Prêtre pour leur adminiftrcr les Sacremens. Enfin, ils curent la liberté d'avoif des Prêtres qui fuflcnt de leur Corps. Souvent lAbbé ou l'Archimandrire étoit Prê- tre ; mais ces Prêtres ne Icrvoient qu'aux beloins fpi- ritucls de leurs Monallères. Quelque pouvoir que les ^^/f'/'cj eullent lur leurs Moines, ils étoient foumis aux Évêques , qui avoient beaucoup de conlidération pour eux ,_ku-- tout après les fervices qu'ils rendirent aux Egliles d'Orient. Comme il y avoit parmi eux des perlonne's lavantes, ils s'oppolcrcnt fortement aux Mé- «cfies uaillantes ; ce qui fit que les Évêques jugererit à ,
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propos de les tirer de leurs folitudes. On les mit dans les fauxbourgs des villes , pour être plus utiles aux peuoles. S. Chryioftôme jugea même a propos de les faire ve- nir dans les villes ; ce qui fut caule que plufieurs s'ap- pliquèrent aux Lettres, & fe firent promouvoir aux Or- dres. Leurs Abbés en devinrent plus puilfans , érant conlidérés comme de petits Prdats. Mais quelques Moines qui fe crurent en quelque manière indépen- dans des Évêques , (e rendirent inlupportables à tout le mon h, même aux Évêques, qui turent obligés de faire des Loix contre eux dans le Concile de Chalcé- doine. Cela n'empêcha pas que les Abbés j ou Archi- mandrites, ne tulïent fort confidérés dans l'Éghfe orientale, où ils ont toujours tenu unrangdiftingué. Se ils y ont même été préférés aux Prêtres. Ils ont eu iéance dans les Conciles après les Évêques.
La dignité d'Abbe 11 elt pas moins conlidérable au- jourd'hui qu'elle l'a été autrefois. Selon le Droit com- mun , tout Abbé doit être réguher ou Religieux ; parce ^ qu'il n'eft établi que pour être le Chef & le Supérieuf des Religieux : mais ïelon le Droit nouveau , on dif- tingue deux (ortes d'Abbés; favoir , l'^'i;/'e' régulier > & i'Abbé commendaraire. Le premier, qui doit êtrfe Religieux , & porter l'habit de Ion Ordre , eft vérita- blement Titulaire. Le fécond eft un ieculier , qui efl: au moins tonluré, & qui par les Bulles , doit prendre l'ordre de la Prêtrile quand il aura atteint l'âge. Quoi- que le mot de Commendataire inhnue qu'il n'a l'ad- miniltrationde l'Abbaye que pont un temps, ilenpof- lede néanmoins les fruits a perpétuité, étant entière- ment lubftitué aux droits des Abbés réguliers ; enfortc que l'Abbe Commendaraire eft véritablement Titulaire par les Bulles, où on lui donne tout pouvoir tàm in fp'uitudl.ibus quàm in temporalibus j c'cft-à-dire, tant aufpirituel qu'au temporel-, & c'eft pour cette raifoti qu il eft obligé par les mêmes Bulles, de fe faire pro- mouvoir dans le temps à l'ordre de Prêtrife. Cependant les Abbés Commendataires ne font aucunes fondions pour le fpirituel ; ils n'ont aucune jurididion fur les Moines. Et ainli ce mot in fpiritualibus , qu'on em- ploie d.ms le^ Bulles , eft plutôt du ftyle de Rome , qu'une réalité. Les plus lavans Junfconlultes de France, &c entre autres du Moulin & Louet , mettent la Com- mtwdcinter citulos Beneficiorum. ; c'eft- à-dire, fwrre les titres de Bénéfices. Ce iont des titres Canoniques qui donncnr aux Commendataires tous les droits attachés à leurs Bénéfices. Mais comme ces provilionsen com- mende Iont contraires aux anciens Canons , il n'y a que le Pape Icul qui puilfe les accorder par une dil- penfe de l'ancien Droit. Voye\ le mot de Commende is: Commendataire. Voyez aulli les Aclafancl. Bent- dicl. f&c. III. p. I . prxf. p. S p & fuiv.
Les Abbés Commendataires étant y^'c«/ienf ^ n'ont aucune jurididion furies Moines. Quelques-uns néan- moins prétendent que les Cardinaux , dans les Ab- bayes qu'ils ont en commende , ont le même pouvoir que les Abbés Réguliers. On donne pour exemple M. le Cardinal de Bouillon, qui, en qualité d.f^é/'e' Com- mendataire de Cluny , avoit le gouvernement fpiri- tuel de tout l'Ordre de Cluny, comme s'il en eut été Abbé Régulier. On répond a cela, que M. le Cardi-f nal de Bouillon ne jouiftoit pas de cette jutididioii Ipiritucllc en qualité de Cardinal, ^i'/f'f Commenda- raire ; mais par un Bref particulier du Pape. M. le Cardinal d'Eftrées , Abbé Commendataire d'Anchin en Artois , ayant voulu jouir de ce même droit à l'é- gard des Religieux de cette Abbaye , en hit exclus par un Arrêr du Grand Conleil , daté du 50 Mars 1694. L'obhgation principale d'un Abbé Commenda- taire eft de procurer par toutes les voies polfibles la gloire ce le Icrvice de Dieu dans la Communauté donc il le tixiuve chargé. Ab. de la Tr.
Il n'y a que les Abbés Piéguhers que l'on bénilTe; les Commendataires ne l'ont jamais été. Cette bénédic- tion, qui s'appelle auilî confécration , fe laifoit autre- fois , en les revêtant de l'habit appelle cuculla, coulle, en leur mettant en main la crolle ou bâton paftoral , ^' aux pieds la ch.Tjiiilure appellée pédales ^ ou pe- duksj qui étoient des bandelettes propres à cntouter
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îe pied. C'efl (k VOrJo Romanus de Théodore Ar- chevêque de Cancorbery, dans ix Collection des Ca- nons, «Se de la Vie deiaint Anlelmc, que nous appre- nons ces particularicés. Le pouvoir que quelques Ab- bés ont de donner la toniure, n'appartient aufii qu'aux ■Abbés Réguhers; mais ils ne la peuvent donner qu'aux Rehgieux. Le P. Hay , Moine BénédicUn , dans Ion Livre intiralé ^/F/t^/w inexâriclum , allure que les Ab- bés de Ion Ordre ont une juridiction comme Epifco- palé, & même comme Vz.pût , potejicicem quofi Epif- copalem , imo quaji Piipakm ^ i\\\. tous les Religieux, & que c'eft par cette railon qu'ils contèrent à leurs Moines la tunlure & les Ordres mineurs. Il (e peut faire qu'en Allemagne les Abbés de l'Ordre de iainr Benoit jouillent de ce privilège ; mais ils n'en jouilîent point aujourd'hui en France , quoique quelques Ab- baves' prétendent avoir ce droit en vertu de leur exemp- tion. On dit même qu'Innocent Vlll a accordé ^\ Ab- bé de Cîteaux le pouvoir d'ordonjier des Diacres & des tous-Diacres. A l'égard de la tonfure , Innocent III répondant à Robert Pullus Archevêque de Rouen , <qui l'avoir contulté , pour lavoir ii les Abbés pou- voient donner la toniure à leurs Moines, il lui du qu'il n'y a pas de difhculté , puitque le ieptième Con- cile l'a ainlî réglé. Il paroit par les aétcs de la vie de S. Convo'i'on Abbé , qu'autrefois les Abbés pouvoient tonlurer des la'iques qui n'étoient pas Moines. Le le- cond Concile de Nicée permet aux Abbés de taire des LeCLeurs; & plulieurs Abbés , par des concelîions par- ticuhcres, ont eu du iaint Siège le privilège de don- ner les quatre Ordres mineurs. P. Martene. ABBÉjS'eft dit quelquefois même des lunples Moines, qui n'avoient aucune autorité ou juridiction. Abbé efl pris dans ce fens dans la règle de iaint Colom- ban, C. 7, où il eft dit qu'il y avoir mille Abbes tous la conduite d'un Archimandrite. Abbés des Abbes. Abbcs Abbatum. C 'eft le titre que Ponce Abbé de Cluny prit à Rome, au Concile l'an ï ii6; fur quoi Jean Cajétan Chanceher du Pape, lui ayant demandé fi les Religieux de Cluny avoient reçu une règle de ceux du Mcnt-Calîîn, ou s'ils leur en avoient donné une , il répondit que non-icule- menr les Moines de Cluny , mais auiîi tous les au- tres qui font en Occident , ont reçu leur règle des îvloines du Mont-Calfin. Le titre A' Abbé des Abbés doit donc être donne à VAbbé du Mont-Callin , ré- partit le Chanceher. f^oye^ le Liv. IV , C. 61. delà Chronique du Mont-Cairin,parPiERRE Diacre. Abbé Mitre , Abbas mltratus.C'ell un Abbé qui a droit de porter la mitre , & les ornemens qui diitin- guent les Evêques de ceux qui leur lont inférieurs.
Harris dit qu'en Angleterre , les Abbés mitres étoicnt exempts de la juridiétion de l'Ordinaire; qu'ils avoient une autorité Epifcopale dans leur diftricl, & qu'ils croient membres ou Lords du Parlement; (quelque- fois on les a appelles Abbés touverains ou Abbés gé- néraux -, ) que les autres Abbés étoicnt toumis à l'E- vêque dioccfain pour le fpirituel ; qu'il y a eu aulîi des Lords-Prieurs, qui avoient une juridicT:ion libre , Se étoient Lords du Parlement. Edouard Cok dit qu'il y a eu vingt-fept de ces Abbés & deux Prieurs qui onr eu féance au Parlem.ent ; mais le nombre n'a pas toujours été le même, Ik dans le Parlement qui fut tenu la vingtième année de Richard II, ils n'étoient que vingt-Iept en tout j c'eft-à-dire , vingt-cinq Abbés éc deux Prieurs. Harris. Il y a auflî des Abbés crof- lès , c'eft-à-dire, qui ont droit de porter la crolfe. Il y en a qui (ont mitres & crolfés, c'eft à-dire, qui ont pcrmlifion de porrer la mitre & la crolTe.
Il y a eu chez les Grecs des Abbés qui ont pris la qualité A' Abbés Œcuméniques j ou univerfels ^ à l'i- mitation duPatriarche deConftantinoplc.y^/'/?'.':^ (Ecu- *menicus. La règle de S. Benoît parle de quelques Moi- nes qui vouloient s'arroger la qualité de fécond Abbé. Quelques Abbés ont été appelles Abbés Cardinaux. C'étoient les Abbés en chef, lorfque des Abbayes qui avoient été unies, venoient à être léparées. On a aullî donné quelquefois ce titre AAbhé Cardinal à c\\\e\- (\}xç% Abbés i purement par honneut, comme le Pape
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Calixte le donna à VAbbé de Clunv.
On trouve dons le vi" , vu* , & viii^ fiècle des Abbés qui n'étoient pas Prêtres , mais feulement Dia- cresoulous-Diacrts. Et Iaint Benoit, dans fa règle, or- donne qu'ils aient néanmoins le pas devant les Prê- tres. Vers le commencement du neuvième ficcle , Eu- gène ordonna dans un Concile de Rome , que les Abbés tullcnt Prêtres. Cependant on en trouve encore après ce règlement qui n'ont point été Prêtres, &juf- qu'au feizième fiècle; car Cluiitophe , Abbé d'Ot- mars, mort en 1576, ne fut jamais que Diacre. On a quelquefois donné la quahté d'^/'/è aux Curés primi- tifs. Selon M. du Cange , les Paroilfes avoient ordi- naiiement trois principaux Officiers ; VAbbé ^ ou le Gardien, qui eft prétcntement le Curé ; les Prêtres ou Chapelains ^ & le Sacriftain. Les Prêtres étoient char- gés du loin des âmes & de l'adminiftration de la Cure , & VAbbé avoit l'œil iur les befoins de fa Paroilfe , (Se Iur la conduite des Prêtres. Il y a eu des Evêques qui ont été appelles Abbés , parce que leurs Evêchés étoient originairement des Abbayes , & qu'ils étoicnt même élus quelquetois par les Moines , comme ceux de Catane & de Montréal en Sicile. Enfin, quoiqu'il n'y ait proprement que les Moines dont le Supérieur loit appelle Abbé j les Chanoines Réguliers ont auliî donne le nom d'Abbé à celui qui eft à leur tête , & comme leur Général. L'Ailé de lainte Geneviève de Paris eft Réguher depuis le Cardinal de la Rochefou- cault. Ce? Abbé en fécond. Abbas fecundarius. C'eft le nom qu'on donne au Prieur d'un Monaftère , qui le gou- verne tous VAbbé, ik. en l'ablence de VAlté. Ab3É de Cour. On entend par-la un jeune Ecclétîaf- tique poh , & dans les manières ik. dans les habits : cela marque du dérèglement «?c quelque choie de pro- fane. BouH. On y joint une idée de déhcatelfe, de volupté & de galanterie. On fuppofe d'ordinaire plus de Icience du monde dans un Abbé de Cour, que d'é- tude de la Théologie. Abbé, te dit aujourd'hui, fur-tout parmi le peuple, de quiconque porte l'habit Ecclélîaftique. On fait au- jourd'hui très-bon marché de la quahté d'Abbé. Les moindres Eccléfiaftiquesfe l'attribuent, & même ceux qui n'ont aucun Bénéfice , ni elpérance d'en avoir. C'eft un fantôme de vanité iniupportable. de Roch. On peut dire que l'ulage a prévalu , & que ce n'eft qu'un terme de civilité de la part de ceux qui le donnent , & nullement une preuve ou u;i effet de la vanité de ceux à qui en le donne. Abbé , le dit aulïï de quelques Magiftrats ou perfonnes la'iqucs & (eculières. Chez les Génois il y avoir un principal Magiftrat qu'on appelloit Abbé du peuple. En France il y a eu pliifieurs Seigneurs , fur-tcur du temps de Charlemagne, à qui on dciuicit le loin ,?c I3 garde des Abbayes, qu'on appelloit ^///izcoOTi^-f.v. Au- trefois on .ippelloit aullî Abbé le Grand-Maître de la Chapelle Royale.
Dans les anciens titres on trouve que les Ducs & Comtes ont été appelles Abbés , &: les Duchés & Comtés, Abbayes ; &: plulîcurs Seigneurs & Gen- tilshommes , qui n'étoient point Religieux , ont aullî pris ce nom , comme remarque Ménage après Faucher & autres. Les Rois même n'ont pas dédai- gné de porrer le titre d'Abbéj qui n'étoitpas moins ho- norable que celui de Duc & de Comte. Fhihppe I, & Louis VI. & eijfuite les Ducs d'Orléans , font ap- pelles Abbés du Monaftère de faint Agnan d'OrléariS par Hubert Hiftoricn de cette Abbaye. Les Ducs d'A- quitaine ont porté le titre d'Abbés de S. Hiiaire de Poitiers. Les Comtes d'Anjou celui d'Abbés de S. Au- bin , & les Comtes de Vcrmandois celui d'Ables de S. Quentin. Lciuis le Bègue & les^nfans font fort fouvent nommés Abbes dans l'Fiittoire de ce temps-là.
On appelle aullî Abbé , celui qu'on élit en certaines Confréries ik Communautés, parriculièremeiu eiatre les écoliers & les garçons Chirurgiens, pour comman- der aux autres pendant un certain temps. A Milan, dans toutes les Conimtinaiités de Marchands & d'Artilans,
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il y en a de prcpofés qu'on r.ppeile Atbés. Et c'eft; de- la apparemmenc qu'eft devenu le jeu de YAbhé ^ dont la legle eft , que quand le premier , c'eft-à-dire , celui qui conduit le jeu, & que Ton nomme Abbé , a fait quelque chote , il faut que tous ceux qui le luivent, tairent de même. Abbé , le dit proverbialement en ces phrafes. On vous attendra comme les Moines tout l'Abbéj c'eft-à-dire , en mangeant toujours, en commençant à dîner: en un mot, on ne vous attendra pas. On dit encore, pour un Moine on ne laifle pas de faire un Abbé ; pour dire, que l'oppofiàon d'un particulier n'empêche pas la délibération d'une compagnie, ou la conclulion d'une affaire. On dit en proverbe Elpagnol, Como canta cl Abad refponde cl Mona^iUo ; & en François, /e Moine répond comme l'Abbé chante ; pour dire , que les in- -férieiirs tiennent le même langage , ou (ont de même avis que les lupérieurs. On appelle par raillerie , ^/Ci^ej de laince Elpérance , ceux qui prennent la qualité d'Ab- bés fans avoir d'Abbaye , & quelquefois même de bé- néfice ; ou Abbés de fiinte Elpide , qui veut dire la même chofe , car t\w'M lignifie elpérance en Grec. ABBEC. 1. m. Viande ou autre appât que les pêcheurs attachent à l'hameçon, pour attirer les Poillons. Il eft vieux. CCr ABBECQUEPx. Voyei AbÉcher. ABBESSE. Nom qu'on donne à une Religieufe qui eft Supérieure d'une Abbaye. Abbanffa. Les Abbelles ont les mêmes droits lur leurs Religieufes, que les Abbés Ré- guliers ont lur leurs Moines , parce qu'elles (ont revê- tues de la même dignité. Leur lexe ne leivr permet pas à la vérité de faire les tondrions fpirituelles qui font at- tachées à la Prêtrile ■■, mais il y a des AbbejJ'es qui ont droit , ou plutôt un privilège , de commettre des Prê- tres pour ces fondions. Elles ont même une Juridic- tion comme Epifcopale , auiîî-bien que quelques Ab- bés Réguliers qui font exempts de lajurididtion de leurs Evêques. Voyez Exemption. Autrefois les AbbejJ'es croient éleftives : aujourd'hui le Roi les nomme tou- tes : ce n'eft pas en vertu du Concordat, car il n'y en eft pas fait mention. François I & Fleuri II ont obtenu des Induits pour nommer les Abbcffes. Aujourd'hui les Bulles que le Pape donne pour les Abbeffes , portent , que le Roi a écrit en faveur de la Religieufe nommée , & que la plus grande partie de la Communauté a con- senti à fon élecl:ion. Cela le tait pour conlerver une imag-e de l'ancien ufage. Pinson. Le P. Martene, dans fon Traité des Rits de l'Eglife, dit que quelquefois les Abbcffes ont entendu les confelllons de leurs Religieu- fes : il le prouve par les actes de la vie de f'ainte Bur- gondofcre. Il ajoure que quelques Abbeffes s'étant at- tribué en cela plus d'autorité qu'il ne convenoit , on avoit été obligé de réprimer leur vanité ou leur curio- fité. On lit dans le Droit oriental , que Marc , Patriar- che d'Alexandrie, confulta Balfamon , pour favoir il Un Evêque devoir accorder aux Abbeffes la permilîîon qu'elles demandoient, d'entendre les confelllons de leurs Religieufes; à quoi Balfamon répondit que non, quoi- que faint Baille, dans fes petites Relies , permît aux Ahbeff'es d'entendre avec un Prêtre, les confefîions de leurs Rchgieufes. Saint Céfaire , Evêque d'Arles , a écrit une Règle pour le Monaftcre de fainte Céfaire fa fœur , où il y a de fort beaux Rcglcmcns par rapport aux Abbeffes. Ellefe trouve dmsBoIlandus ,Tome L p. 7J0.& fuiv. C'étoit une coutume aflez ordinaire dans la féconde Race de nos Rois , de taire les fîUes des Rois Religieufes & Abbeff'es. P. Dan. Selon le Concile de Trente , SefT! 2;. Chap. VII. les Abbeffes doivent être élues en préfence de l'Evêque ou d'un aurre tenant fi place, du Corps, s'il fe peut, du Monaftcre, âgée de quaranre ans, ou au moins de trenre, ayanrhuit, ou au moins cinq années de pofelFion. Une même Abbeffe ne peut li^gir deux Monaftères. A BBE VILLE. Abbayilla ^ Abbatifvilla. Ville de France , capitale du Comté de Ponthieu , dans la Picardie , fur la Somme , environ à cinq heues de fon embouchu- re, patrie des deux Sanfons, célèbres Géographes. Son nom, qui fignifîe Maifon de campagne de l'Abbé , lui vient de ce que ce n'étoit autrefois qu'une mai-
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fon ou ferme qui appartcnoit à l'Abbé de faint Pa quier. Hugues le Grand l'ôta aux Moines de cetrc A.bb.aye , dit Hariulphe , L. IV. c. XII. pour en faire un château qui arrêtât les courfes des Barbares : il en donna le commandement à Hugues ion gendre, qui après la défaite & la mort du Comre de Boulogne , èpoufa la Comteffe Adelaja fa femme, & prit le titre de Comte, qu'il lailla à fa poftérité. Ce tut fous ces Comtes qu'Abbeville , de limple ferme , devint une ville.
La différence du Méridien à'Abbeville à celui de Paris eft, félon M. de la Hire , o''. i'. 48". occid. ou 0°. 17'. o". félon \LC&lTmï,o\i'.^i". occid. o". 28'. o". Sa larirude eft , félon M. de la Hire , jo". 7'. o''. félon M. Calllni jo". 7'. o'. ABBOI, royc^ABOi. ABBINGTON. Foyei Abincton. ABBUTTO.f. m. Dieu du Jzpon. Abbuto :, onis. C'eft un Dieu qu'on invoque pour la guérilon des maladies , &: polir obtenir une heureule navigation. Il a un tem- ple à un quart de lieu de Tonut , ou Bingono-Tcnut , havre fameux , tk. bourg de la province de Bingo, dans l'île de Niphon. On dit que ce temple eft tort diftin- gué par la guérilon miraculcule de plufîcurs maladies invétérées qui s'y fait, & parce qu'il procure un vent favorable , & un heureux pallage. C'eft pour cela que les matelots & les paflagers ne manquent jamais d'at- tacher quelques hards à une pièce de bois qu'ils jettent dans la mer, comme une oftrande faite a cet Abbuto quano fama jy ou Seigneur Dieu Abbuto j comme les Japcnois l'appellent , pour en obtenir un vent favo- rable. Le Prctre du temple afsùre que ces oftiandes ne manquent jamais d'être conduites furie rivage, & de venir iieurculement entre fes mains ; cependant, par précaution, il vient en temps calme dans